La rubrique « Elles osent ! Entreprendre au
féminin » accueille aujourd’hui Hélène Quaniaux, fondatrice de « Meetmyjob ».
Hélène fait partie de mes belles rencontres d’internet : elle m’a un jour
adressé un très gentil mail suite à un de mes articles sur Rue89. Puis nous
nous sommes croisées lors de la dernière soirée Girlz in Web (je n’ai pas osé
lui adresser la parole car elle était très occupée !). Nous avons
finalement pris le temps d’un déjeuner pour discuter de visu de son site et de sa vision de l'entreprenariat.
J’aime
beaucoup le concept de Meetmyjob.fr et surtout la belle dose d’humanité et de sens
que lui apporte Hélène. Si vous cherchez une idée de cadeau originale ou tout
simplement une façon de sortir de votre quotidien alors Meetmyjob.fr est pour vous !
Bonjour Hélène et tout
d’abord félicitations ! J’ai vécu en live la remise du prix du meilleur
pitch que tu as décroché lors de la soirée Girlz in Web ! Alors,
émue ? Qu’est ce que ce prix va changer pour toi ?
Merci
Sophie ! Que d’émotions à cette soirée ! C’était mon premier pitch. Monter
sur scène et prendre le micro devant tant de personnes, ce n’est pas un exercice
auquel je suis habituée. J’ai bénéficié d’un super coaching par la spécialiste
de la prise de parole en public, Annabelle Roberts. Elle m’a aidée à mettre la
forme au service du fond. Ça m’a permis de transmettre mes idées et mon
enthousiasme !
Recevoir
autant de chaleureuses félicitations, ça fait un bien fou, après des semaines
de travail acharné pour lancer Meet my Job.
Cette
soirée m’a permis de rencontrer des personnes très intéressantes, qui m’ont
donné de bons conseils et avec qui je reste en contact.
Peux-tu nous en dire
plus au sujet de ton parcours et de « Meetmyjob » que tu as crée fin
2013 ? Comment t’est venue l’idée de ce projet ?
Après
quelques années en tant qu’acheteuse dans l’industrie agro-alimentaire, je ne
m’y plaisais plus. J’avais besoin de nouveaux challenges, et surtout de
retrouver du sens dans mon travail. Ce n’est donc probablement pas un hasard
que l’idée de Meet my Job me soit arrivée.
Je
me promenais dans la campagne picarde, et en regardant des agriculteurs travailler,
je me suis dit que j’aimerais beaucoup passer quelques heures avec eux, pour
avoir un aperçu de leurs activités. L’idée de Meet my Job avait germé :
découvrir les métiers et ceux qui les exercent. J’ai commencé lister les métiers que j’aimerais découvrir,
puis à proposer à mes amis parisiens d’organiser des après-midi de découverte
chez des artisans… La réflexion a mûri jusqu’à ce que je me décide à quitter
mon CDI pour m’y consacrer à 100%. C’était au printemps dernier.
Depuis,
Meet my Job s’est concrétisé. C’est devenu une plateforme qui met en relation
des particuliers, avec des professionnels passionnés dans les domaines de
l’artisanat, l’agriculture et les arts, pour la réalisation d’ateliers de
découverte participatifs en petits groupes.
Comment te
positionnes-tu par rapport à certaines sociétés qui proposent des immersions
professionnelles payantes ? (type Jobsenboite ou Viametiers)
Meet
my Job est clairement positionné sur les loisirs, et non sur la reconversion
professionnelle : on peut passer quelques heures avec un chocolatier, un
fauconnier ou encore un magicien, juste
par curiosité. Ce sont des activités originales et accessibles d’un point de
vue prix. Au-delà d’une simple découverte de métiers, c’est participatif et
c’est surtout une rencontre humaine, avec des professionnels qui transmettent
leur passion.
Quelle est la palette
d’activités proposées ? Quel type de public vises-tu ?
Aujourd’hui,
une cinquantaine d’activités sont proposées sur Meetmyjob.fr.
Elles
sont vraiment variées, puisque nos partenaires sont ébéniste, magicien,
corsetière, sculpteuse sur verre, trufficulteurs, chorégraphe, pâtissière,
créatrice de bijoux, caféologue ou encore horloger….
Ça
s’adresse donc à un public très large, qui est généralement urbain et plutôt
jeune.
A ce jour, quelles
activités ont rencontré le plus de succès ? As-tu des idées de nouvelles
activités ?
La
découverte de la caféologie avec des experts en café, remporte un grand succès !
J’ai
un faible pour les activités agricoles, notamment l’élevage. Je vais bientôt
proposer de découvrir le métier d’éleveur d’autruches, de chevaux, de chèvres,
et même d’escargots !
