A quelques jours d’intervalle, j’ai appris que 2 personnes
de mon entourage avaient vécu des drames personnels et que je n’en ai rien su.
Facebook ne dit pas tout. Nos vies sous cellophane, nos
statuts décalés ou joyeux, nos « j’aime » ou nos photos d’un bonheur
figé ne racontent pas l’essentiel. Ils ne disent pas nos peurs, nos moments de
solitude, nos doutes, notre mal-être. Le rire est la politesse du désespoir,
aussi nous planquons nos angoisses et nos drames sous les fards d’une gaieté
factice, d’un bonheur en carton. Il ne s’agit pas d’ « en mettre
plein la vue », de se créer de toutes pièces une vie imaginaire qui ferait
envie aux autres. Juste de garder sa dignité et de faire comme si l’existence
continuait, sans statuts plaintifs ou messages cachés.
Je m’en veux rétrospectivement de n’avoir pas décelé ces
drames chez mes 2 amies. Pour moi qui n’aime pas le téléphone, Facebook me
permet de garder un œil quotidien et bienveillant sur la vie de ceux que
j’aime. Mais j’en oublie parfois de lire entre les lignes et je rate le coche. Il
m’arrive pourtant de décoder certaines choses, à travers un sourire trop figé,
répété à l’identique sur une dizaine de clichés. Ou de voir qu’étrangement, un
membre de la famille disparaît soudainement de tous les albums photos. Mais là,
je n’ai rien vu, sans doute trop empêtrée dans mes propres problèmes d’égo.
Régulièrement, j’essaye de prendre du recul et je me demande
quelle image de moi est projetée sur ma page Facebook. Que se dégage-t-il de ce
cadavre exquis forcément réducteur fait de photos et de mots d’enfants, de
clichés de gâteaux ou d’autopromotion éhontée de mon blog ? Une caricature
forcément.
J’admire ces 2 amies qui n’ont rien laissé percer de leurs
drames. Quand j’ai vécu des moments difficiles, j’ai essayé de ne rien dire sur
Facebook mais certains ont très vite décodé qu’il se passait quelque chose. Une
citation un peu désenchantée, une photo de profil changée et immédiatement
quelqu’un m’a dit « tout va bien Sophie ? ». Même quand je restais
muette, mon silence éloquent était perçu comme un aveu. Je n’ai pas su donner
le change, par volonté inconsciente d’être plainte ou écoutée, je pense. Cet
échec renforce d’autant mon admiration pour ces 2 personnes.
« Vivre sa vie ne veut pas dire attendre que l’orage
passe. C’est apprendre à danser sous la
pluie ».
Continuez à danser, mes amies, vous le faites divinement
bien.
Moi j'en ai assez de facebook, je n'y poste quasiment plus rien. Je n'aime pas ce sentiment d'échange factice que cela créée avec certains. Les vrais, les importants, il faut les garder près de soi, même s'ils sont loin ou si l'on est occupé et ça facebook ne le permet pas à mon sens.
RépondreSupprimerFacebook c'est aussi un moyen de maintenir l'illusion que les contacts existent, quand ils se limitent à la surface... Mais Facebook, c'est aussi un moyen de garder un contact,même ténu, avec les éloignés [physiquement ou même pas], les loins-des-yeux qu'on voudrait garder près-du-coeur, les timides qui n'osent pas et qui y trouvent ainsi un moyen d'envoyer des messages comme des bouteilles à la mer pour que le fil ne se casse pas. Facebook, c'est ce qu'on en fait, après tout. Mais il faut surtout ne pas oublier de ne pas se fier uniquement à ce qu'on y trouve. Lire entre les lignes, c'est au moins aussi important que lire la multitudes de statuts. Ohé, les "amis", je ne suis pas mon profil ni la somme des publications sur mon mur !
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