Voilà c’est fini… mes 10 cours à l’Académie de l’écriture du
CFPJ touchent à leur fin.
Mon rdv hebdomadaire du mardi soir va sacrément me manquer.
Bouffée d’oxygène dans ma semaine rythmée par les devoirs,
les repas et les lessives, moment de partage dans le désert social que
constitue le statut de freelance, cette parenthèse enchantée de 2 mois et demi se referme.
« Le meilleur moment dans l’amour, c’est quand on monte
l’escalier» disait Clémenceau.
Et le meilleur dans la vie, c’est souvent l’avant. Le mardi
à 17h30, dès que la baby-sitter arrivait, j’enfilais mon manteau, jetais mon
cahier dans mon sac et filais à mon métro d’un pas léger. A la sortie de la
station Sentier, le nez au vent, les yeux mi-clos, j’humais à pleins poumons
l’air frais, enivrée par ce sentiment inédit de liberté.
Comme un rituel, je m’arrêtais toujours quelques instants
devant la jolie papeterie, puis marquais un temps d’arrêt devant la libraire
spécialisée en pâtisserie.
Jetant un coup d’œil devant le CFPJ, je continuais ensuite
ma route, profitant de cette demi-heure précieuse de liberté avant de retrouver
mes collègues d’écriture. J’en profitais alors pour m’offrir chaque semaine un
cadeau, sans culpabiliser ou me freiner, célébration joyeuse de cette
parenthèse hors du temps.
Au fil des semaines, mon armoire s’est ainsi progressivement
enrichie d’une robe avec des matriochkas, d’un slim panthère rouge, d’un pull
col claudine, d’un sweat-shirt gris chiné, d’un gilet bleu marine et d’un pull
corail à tête de mort.
A 18h25, mon butin sous le bras, je pénétrais ensuite au
CFPJ puis rejoignais ma salle de classe. J’étais déjà dans l’après.
Ces 10 séances ont changé énormément de choses dans ma façon
d’appréhender l’écriture.
Désormais, je ne suis plus pétrifiée par l’angoisse de la
page blanche. Grâce à des exercices de créativité et à des techniques
rédactionnelles, j’ai dorénavant la certitude de parvenir à accoucher d’un
texte, quel que soit mon degré d’inspiration. Il sera sans doute imparfait et
peut être moins bon que ce que je produis habituellement mais il aura le mérite
d’exister. Et cette certitude m’apporte une grande sérénité.
J’ai également réussi à faire taire provisoirement le
diable sur mon épaule, en tout cas à différer son jugement. L’écriture en
2 temps a bouleversé positivement ma façon de procéder : lorsque j’écris
désormais, je vise d’abord la quantité, sans censure, ni jugement, sans
chercher à trouver le mot adéquat immédiatement. Puis, une fois seulement le
texte rédigé, je m’attaque à son amélioration. Découpage en paragraphe,
raccourcissement de phrases, choix du mot juste, suppression des répétitions.
Cette gymnastique intellectuelle m’a permis de libérer grandement ma
créativité, sans être freinée perpétuellement par ma censure personnelle ni perdre
le fil de mes écrits à cause d’un mot sur le bout de ma plume.
Enfin, ces 10 séances m’ont rassurée quant à mes capacités
d’écriture. En tant qu’autodidacte, je n’ai jamais réellement su ce que je
valais, boursouflée de doutes et habitée par un permanent sentiment
d’imposture. Mes autres camarades d’écriture ressentant les mêmes errements,
nous évoquions lors des séances ces questionnements en toute liberté et sans
peur du jugement de l’autre. Pour la première fois, nous pouvions dire que nous
avions peur, que nous ne savions pas, que nous étions parfois transis devant la
page blanche. Dans ce monde hyper-compétitif où il faut en permanence endosser
les habits du vainqueur, nous pouvions pour une fois poser nos masques et nos
valises.
Il est maintenant temps de reprendre la route.
Le mardi soir sera désormais un soir comme un autre.
Sophie, tu écris merveilleusement bien. En revanche je ressens pour toi et avec toi ce manque du mardi soir.
RépondreSupprimerCette sensation de liberté, ce moment pour soi. on ne sait plus estimer la valeur de ces moments quand on devient parent. je te félicite de les avoir suivi ces 10 séances. Merci d'avoir partagé ces moments avec nous. (ps: mon mari travaille à la station sentier! je connais très bien ce quartier!) je m'en vais maintenant continuer à éplucher ton blog, duquel je me nourris régulièrement d'un article ou deux. jusqu'à ce que je sois... à jour.... a bientôt,
Merci Daphna, en effet ces moments pour soi sont rares, il faut prendre le temps de se les accorder! Heureusement, il me reste encore mes cours de danse du vendredi soir! ;-). A bientôt!
