Le saviez-vous, les hommes
sont plus dépensiers que les femmes quant il s’agit de faire les soldes
d’été ?
L’étude
réalisée par le site www.Bons-de-Reduction.com
révèle ainsi que 43% d'entre eux comptent débourser au moins 200 euros à cette
occasion contre seulement 30% des femmes.
En dépit de ces chiffres, le
cliché de la dépensière et de l’hystérique de la consommation continue à fleurir,
surtout au moment des soldes, donnant lieu à des opérations au goût douteux.
Pour So Ouest, les femmes
sont les seules à faire les soldes (en bikini) si l’on en juge par le visuel
d’illustration (merci Marlène Schiappa pour la découverte).
Afin d'attirer la
clientèle féminine dans ses filets, le centre commercial a mis à sa disposition
des grooms en marinières et pantalon blanc pour « porter vos courses ou
vous orienter dans le centre ».
Une opération qui réussit l’exploit d’être
doublement sexiste : les hommes, recrutés en raison de leur physique
avantageux, se trouvent ravalés au rang d’homme-objet tout juste bons à porter
les paquets. Les femmes, quant à elles, ne sont pas mieux loties : en plus
d’être des affreuses dépensières, leurs bras fragiles ne peuvent supporter des
sacs remplis à ras-bord. Et elles ont besoin d’une aide masculine pour ne pas
se perdre dans un centre commercial car, c’est bien connu, elles n’ont pas le
sens de l’orientation !
Cette opération n’est pas sans rappeler celle des
hommes en vitrine d’ « Adopte un mec » ou les vendeurs torse
nus d’Abercrombie. Un marketing qui se veut subsversif alors qu’il nous vend du
« girl power » frelaté sous forme de guerre des sexes kistch. En
dépit de ce que semble sous-entendre « Adopte un mec »,
l’émancipation des femmes ne passera pas par une dévalorisation des hommes et
l’égalité des sexes ne s’obtiendra pas par un nivellement par le bas.
Dans le genre opération
absurde et dégradante à l’occasion des soldes, Desigual n’est pas en reste. La
marque de vêtements espagnole a ainsi offert un haut et un bas aux cent
premières personnes se présentant en sous-vêtements devant les vedettes du Pont
Neuf.
La société de consommation
dans ce qu’elle a de plus abject, qui plus est dans un contexte de crise.
« Cela me fait penser au
film “On achève bien les chevaux” (danser jusqu’à l’épuisement pour gagner 3
sous) » déclare à juste titre une commentatrice de
ce billet.
Pour la dignité, on peut
aller se rhabiller…
Je suis d'accord sur le fait que globalement, tout ça est assez nul et sexiste. Mais c'est un peu exagéré, je trouve, de dire que les grooms ravalent les hommes "au rang d’homme-objet tout juste bons à porter les paquets". Peut-être parce que j'ai travaillé pendant des années en tant qu'hôtesse (et les gars qui faisaient cette job étaient effectivement appelés des "grooms") et que je ne me suis jamais sentie comme une "femme-objet". Dépendamment des missions, ce n'est pas toujours le travail le plus utile ou le plus épanouissant, mais il n'est pas pire qu'un autre. Dans tous les emplois, finalement, on pourrait se plaindre d'être considéré comme "juste bon à" faire ce pourquoi on nous a engagé. La serveuse est juste bonne à nous servir, le déménageur juste bon à porter nos meubles...
RépondreSupprimerEt ce n'est pas vraiment comme la politique d'Abercrombie : autant sur la photo que dans mes souvenirs d'hôtesse/groom, les gens embauchés sont des gens quelconques. L'aspect "il faut être grand et beau" est complètement surfait ; les agences et la plupart des cliens s'en foutent.
J'ai travaillé moi aussi comme hôtesse pendant mes études et non ce n'est pas un travail comme un autre car le physique joue un rôle prépondérant dans le recrutement. Il y a une taille minimum et des mensurations à respecter (dans mon cas, pas d'uniforme au-delà du 38, photo obligatoire, taille 1m70 minimum). On ne doit pas avoir la même notion du "quelconque" par conséquent...Si j'avais pesé 20 kgs de plus et mesuré 10 cms de moins, il est évident que je n'aurais pas été recrutée.
RépondreSupprimerLe renversement des rôles utilisés par les médias traditionnels (pas comme ces étudiants qui ont tenté de reproduire des publicités en inversant les rôles femmes /hommes qui donne un ridicule certains à ces séquences !) est bien souvent mal exploité à dessein. On pense à tort généralement qu'il est subversif, alors que c'est loin d'être si simple...
RépondreSupprimerParler de guerre des sexes est toujours une manière de rabaisser le combat féminisme, et d'ailleurs, introduire où que ce soit une dominance d'un sexe sur l'autre n'a pour but que de "diviser" pour mieux régner. Tant qu'on sera encore dans cette idée... le patriarcat aura de beaux jours devant lui.