Je n’ai jamais fait partie de ceux disant « La France
n’est pas mon pays » ou de ceux qui brandissent le spectre de
l’antisémitisme pour justifier un départ en Israël. Si je devais émigrer un
jour, il y a d’ailleurs de fortes chances pour que je choisisse plutôt de
m’établir au Etats-Unis. Même si ceux qui font leur alyah ont tout mon respect,
je ne me sens pas capable de sauter le pas pour l’instant.
En toute honnêteté, jusqu’à il y a peu, je n’envisageais
d’ailleurs même pas de quitter la France, tant je me sentais attachée à ce
pays, à sa culture.
Pourtant, depuis quelques jours, l’atmosphère y est devenue
à mes yeux si irrespirable que la perspective d’un départ se dessine
progressivement en filigrane dans mon esprit. A chaque fois que j’écoute la
radio, twitte ou lis le journal, je fais un pas de plus vers la sortie. Je me
sens otage d’une situation dans laquelle je n’ai aucune part de responsabilité,
victime collatérale d’une flambée de violence où je n’ai rien à faire. Et ma
communauté avec.
Tout a commencé avec le film « L’innocence des
musulmans » et les dépêches d’agence se ruant sur l’information, avançant
sans précaution que le réalisateur était « un israélo-américain ».
Comme l’a expliqué le site Jewpop dans son
article, des Inrocks à TF1, en passant par Europe 1 et Le Parisien,
ces« articles » sont toujours en ligne et n’ont fait l’objet d’aucun
addendum ou mea-culpa. Dire qu’il y en a encore qui pensent que les juifs sont
partout surtout dans les médias…
Ca a continué avec ces vidéos qui ont circulé sur Facebook,
montrant des manifestants « pacifiques » défilant sur les Champs
Elysées au cri d’’Allah Akbar » et « Egorgez les juifs ». Puis
la polémique autour des caricatures de Charlie Hebdo. Si le but était de faire
le buzz et de provoquer autour du film « l’innocence des musulmans »,
il fallait le faire jusqu’au bout, sans se sentir obligé de rajouter un
religieux juif qui pousse le fauteuil roulant. Quelle est l’idée sous-jacente
derrière cela ? Adoucir la colère de ceux qui seraient ulcérés par ce
dessin en se justifiant par un « mais les juifs aussi en prennent pour
leur grade » ? Si l’idée de la caricature c’est « faut pas se
moquer », sous-entendu, dès qu’on se moque, c’est l’escalade de la
violence, peut-on me dire quand est ce que les juifs ont manifesté ou tué suite
à un dessin ? Si Charlie Hebdo voulait faire de l’égalitarisme religieux à
2 balles, pourquoi ne pas avoir rajouté un curé ? Bizarrement, personne
n’a parlé de cet aspect du débat, se bornant à se demander s’il était justifié
de publier ces caricatures ou pas. Je n’ai pas non plus beaucoup entendu parler
de l’attentat ayant lieu cette semaine dans un supermarché kasher de Sarcelles.
2 individus masqués y ont lancé mercredi dernier une grenade sans que cela ne
suscite beaucoup d’émotion.
La goutte d’eau a été cet article publié dans le VSD de
cette semaine «Profs à l’école de la haine ». Le journaliste François
Nénin y regroupe les témoignages de professeurs décrivant la violence ordinaire
rencontrée chaque jour dans leurs classes. Ce prof frappé à coup de poings
parce qu’il avait osé dire que le Maroc était une monarchie au fonctionnement
dictatorial. Cet autre qui explique froidement que les profs se censurent et
qu’il existe une liste de sujets tabous en classe : l’Islam, la guerre
d’Algérie, les régimes politiques africains, l’homosexualité et les juifs.
« Comment visiter un musée de la Shoah avec des élèves qui ricanent ou
regrettent qu’Hitler n’ait pas exterminé tous les juifs ? » se désole
Gabrielle Déramaux, auteure du livre « Collège inique (ta
mère !) ». Pourtant là encore, le journaliste, peu avant sa
conclusion croit bon de mettre les juifs dans le même bateau « D’autres
professeurs de lycées huppés de Paris font état de pression de la part de la
communauté séfarade : « ce sont certains parents qui vous font savoir
que si vous n’êtes pas de confession juive, vous n’êtes pas qualifié pour
évoquer la Shoah en cours ».
Bizarrement, alors que dans la première partie, les témoins
étaient cités nominativement, on a le droit ici à un flou artistique pas digne
d’un journaliste « d’autres professeurs » « certains
parents ». « La communauté séfarade », quant à elle, ne veut
rien dire, pourquoi n’avoir pas osé écrire « la communauté
juive » ? Quant à mettre sur le même plan profs frappés à coups de
poings, rires sur la Shoah et réactions de « certains parents » de
« certains collèges huppés » c’est juste une imposture
intellectuelle.