RépondreSupprimerMoi cette annee c'est yoga lundi soir et zumba le mercredi soir... Trop hate d'etre demain!
RépondreSupprimerIls m'ont passionnée aussi tes mardis d'écriture. Si j'avais connu ce cours, je pense que j'aurais craqué il y a trois ans, dans le cadre de mon DIF. C'est maintenant trop tard :-)
RépondreSupprimerJe ressens tellement tout ce que tu dis alors que j'ai une formation de journaliste. Peut être trop datée, trop ancienne ou que sais-je. Ou trop loin de l'écriture littéraire car je ne connaissais pas cette technique de l'écriture à deux temps. As tu un livre à me conseiller. Le CFPJ en édite peut être un reprenant les techniques apprises dans votre cours ?
Je vais continuer les jeux d'écriture sur mon blog car ces exercices m'avaient bien amusée! Ma prof n'a malheureusement pas publié de bouquin au CFPJ mais elle organise des ateliers d'écriture en parallèle qui peuvent se faire aussi en ligne http://lateliersouslestoits.free.fr/
RépondreSupprimerJe compte bien y participer. Pour les ateliers en ligne, ça me tente carrément ! C'est bien de cela dont tu parles (j'ai un doute, le prof est un homme) ? http://lateliersouslestoits.free.fr/atelier-ecriture-web.html
RépondreSupprimerMa prof est Cécile Challier http://lateliersouslestoits.free.fr/animateurs-atelier-ecriture.html mais en effet, c'est l'autre prof qui anime les ateliers web. Dis moi si tu t'inscris, ça me donne envie de le faire!
RépondreSupprimerJ'ai envoyé une demande d'inscription en tout cas ! (même si le profil Télérama de l'autre prof m'attirait plus).
RépondreSupprimerje vous rejoindrais bien pour les ateliers en ligne, le burn out est là, l'envie de dépassement, d'une autre aventure, d'oser enfin, vous voulez bien ?
RépondreSupprimerAvec plaisir Dom! Faut que je regarde combien ça coûte et quand commencent les sessions
SupprimerC'est une centaine d'euros. La prochaine session commence en janvier. Oh oui Dom, rejoins nous ! (je n'ai pas de nouvelles ceci-dit !)
SupprimerAssez sérieux, mais c’est le CFPJ qui me semble être une maison très honorable si j’en crois ton témoignage.
RépondreSupprimeret
Libérer son écriture et enrichir son style
Pascal Perrat
Victoire Editions, Paris, 2010 (3è édition)
ISBN : 978-2-35113-067-4
Le second est bourré d’exercices : une mine d’expérimentations.
Certes, c’est sans l’émulation d’un groupe, mais c’est déjà pas mal. Et comme il suffit que je cherche les livres en question dans mon bazar pour donner les références, et que je ne les trouve pas, ben je pianote à la place sur l’Internet. Et j’y découvre que Pascal Perrat a un blog qui m’a l’air bigrement intéressant. Je vais aller y passer un peu de temps.
Merci pour ce livre, j'en ai acheté un "l'atelier d'écriture" mais suis un peu déçue, vais me renseigner pour acquérir celui-ci.
SupprimerJe débarque sur ton blog, via tes exercices d'écriture. Pour moi, les ateliers ont sauvé la rédaction de ma thèse en socio, rien que ça ! J'aime beaucoup ce manuel là
RépondreSupprimerype : texte imprimé, monographie
Auteur(s) : Cuypers, Dane (1948-....)
Titre(s) : Question de style [Texte imprimé] : manuel d'écriture / Dane Cuypers
Édition : 2e éd.
Publication : Paris : CFPJ éd., DL 2011
ALEPH fait également des ateliers en ligne très sympa, c'est une formule que j'ai bcp aimé.
Bonne chance et belle écriture...
Merci pour ton commentaire Marion, je note ton livre. C'est drôle, je suis tombée hier dans l'Express sur un article sur ALEPH, ils en disaient beaucoup de bien. Je vais me renseigner donc!
RépondreSupprimerTu écris drôlement bien, tu n'as pas à t'inquiéter. Je découvre tout juste ton blog, et je suis clairement admiratif! Alors je vais me promener encore un peu, et te souhaiter une bonne continuation...
RépondreSupprimerMr B.
"Nulla dies sine linea", nul jour sans ligne.
Merci beaucoup pour ce message, ça fait vraiment plaisir!
SupprimerBonne lecture!