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vendredi 1 février 2013

Jeu d'écriture : écrire à partir d'une photo



Un nouveau d'écriture sur le blog! Je vois avec plaisir que vous êtes de plus en plus nombreux à vous lancer et à participer donc ça me motive à continuer!

On change un peu de contraintes cette fois-ci en prenant comme base cette photo.

Crédit photo : Christophe Van Biesen

Voici mon texte, ci-dessous (à ne pas lire si vous souhaitez participer!)

Cette nuit, je n’y serai pour personne.

Dans la maison vide, j’ai pris en douce une grosse couverture moelleuse, sur la pointe de pieds.

J’ai regardé une dernière fois d’un œil nostalgique mon lit double, ma place comme imprimée dans ce matelas, sa paire de lunettes et son vieux bouquin corné posé de son côté.

J’ai déposé dans un tiroir mes chaines virtuelles : mon téléphone portable, mon ordinateur, mon lecteur de MP3.

Cette nuit je dors dehors. Sans prévenir personne. Avec pour seul compagnon cette vieille couette blanche. Le corps dans la neige mais la tête ailleurs.

Le cœur en pilote automatique, je compte sur le froid pour réveiller mon âme endormie par trop de sollicitations.

Noyé dans cet océan de virtualité qui a envahi mon quotidien et m’a bouffé tout cru, j’ai le fol espoir de me reconnecter avec la réalité durant cette nuit à la belle étoile.

Respirer l’odeur boisée des pins.
Sentir la douce brûlure du froid me mordiller les oreilles.
Observer la vertigineuse voute stellaire et m’y noyer.
Toucher enfin du doigt qui je suis. Et me réveiller.

Je ne me reconnais plus dans cet automate en costume cravate à l’électroencéphalogramme plat qui pense que le bonheur se résume à l’absence de souffrance.

Cet homme des cavernes ultra-moderne qui mange lyophilisé et boit énergétique.

Qui acquiesce sans vraiment être d’accord et entend sans écouter.

Ce père, ce mari, ce fils comme autant de masques si lourds à porter.

Ce cyborg fabriqué de bric et de broc, de tweet et de pokes.

« You got a mail » : dommage, y a plus personne.

Je me demande si je vais leur manquer ce soir mais surtout s’ils vont me manquer.
Mon cœur anesthésié, bien au chaud sous cellophane, j’ai fini par en perdre le mode d’emploi.

Ce soir, je dors dehors.

Et tant pis si je ne passe pas la nuit.

22 commentaires:

  1. Voici la participation de Sarah-Pearl, qui a des difficultés à poster des commentaires donc je le fais pour elle:

    "52 ce petit chiffre tout en bas à droite .... 52 fois que j'imagine cette photo, 52 aller/retours surcette drôle d'idée, 52 messages subliminaux....mes 52 ans. 52 secondes pour certains, 52 minutes pour d'autres, voire 52 jours ou 52 mois....52 moi! Cette sérénité qui se dégage, cette neige immaculée, cette douceur...ah pauvre de moi! Si seulement ! Si seulement je pouvais ! Si je m'autorisais à chercher cette sérénité ! Ce çalme que j'envie et ne connais pas...allez! C'est décidé pour mes 52 printemps ce sera un rêve qui deviendra une réalité ! J'irais avec 52 potes dormir dans la neige pour revenir aux choses essentielles!"

    Merci beaucoup et bravo pour ce baptême de jeu d'écriture!

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  2. Très beau texte. J'ai ton écriture vive et dynamique. je vais essayer de participer aussi, mais j'ai déjà raté le précédent alors je ne promets rien mais j'y pense :)

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    1. Merci Marie! Oui, il faut participer même si c'est pas facile une fois qu'on a déjà lu un texte!

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  3. Et voilà... Pas très gai tout ça mais c'est ce qui est venu. Vais aller te lire maintenant :-)

    Penser. Il faut vraiment que je me trouve un endroit où m'abriter. Toute cette neige drue. Et ce froid. J'ai erré sans but toute la journée en attendant. Je suis épuisé.Ils n'ont pas voulu de moi, plus de place parait-il. Je ne sais plus quoi faire. Marcher. Ah tiens, le Parc Montsouris, comme ça je pourrais aller m'abriter sous une haie. Là. Au moins, je suis protégé du vent. Avec les cartons et mon duvet, je devrais tenir...Résister. Qu'est-ce qu'il fait froid. Et cette neige qui n'arrête pas de tomber. Il n'y a personne dehors aujourd'hui. J'ai l'impression de ne plus sentir mon corps tellement je suis glacé. Je suis si fatigué. J'ai sommeil. Tiens, ça va mieux, je ne sens plus le froid. Dormir. Je me sens bien, installé là au chaud, comme dans un cocon. Lâcher. Ça faisait longtemps. C'est si tranquille. Partir.

