Depuis hier, je vois fleurir sur la toile des billets qui
tentent de décrédibiliser l’inquiétude ressentie par les auto-entrepreneurs. On
y parle de « panique et parano »,
de « mythes
urbains du web ». En gros, nous aurions été tous victimes d’une
« hallucination collective ». Ca ne vous rappelle rien ? La
semaine dernière, nous avions déjà vécu le « syndrome Facebook » et
j’y trouve beaucoup de points communs.
Tout d’abord une communication fumeuse et volontairement
opaque, dans les 2 cas, amplifiée par des médias alarmistes. Dès vendredi
matin, « La fin des auto-entrepreneurs » et autres titres anxiogènes
n’ont cessé de tourner en boucle, ajoutant à l’inquiétude générale. Dans la
journée de samedi, nous apprenions enfin par Sylvia Pinel que l’exonération de
charges, au cœur du système, serait toujours d’actualité. Lundi, nous en
savions un peu plus, à savoir que les cotisations seraient alignées sur celles
des autres entrepreneurs, soit a priori une augmentation de 3%. Mais rien de
vraiment confirmé. Beaucoup de bruit pour rien alors ? Certainement pas,
car les choses ne vont certainement pas s’arrêter là. Ce matin, Sylvia Pinel évoque
en effet dans « Les
Echos » la mission d'inspection de l'IGF et de l'Igas qui débute
prochainement. Elle mentionne un nouveau point à l’ordre du jour : la
limite du régime de l’auto-entreprenariat dans le temps. Alors que le
gouvernement prône l’égalitarisme en alignant les cotisations, il crée une
nouvelle différence entre les entrepreneurs avec cette limite de temps. 2 poids
2 mesures sous couvert de « protection des personnes concernées ».
Comme pour le syndrome Facebook, j’ai vu également beaucoup
de gens donner des leçons « après coup », jouant ainsi les experts à
peu de frais. Quand on n’est pas soi-même impliqué ou que l’on est passé à côté
du buzz de vendredi, il est très facile de regarder cela avec distance une fois
les choses un peu plus clarifiées. Pour Facebook, j’avais reçu beaucoup de
messages de personnes paniquées qui me demandaient de leur expliquer comment
effacer leurs MP. Une fois la rumeur dissipée, ce sont les mêmes qui raillaient
ceux qui avaient cédés à la panique, affirmant fièrement qu’il ne fallait pas
croire tout ce que l’on disait. Dans les 2 cas, beaucoup de jugements
péremptoires et peu de connaissance de sujet. Combien parmi ces « experts
du web auto-proclamés » savent régler correctement leurs paramètres de
confidentialité ? A peu près aussi peu que le nombre de personnes qui
connaissent réellement le sujet de l’auto-entreprenariat. Le prétexte commode
du délire collectif a l’avantage certain de ne pas devoir se justifier sur d’autres
points plus obscurs. Circulez, y a rien à voir.
En ce qui me concerne, je ne regrette pas mon billet de
vendredi pas plus que je n’ai de leçons à recevoir. L’intérêt du blog c’est
l’immédiateté, la photographie subjective de l’instant T. La journée de
vendredi était différente d’aujourd’hui, mes billets aussi. Et jusqu’à preuve
du contraire, même si le régime d’auto-entrepreneur n’est pas menacé, nous ne
savons toujours pas vraiment à quelle sauce nous serons mangés. La vigilance
reste donc de mise.
Edit : Eric me signale ce jour cet article très pédagogique et qui permet d'y voir plus clair
Moi ce qui m'a choquée, c'est la violence des billets anti "auto-entrepreneurs" et cette facilité qu'ont les gens de voir le monde en noir et blanc. Il serait temps de s'unir pour faire face aux "efforts communs" demandés pour faire face à la crise, plutôt que de diviser.
RépondreSupprimerJ'avais jamais vu ça depuis mon article sur l'allaitement! (sujet o combien polémique!) :-)
SupprimerJe suis d'accord avec toi et avec isa-monblogdemaman moi aussi j'ai été surprise par ce mouvement anti-autoentrepreneur.
RépondreSupprimerLes pseudos experts de tout et de rien n'arrêtent pas de fleurir, et les médias s'en donnent à coeur joie pour leur faire écho quitte à dire tout et son contraire en un temps record ...
RépondreSupprimerReconnaissez, Sophie, que certains étaient venus dénoncer cet emballement AVANT que les vraies annonces soient faites. Et vous - comme d'autres - avaient quand même encouragé cette psychose collective alors qu'il aurait fallu tempérer un peu.
RépondreSupprimerMaintenant il va vous falloir avaler la pilule de l'augmentation. De ce que je lis à droite et à gauche certains AE s'en satisfont finalement, puisqu'ils pensent à avoir évité le pire... Et pourtant, quel chef d'entreprise accepterait de voir ses charges augmenter de 16 à 17% ? Réagissez, le PLF n'est qu'un projet. Alertez vos députés si vous estimez être profondément lésés et demandez des contreparties.
François, mon but n'était pas d'"encourager la psychose collective", simplement de poster un billet d'humeur, il ne faut pas me prêter davantage d'intentions que je n'en ai.
SupprimerQuant au terme "psychose" il est très dévalorisant et sous-entend que nous avons sur-réagi devant un "fantasme", alors que l'augmentation n'a rien d'un fantasme, pas plus que la réduction du statut dans le temps.