Je
suis aussi admirative du métier de nez : je viens de rencontrer une jeune
femme qui exerce ce métier avec talent. Nous allons mettre un place un atelier
de découverte qui va sûrement beaucoup plaire.
J’envisage
également de proposer la rencontre avec des sportifs de haut niveau, qui
feraient découvrir leur parcours et leur sport. Je vais par exemple contacter
l’équipe de France de curling à son retour de Sotchi : c’est un sport qui
suscite les moqueries, mais je suis sûre que ça serait vraiment intéressant à
découvrir !
En tant que femme,
quels ont été les freins et les aides que tu as pu expérimenter lors de la
création de ton entreprise ? As-tu des anecdotes à raconter à ce
sujet ?
Entreprendre,
ça reste un concept encore très masculin dans l’imaginaire collectif. Alors quand
on est une femme, qui plus est jeune, et qu’on ose se lancer dans le grand bain
de la création d’entreprise, j’ai l’impression que ça suscite un peu d’admiration
et de bienveillance.
Je
n’ai pas rencontré de véritables freins liés à ma condition féminine pour l’instant,
même si de temps en temps, je me retrouve dans des situations désagréables qui
ne m’arriveraient probablement pas si j’étais un homme.
En
effet, je fais beaucoup de networking. Dans certains évènements en lien avec
l’entrepreneuriat, il y a parfois très peu de femmes. Je suis de nature
avenante et souriante. Certains en profitent et font mine de s’intéresser à mon
projet, on échange nos cartes, on prévoit de se revoir… Ça me met hors de moi quand
je me rends compte que ce n’est clairement pas Meet my Job qui les intéresse et
qu’ils m’ont fait perdre mon temps !
Quels conseils
donnerais-tu à celles qui souhaitent se lancer ?
Osez :
si vous avez un projet auquel vous croyez, osez ! N’oubliez pas de bien
vous entourer et de demander des conseils et des feedbacks. Vous serez sûrement
surpris de la bienveillance rencontrée.
Fais-tu partie d’un ou
plusieurs réseaux féminins ? Que t’apportent-ils ?
Je
fais partie de Girlz in Web : on peut y trouver de l’entraide, et c’est
une bouffée d’oxygène de pouvoir y trouver des femmes qui ont réussi dans le monde
du digital qui manque encore de modèles féminins.
As-tu des exemples de
femmes qui ont pu t’inspirer ou avoir valeur d’exemple ?
La
réalisatrice libanaise Nadine Labaki, et mon amie l’actrice palestinienne
Yasmine El Masri sont deux femmes qui m’impressionnent car elles sont
talentueuses et car elles ont réussi à s’émanciper dans des sociétés orientales
qui sont encore très dures pour les femmes.
Quelques
grandes sportives m’inspirent également, comme la cavalière de saut d’obstacle Pénélope
Leprévost. L’équitation est un sport pratiqué en grande majorité par des
femmes, mais quand on arrive au plus haut niveau, on retrouve essentiellement
des hommes. Pénélope est une grande championne : un vrai modèle pour
beaucoup de cavalières, dont je fais partie.
3 mots pour définir
l’année qui commence ?
Enthousiasme, ambition, curiosité
Pour en savoir plus :
un portrait qui te correspond complètement Hélène, et qui permet de donner de la visibilité à des supers projets de femmes entrepreneu(ses). Bravo !
RépondreSupprimerCette interview me permet de découvrir une femme avec une superbe personnalité et un projet vraiment dément!!
RépondreSupprimerBravo à toutes les deux pour ce partage!
Merci pour cet article, je découvre un concept très sympa, bravo à Hélène Quaniaux qui a eu le courage de se lancer !
RépondreSupprimerwouai, effectivement, ça c'est une idée d'entreprise intéressante, même si je peux pas m’empêcher de penser que ça s'adresse à une clientèle qui m'est étrangère...
RépondreSupprimermais quand même, y'a de la poésie...
et je me suis demandé hier en le lisant, comment ça pourrait m'inspirer des démarches en tant que chômeur pour contacter des zemployeurs.
ben curieusement, en discutant avec une jeune prof de fac, il m'a donné une indication de structure pédagogique réinsérant des jeunes "zaproblèmes", pas loin de chez moi.
donc je suis allé voir leur site
j'ai lu leur projet pédagogique...
le rapport ? ben là c'est des gens qui pour permettre à des jeunes débousollés de se reconstruire psychologiquement, socialement et scolairement, leur font faire un parcours, entre voyage initiatique et travail sur soi et sa relation à l'autre... à travers diverses activités, dont la découverte de différents métiers...
voilà.
C'est drôle de voir comme tout se rejoint! Ca me fait très plaisir de penser que le blog, à son modeste niveau, puisse avoir une petite influence sur la vie des gens qui me lisent.
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