Ce matin, je suis tombée sur cet excellent article via
Twitter : « Les
9 types d’articles « pour femmes » que les journalistes devraient
arrêter d’écrire » (merci @oelita !).
L’auteure prend comme point de départ un papier du Wall
Street Journal « Les 9 règles que les femmes devraient suivre pour
réussir professionnellement » dans lequel on leur conseille de
« travailler beaucoup » de « savoir ce qu’elles veulent »
et de « foncer ». Jusque là, des règles qui pourraient s’appliquer
aux hommes également, sauf qu’on leur demande également de « bien
s’habiller et de jouer au golf » et de « faire le travail que
personne d’autre ne veut faire ».
L’auteure précise que ces conseils ne sont pas foncièrement
mauvais mais se demande pourquoi ils ne s’appliqueraient qu’aux femmes. Selon
elle, ils constitueraient une façon indirecte de légitimer les inégalités
professionnelles : si les femmes sont moins payées à poste équivalent et
sous-représentées dans les comités de direction c’est finalement car elles ne
font pas ce qu’il faut (comme bien s’habiller, jouer au golf ou travailler
dur).
Des réponses en définitive aussi sexistes que les inégalités
professionnelles dénoncées dans l’article.
L’auteure demande aux journalistes d’arrêter d‘écrire
ce type de papiers d’un autre temps qui sous-entendent que les hommes ont le
pouvoir et que les femmes doivent agir comme des hommes pour tenter de le
prendre. Elle en profite pour épingler 8 autres types d’articles que je
résume librement ici :
-
Le monde
est dangereux pour les femmes : Forbes
a ainsi listé les villes les plus dangereuses pour les femmes (N° 1
Saginaw…dans le Michigan !). Tremblez…et restez chez vous surtout !
-
Comment
être une bonne mère ET une working girl ET une bonne épouse ET une top-model
(mais oui c’est possible !) : Des injonctions contradictoires et
irréalistes qui enferment dans une logique d’échec.
-
LA
solution c’est d’être mère au foyer. Ou working girl. Peu importe, en fait,
du moment qu’il s’agisse d’un modèle prédéfini que l’on juge meilleur à un
autre, sans nuance, et que l’on impose comme norme. Pourtant, sans être
superwoman, on peut être mère et avoir une carrière. C’est ce qui s’appelle les
compromis.
-
Comment rendre
votre homme heureux au lit : un type d’article doublement
sexiste : il suppose que tous les hommes sont identiques et que la
sexualité féminine est purement altruiste et tournée vers le plaisir masculin.
Elle donne et il reçoit. Dans le même genre : « comment l’empêcher de
vous tromper ».
-
Toutes
ces femmes qui sont plus belles que vous : « Les 50 plus belles
femmes » « Le top des 99 femmes » « ces 20 femmes qui ont
tout » : des classements basés sur on ne sait quoi et dont le but est
d’ériger des standards, auxquels on se conforme ou on se juge. Perdu d’avance.
-
Comment
avoir l’air de peser 5 kgs de moins instantanément : la poudre de
Perlimpinpin n’est pas livrée avec le magazine !
-
Comment
changer pour rencontrer l’homme dont vous rêvez : « The
Atlantic wire » donnait même des conseils pour sortir avec un homme
travaillant à Wall Street : « racontez lui des histoires courtes pour
qu’il écoute » « adaptez vous au manque de romance »…en bref,
changez (mais restez vous même, vous ordonne le magazine quelques pages
après !)
-
Comment
faire faire quelque chose à votre homme : que ce soit de vous épouser,
vider le lave-vaisselle ou ramasser ces chaussettes. Non seulement on ne change
pas les gens mais en plus ce genre d’articles véhicule l’idée que les femmes
sont des manipulatrices qui arrivent toujours à leurs fins (et les hommes des décérébrés qui s’y soumettent benoitement).
Un jour j'ai lu dans un magazine sur le Jeu Vidéo un article avec comme thématique "Les Femmes dans le Jeu Vidéo" bourré d’archétypes comme "les petites filles devaient voler la console de leur frère" ou "les filles jouent moins bien parce qu'elles manquent de coordination", etc. Et le pire, c'est que cet article avait été écrit par une femme :/
RépondreSupprimerC'est très fréquent que ce genre d'articles soient écrits par des femmes! d'ailleurs quand on les critique la réponse est "c'est pas sexiste, c'est écrit par une femme!" :-)
SupprimerMoi la réponse avait été "j'ai interviewée un grand nombre de femmes puis j'ai compilée les donnée" -_-
SupprimerMais en effet, c'est un peu comme "je peux raconter des blagues sur l’esclavagisme puisque je suis noir"... enfin j'exagère mais on est pas loin :/
Oui c'est tout à fait ça! L'usine nouvelle avait fait un top 100 des personnalités du numérique...qui ne comptait que 7 femmes. Réponses du rédac en chef:
Supprimer1°) C'est une femme qui a fait l'enquête
2°) Elle a cherché mais n'a pas trouvé de femmes
Ca c'est du journalisme d'investigation! :-)
j'avoue que je lirais bien l'article comment réussir à faire faire le ménage à mon homme ! :-/ lol
RépondreSupprimerTon billet est très intéressant et c'est vrai que ces sujets sont devenus galvaudés et ne veulent plus rien dire. Et puis, on ne peut pas être soumise euh je veux dire parfaite^^ Bonne journée!