S’il y a pression de certains membres de ma communauté, il
est urgent d’en parler mais autrement que par des « certains
disent » évasifs et non-factuels.
Aujourd’hui j’ai mal à ma France. J’ai l’impression que ma
communauté sert aujourd’hui de bouc-émissaire et de cache-sexe commode. Et le
pire, c’est que je ne vois pas d’issue favorable à cette situation.
Mardi prochain commence Kippour. Je vais, pour quelques
heures, ranger mes questionnements et mes déceptions en espérant des jours
meilleurs. Mais pas sûr que je pardonne.
(Doudette parle ici aussi très justement de sa "tentation de l'exil")
Edit : et aujourd'hui Marine Le Pen se prononce en faveur de l'interdiction du voile et de la kippa
(Doudette parle ici aussi très justement de sa "tentation de l'exil")
Edit : et aujourd'hui Marine Le Pen se prononce en faveur de l'interdiction du voile et de la kippa
Je ne suis ni juive, ni catho mais je souffre pourtant de ce besoin d'impliquer les Juifs ou les Catholiques dans une histoire qui n'a rien à voir avec eux.
RépondreSupprimerIl ne faut surtout pas "stigmatiser" (le mot à la mode du moment) une communauté, alors on cite les autres. Ça me fait penser à cette règle du CSA qui veut que, quand on cite une marque à la télé, on en ajoute deux autres pour éviter tout semblant de publicité.
Le politiquement correct amène à des bêtises qui font souffrir bien des gens : les Juifs, les Cathos mais aussi tous les Musulmans qui n'ont rien d'intégristes.
D'ailleurs, pourquoi a-t-il fallu attendre les manifestations récentes pour qu'on parle de Latifa Ibn Ziaten, la mère de la première victime de Mohamed Merah ? C'est pourtant en juin qu'elle a fondé son association !
Je ne peux que te souhaiter du courage.
Courage, Sophie. La France (et le monde occidental) subissent les secousses de ce monde post-11 septembre, qui a envie d'accoucher de différences. Et d'en découdre. Pour se démarquer du précédent siècle. (Jusque là, c'est légitime.) Le temps récent de nos grands-parents était mille fois pire, c'est une certitude. Les agités, depuis, savent capter l'attention. Et, heureusement, c'est tout. Je vis en Europe centrale où les valeurs sont beaucoup plus légères qu'en France, où il y a maturité sur ces sujets. Les cahots, en France, sont plus faciles à comprendre et à juguler car il y a une tradition de solidité. Et d'avancées communes. Il y a une foi : un idéal. L'immense majorité des citoyens français se reconnaît dans ce qui fait notre société : une stable idée d'entente. Garde la pèche, Sophie. Trouve-toi des gens intelligents autour de toi, pour en parler. Et sois toi-même : quelqu'un de classe et d'ouvert. Keep the faith!
RépondreSupprimerMerci, je vais essayer! :-)
SupprimerJe suis catho (non ? Si) et je comprends très bien ce que tu veux dire. D'habitude, c'était un curé qu'on ajoutait, pour faire bonne mesure. Cette fois-ci, c'est un religieux juif, alors oui, je vois bien le problème. Je comprends aussi très bien ton analyse de VSD... Pour ce qui est d'un départ, c'est à chacun de voir, mais au bout du compte, il ne va plus rester grand-monde, à part ceux qui nous donnent envie de partir.
RépondreSupprimerJ'aurais trouvé ça aussi bête d'avoir mis un catho pour "faire bonne mesure" (je sais que Charlie Hebdo aime bien bouffer du curé pourtant)...Pour le départ, ce n'est pour l'instant qu'une idée, j'en suis encore loin!:-)
RépondreSupprimerJe me suis simplement dit qu'ils avaient mis un juif et un musulman en se référant aux religions des acteurs du film. Mais peut-être qu'ils ne sont absolument pas, l'un juif, l'autre musulman. A vrai dire voir que l'on en est toujours à mettre qui une religion contre l'autre, qui les riches contre les pauvres, qui les intellectuels contre la France d'en bas me hérisse. C'est n'est en effet pas le vivre ensemble dans lequel moi, l'athée de banlieue ai grandi.
SupprimerNon, non, dans le film l'un n'est pas juif et l'autre musulman justement!
SupprimerA quoi bon...
RépondreSupprimerA quoi bon s'énerver et se dire qu'on va rester à la maison parce qu'il fait mauvais dehors alors qu'on a rendez-vous avec la vie ?
A quoi bon s'indigner de la misère du monde, de l'obésité financières des puissants et le matin, le midi et le soir et de s'endormir en rêvant d'iPhone et d'un gain improbable au loto ?
A quoi bon faire l'apologie de la liberté d'expression le lundi et d'aboyer des "vous n'avez pas le droit de dire cela" en débattant le vendredi ?