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  4. Merci pour ta participation! La fin du mien, qui rejoint le tien, n'est pas gai non plus!

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    1. j'ai lu le tien, j'ai aimé et j'ai souri en voyant la fin... On se rejoint sur certaines choses parfois ;-)

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  5. Étendu sur ce sol dur et froid, je cherche le sommeil. Mes yeux s'ouvrent péniblement puis se referment sans pouvoir distinguer quoi que ce soit. Tout est blanc autour de moi et pourtant il fait sombre. Je suis épuisé et pourtant, quelque chose m'empêche de me laisser aller. Il y a d'abord ces aboiements qui me tapent sur les nerfs. Que me veulent ces chiens? D'où viennent-ils? Je ne sais pas mais ils semblent se rapprocher.
    Mon dos me fait mal, mon bras est engourdi. Je dois changer de position mais quelque chose me gêne. Mon sang peine à circuler dans tout mon corps. Il semble se concentrer dans ma tête et dans mon buste. J'ai mal.
    Au loin, j'entends maintenant un bruit de tondeuse ou quelque chose de mécanique. Ça se rapproche rapidement. Ça y est, je sais, c'est un hélico. Qu'il me laisse tranquille, qu'il s'en aille! Je dois dormir. J'ai mal partout. J'ai besoin de repos. Je ne sais toujours pas ce que je fais là mais maintenant que j'y suis, je compte bien y rester. Cette couette blanche me réchauffe bien malgré la température extérieure. Elle est si épaisse qu'elle m'étouffe un peu. Mes poumons sont comprimés et je redouble d'effort pour trouver un peu d'air.
    Tout est fait pour m'empêcher de dormir, je m'en suis fait une raison.
    Il y a maintenant cette lumière, là-bas, tout au fond. Elle m'attire, me rassure, me réchauffe. Mon souffle se fait rare. Je ne veux plus lutter. Je lâche prise.
    Je m'endors. Enfin.


    Mon corps inanimé sera retrouvé quelques minutes après par un secouriste et son chien d'avalanche, sous trois mètres de neige. Sous une épaisse couette de neige...

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    1. Merci Cedric pour ta participation! On tremble jusqu'à la dernière ligne en te lisant...mais pas de froid!

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  6. 12 Août, 52ème jour sans nuit.
    Je ne dors pas. J'ai besoin d'obscurité. Quand je pense à tous ces cons et leur phytothérapie au mois de janvier... Mais je ne rêve que de ça moi! De mois de janvier toute l'année, de noir, de ténèbres, d'extinction des feux. J'attends la nuit polaire en perpétuelle insomnie, je dors une heure, parfois deux. Je me suis pourtant acheté un matelas grand confort et une couette moelleuse qui m'ont coûtés une fortune. Le vendeur m'avait dit "verrez M'sieur, avec ça vous dormirez comme un bébé!". Comme un bébé mon cul oui..... Je ne dors pas. Je ne dors pas. Je ne dors pas!!!
    À l'heure qu'il est, je voudrais être en Terre Adélie pour une nuit de 6 mois. Je vous entends d'ici: "Mais déménagez donc! Sur l'équateur, la nuit tombe tous les jours à 18h00....". Vous êtes marrants tiens! Je suis né à Mourmansk et comme beaucoup d' hommes ici, je suis devenu pêcheur; pêcheur de crabe royal du Kamtchatka, espèce endémique. Ailleurs qu'ici j'ai peu d'avenir.... Et ici, je ne dors pas, je ne dors pas, je ne dors, j'ai peu d'avenir.
    Хорошая ночь.

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    1. Merci pour ce texte chez Anonyme et ce beau voyage! (j'ai utilisé le traducteur Google pour décoder la signature!)

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    2. Merci! J'ai fait une erreur. Il faut lire "photothérapie" et non "phyto".... le correcteur automatique m'a eue!