RépondreSupprimerMerci, bonne journée à toi aussi!
SupprimerAberrant. Ça me fait penser à un article que la mère de mon beau-père (environ 75 ans) m'a ressorti de son placard il y a quelques années ; une coupure de presse avec les injonctions pour être une "femme (au foyer) modèle" à base de "Quand votre mari rentre d'une longue journée de travail, ne lui parlez pas de votre misérable journée, offrez-lui ses pantoufles et un verre à boire et attendez qu'il vous donne la parole". OMG on n'en est pas loin encore en 2012.
RépondreSupprimerEn effet, les conseils pour épouser un homme travaillant à Wall Street ne sont pas très éloignés de cela!
SupprimerJ'adore ton article. Tout à fait stimulantes, ces injonctions ! Quand on pense que je bavarde auprès de mon mari au lieu de lui offrir son cocktail du soir et ses pantoufles... Je me promets bien de revenir dans le droit chemin ! ;)
RépondreSupprimerUn clin d'oeil à Kate Heres, qui a rédigé juste au-dessus de moi un commentaire : oui, j'ai déjà lu de très vieux manuels d'éducation ou de bien vieux articles pour la gent féminine. Oh my God. ça remonte à loin toutes ces inepties !
Bonne soirée,
Nathalie
Tu viens de citer tout ce pour quoi je n'aime pas la presse féminine... :-)
RépondreSupprimerMerci les filles! :-)
RépondreSupprimerJ'ai validé 2 autres commentaires que je ne vois nulle part, je pense qu'il s'agit d'un bug...toutes mes excuses aux 2 personnes qui les ont postés!
Super Sophie !! je vais de ce pas lire ces articles !!!
RépondreSupprimeren tout cas je découvre Hellocoton et je trouve le mix génial !
si je peux te conseiller deux événements qui peuvent t'intéresser : un blog (pour l'instant) qui se monte et s'appelle Mes Bonnes Copines (va devenir un réseau de femmes où on échangera des coups de pouce, j'ai rencontré la créatrice et elle est impressionnante) ; et Pop In the City, un concept génial de raid urbain pour femmes dont la première édition est à Porto en septembre...
Voilà, bonne journée ! je vais m'abonner à tes articles ! :o)
Clémentine
Kan on se plaint, on ns traite De feministe. Kan on reagit pa on ns traite De femmes soumises. Franchmen jen ai mar detre jugee juste parce ke je suis une femme. On est differente c vrai mai rien,ne prouve kon est meilleure ou pires ke ki kr sr soi donc kon ns laiss tranquille 1peu Vivre notre vie...
RépondreSupprimerAh les femmes Pauvres De nous! Telmen De prejugees Telmen dintolerence... La pire chose pour moi c lorske jentends ”ce nest pas etonnant, c 1e femme!”
RépondreSupprimerIl faudrait aussi en souffler un mot à la presse masculine qui sort aussi ce genre d'article : comment avoir des abdo d'acier, comment etre un père cool, comment 'assurer' au pieu, etc... :)
RépondreSupprimerAbsolument, dans le genre injonctions à la con, les magazines masculins n'ont rien à envier à ceux des femmes! :-)
RépondreSupprimerBon
RépondreSupprimerEt bien quand on a un enfant différent ( le mien est autiste, comme moi mais plus sévèrement ), la question ne se pose ^plus : enfant privé du droit à l'éducation, l'école. Maman privée de son droit au travail.
J'etais prof de l'Education Nationale, j'ai démissionné pour prendre en charge mon fils.
Quand je cotoie des parents d'enfants ordinaires, je me sens comme une noire cotoyant des blancs en Afrique du Sud sous le régime de l'appartheid.
C'est bien simple : nous n'existons pas. Mais ce n'est pas de votre faute...c'est plutot l'état qui est responsable, responsable de parquer les personnes différentes dans des institutions ou hop psychahiatriques : des guettos, loin de vos yeux, loin de vos pensées....
A quand un article sur les personnes de notre condition ?
Sommes nous invisibles ?
Merci en tout cas pour votre blog que je trouve très bien !
Magali Pignard
http://le-cercle-psy.scienceshumaines.com/magali-pignard-donnez-la-parole-aux-autistes_sh_28800