A quoi bon prier un Dieu unique en groupe et en plusieurs langues quand on pense qu'Il est présent en chacun de nous ?
A quoi bon défendre la non-existence de ce dernier puisqu'elle est comme son existence : impossible à démontrer ?
A quoi bon lancer l'Anathème au nom d'un divin quand se dernier n'a rien demandé ?
A quoi bon aimer une terre qui se fout notre existence quand bien même on en épuiserait les ressources ?
A quoi se sentir patriote quand on sait que ce sentiment peut impliquer de donner sa vie pour la dite patriote ?
A quoi bon vouloir une égalité universelle quand la reconnaissance n'est qu'individuelle ?
A quoi bon prendre le pouvoir quand on ne trouve rien à diriger et qu'on ne sait pas quelle(s) direction(s)?
A quoi bon Aimer ses semblables quand on ne cherche en définitive que l'Amour d'un seul ?
Si vous n'êtes pas capable de répondre à, au moins, l'une de ses questions pour nous-même alors sortons, sortons de chez nous, et allons dans les cafés pour rencontrer toutes ces raisons qui font que nous avons le droit d'aimer notre pays ou moins pompeusement ceux qui y habitent. Dans le cas contraire, c'est que vous m'attendez avec un verre. J'arrive ;-)
Si les problèmes pouvaient se résoudre autour d'un verre, ça se saurait ! On n'est pas au pays des bisounours Gregos ! Sors de chez toi, ouvre les yeux !
RépondreSupprimer@Annie:
RépondreSupprimerla question n'était pas de résoudre ce que tu appelles "les problèmes" mais de proposer de se recentrer sur ce qui peut paraître plus satisfaisant à chacun et éventuellement de sentir moins touché en tant que membres de communautés.
Si penser qu'aller vers les autres sans autre envie que de les rencontrer quand c'est possible signifie se placer dans un pays de bisounours alors je suis Grosrêveur !
Par ailleurs, je t'assure j'ai les yeux bien ouverts
Maintenant je n'oblige personne ;-)
Et moi je suis partante Gregos ! D'ailleurs j'ai déjà donné dans le registre, au sein d'une communauté de quartier (le 17e, justement !)qui a eu ses heures de gloire... et de fraternité entre 2004 et 2009. Il en reste d'ailleurs toujours quelque chose, et j'ai la nostalgie de ce formidable élan de solidarité qui a mobilisé de parfaits inconnus, de toutes provenances sociales, culturelles, géographiques et religieuses, à essayer de rendre la vie quotidienne un peu meilleure, et ce, dans la vraie vie, pas la virtuelle ! J'en ai une formidable nostalgie.
RépondreSupprimerIl ne faut pas rêver. Ca fait 2000 ans qu'on ne fout pas la paix aux juifs de France, qu'on les met dans des ghettos, qu'on les expulse du pays, qu'on les fiche, qu'on les envoie dans des camps d'extermination. Ca n'a pas commencé récemment.
RépondreSupprimerAlors il y a ceux qui s'imaginaient que les juifs de France pourraient être tranquilles parce que d'autres minorités ont été ciblées en priorité ces trente dernières années. C'est une grosse erreur : il faut toujours rester vigilant quand des excités (quelque soit leur ethnie ou religion) s'en prennent à d'autres communautés.
Dans "Peau noire, masques blancs", Frantz Fanon avait écrit à destination des noirs : "Chaque fois que vous entendez quelqu’un dire du mal des juifs, tendez l’oreille, car il parle aussi de vous… Un antisémite est inévitablement un ennemi des Noirs.". L'inverse est tout aussi vrai.
Non Charlie
RépondreSupprimerJe ne suis pas d'accord avec vous et me battrai toute ma vie s'il le faut pour que vous ne puissiez pas, sous couvert de liberté, fouler au pied le sens de toute transcendance. Pour vous c'est la liberté qui transcende... pour eux, c'est la transcendance qui libère !
Non Charlie
Au nom de la liberté d'expression, ce n'est pas votre vie que vous mettez en jeu mais la vie d'autrui...
Y avez-vous songé un tant soit peu ? À vos compatriotes au Caire, à Tunis, ou à Tripoli ? Qui n'auront bientôt plus l'occasion de vous lire...
Non Charlie
Votre caricature est une injure pour toute personne qui a deux grammes d'intelligence et un minimum de connaissance de l'état des lieux, des forces en présence et du désir de vengeance auquel vous venez de donner naissance.
Non Charlie
On n'a pas le droit de s'octroyer tous les droits, d'offenser et de défoncer les gens dans ce qu'ils ont de plus sacré : l'objet de leur Foi ou de leur désarroi.
Non Charlie
Il n'y a pas que la liberté... il y aussi le secret qui rime avec le plus grand respect que l'on doit à tous ceux avec lesquels nous désirons vivre et mourir en paix.