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  7. J'ai pris cette pause un peu ridicule pour te conter mon rêve, Sophie!Et ne te fie pas aux apparences : malgré ce masque de niaise béatitude ,pour mon âme tourmentée la nuit fut agitée.
    Nous ne formions plus, toi et moi, qu'un seul être : Nos deux natures soudées l'une contre l'autre réunies en un seul corps. Un corps hermaphrodite affublé de deux sexes.
    Mais alors que mon esprit torturé se laissait aller à toutes les supputations (certaines -faut-il l'avouer- frisant la concupiscence), tu t'es soudain évanouie tel Cupidon s'envolant des bras de Psyché !
    Fervent admirateur bien qu'anonyme

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  8. Ouh la merci fervent admirateur pour ce texte enflammé! un verre d'eau peut-être? :-)

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  9. Un verre d'eau, oui merci ! Il faut que je fasse une pause parce qu'il fallait lire "j'ai pris cette pose" mais intelligente comme tu l'es, tu avais rectifié...
    Fervent admirateur

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  10. Le dormeur du val:
    "Un beau jour, ou peut-être une nuit,
    prêt d'un lac, je m'étais endormi..."

    Rencontrez Roger, 19 ans...
    Roger est issu de la classe moyenne, il a suivi une scolarité moyenne et a moyennement réussi son bac professionnel...
    Cette nuit du 3 janvier, la température est descendu jusque -25 degrés centigrades sur le plateau des Glières...
    Ah oui, j'oubliais après son bac pro aux notes moyennes, Roger a enchainé les petits boulots... Le résultat fût moyen...
    Son père, pour le faire réagir, l'a mis à la porte du domicile familial, espérant ainsi qu'il serait obliger de se stabiliser...
    Sans succès... de squattes en ponts, Roger vivait d'expédients, de travaux payés à l'heure et de rapines...
    Au bord du lac de Lessy, gelé depuis une semaine, l'humidité reste très importante et donne la sensation à Roger qu'il est en train de se glacer de l'intérieur...
    Que fait-il là vous demanderez vous peut-être...
    Et bien il y a un mois, alors qu'il revenait d'une journée de travail sur un chantier, en passant devant une affiche, Roger s'est arrêté et s'est dit "C'est peut-être ça qu'il me fait"
    Cela fait 2 mois maintenant que Roger s'est engagé au 27ème bataillon de chasseur alpins, cette nuit il dort à même le sol, dans la neige et il a froid, très froid...
    Mais son adjudant leur a dit avant de partir de la caserne que cette sortie était la dernière avant leur départ...
    En effet, dans 1 semaine, Roger et sa brigade embarque pour une mission... au Mali...

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  11. Très belle interprétation du dormeur du Val version 2013! merci Greg!

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  12. J’ai joué et j’ai perdu… Mais cette fois ci j’ai tout perdu.
    Pourquoi la chance ne m’a-t-elle pas accompagnée ce soir là ?
    J’étais pourtant tombé à la table numéro 3, la meilleure table, mon chiffre fétiche ! Je ne comprends pas pourquoi ça a mal tourné.
    Toutes les conditions étaient réunies pour que cette soirée soit ma soirée !
    J’avais un brelan de Rois ! UN BRELAN DE ROIS !
    Bordel, je n’avais pourtant pas le choix, je DEVAIS jouer mon tapis !

    Mais voilà j’ai perdu… Comment n’ai-je pas deviné qu’il avait une meilleure main que la mienne, un FULL…
    Mais quel idiot !
    Depuis ce soir, la chance m’a complètement abandonnée ; plus rien, nada, que des galères…

    Oh tiens, c’est quoi la bas par terre ?
    Un billet de 20 !
    Mais, ça veut dire que la chance revient ! Mais oui c’est ça ! ça ne peut être que ça !
    Il faut que je dorme pour reprendre des forces, je vais pouvoir renaître enfin si la chance revient.

    Encore faut il que je trouve un endroit où dormir…
    Je suis fatigué, je suis trop fatigué.

    Je vais dormir ici, dans ce parc.
    Il n’est pas abrité certes, mais j’ai toujours réussi à protéger ma grosse couette. Elle fera l’affaire.
    Je l’avais achetée juste avant l’expulsion, elle m’a sauvé bien des fois… donc ce soir…

    Pas la peine de s’en faire, ma chance est revenue…

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    1. Ah enfin un texte qui finit bien, merci GaLGG pour ton texte!

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  13. Il a pas intérêt à la louper sa photo celui là avec ses idées bizarres, encore 5 minutes à m'geler les rouleaux,et je me barre.

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  14. Un sujet de saison qui fait froid dans le dos. C'est un peu l'idée pour ma petite contribution, en clin d'oeil à Jean Teulé.
    Voici :


    Le MAGASIN DES SUICIDES se lance dans la VPC. Voici un extrait de son catalogue en ligne...

    #52# Nuit scandinave

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    Un suicide tout en chaleur humaine et froid polaire, dans une ambiance nature et sereine.

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  15. Fan d'humour noir, je ne peux qu'admirer!bravo!

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