Non Charlie
Je sais que vous savez ce que tout le monde sait : que toute mauvaise cause entraine les pires effets ... des innocents vont devoir payer votre petite liberté de libre penseur sans un brin de responsabilité.
Non Charlie
On n'a pas le droit de toucher au prophète quand on veut se payer des têtes. Si les islamistes ne vous reviennent pas... il faut aller le leur dire en face, sans violer avec vos sombres desseins, leur religion et leur trace.
Non Charlie
Ne parlez plus de liberté d'expression... mais de valeurs et d'échelle de valeurs.
Et sur cette échelle il est, semble-t-il important de vous rappeler que la liberté de conscience est première. On n'est pas obligé de l'honorer certes, mais on n'a pas le droit de la déshonorer.
Non Charlie
Votre caricature n'est qu'une imposture.
De plus, c'est du marketing qui va couter la vie à tous ceux qui croient qu'on peut rire de tout et avec tout le monde. C'est une déclaration de guerre... guerre de religion dont aucune libre expression au monde ne peut être fière.
Non Charlie
Si l'offense est l'expression de votre liberté, admettez alors, la violence, comme expression de leur liberté ! Échange de mauvais procédés.
Non, ne dites pas "mais" ! Assumez...
http://www.lejournaldepersonne.com/2012/09/non-charlie/
"le journal de personne" très bonne argumentation...
RépondreSupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerÇa me fait bizarre, à moi qui ne crois en aucun dieu en particulier, qui n'appartient à aucune communauté en particulier. Celle des jeunes peut être. Et encore, ce n'est qu'un passage... j'appartiens à ma famille, à mon groupe d'amis, mais on ne peut pas désigner ces groupes par un qualificatif comme on cite la communauté juive, musulmane, noire, rouge... que sais-je
Je suis "juste" français, européen... c'est déjà pas mal et c'est aussi bien.
Alors même s'il y a des cons pour dire des bêtises insultantes ou blessante, n'est-ce pas triste de se dire que sa "communauté" est vouée à partir?
La communauté de chacun est autour de lui meme. Par la naissance, l'origine, la croyance, les activitées de la vie.
Alors même si l'insulte ou la non tolérance est innaceptable bien sur, on fait son petit chemin. Et merde aux cons non? Qu'ils restent dans leur coin.
Attention, je ne dis pas que ma communauté va partir, je fais part de mon sentiment personnel.
RépondreSupprimerDe toutes façons, même si c'était le cas, la migration est dans l'ADN du peuple juif donc ça ne serait pas étonnant (cf "le juif errant").
Chère Sophie Gourion,
RépondreSupprimerJe ne suis pas juive mais je m'intéresse depuis plusieurs années à la communauté juive et à son histoire en France.
Je viens de découvrir, et de lire avec intérêt, votre billet. Je suis en parfaite accord avec le sens que vous lui donnez. Il y a, aujourd'hui en France, une montée d'un antisémitisme rampant dans certains quartiers. Première raison à cela, la transposition du conflit israélo-arabe dans les banlieues. Cette dernière est une imposture intellectuelle qui devrait être dénoncée dans les médias plus fort qu'elle ne l'est aujourd'hui.
Je vous encourage à le faire encore et encore. Et surtout, à rester en France: vous y serez plus utile qu'aux Etats-Unis!
Passez une belle soirée.
Marie V.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe lis régulièrement votre blog, et j'aimerais juste apporter quelques précisions... Votre article est bien écrit, et décrit bien le contexte dans lequel on vit actuellement ( l'impression d'étouffer, quoi).
Je suis de confession musulmane, je suis pratiquante mais "modérée" comme on dit. L'article de Charlie Hebdo m'a fait mal au coeur, puisque dans la religion, il est strictement interdit de représenter le prophète, et surtout pas en se moquant de lui. Je trouve juste qu'il y a une limite entre liberté d'expression et respect des religions ( toutes les religions)... Pour moi, CH est allé trop loin, mais la violence réactionnelle n'est bien sur pas la solution. En tout cas, je préfère l'indifférence, c'est le meilleur moyen de dire à qqn "Ce que vous faites ne m'intéresse pas"...
C'est juste que depuis qqes années, on se sent de plus en plus mal a l'aise en société qd on dit que 1/ on croit en Dieu, et 2/ en plus, on est musulman. Ce sont un peu toujours les mm clichés qui reviennent (polygamie, la guerre sainte, le terrorisme bien sur, la barbe, le voile...)
Voilà ce n'était pas un coup de gueule, votre article est bien écrit, en prenant la défense de votre religion (c'est normal) mais c'était juste qqes éléments supplémentaires à ajouter, je pense.
Bonne journée!
P.S : j'aime beaucoup la plupart de vos articles et votre façon de défendre le féminisme^^