> Les mères, des féministes de seconde zone?

dimanche 23 mars 2014

Les mères, des féministes de seconde zone?



Il y a quelques jours, un article d’Isabelle Alonso, écrit par Agnès Ledig, une sage-femme, a fait le tour de réseaux sociaux, suscitant indignations et questionnements. Celle-ci décrivait une pratique apparemment répandue après un accouchement appelée « le point du mari ».

Concrètement, la manœuvre consiste « lors de la suture d‘un périnée déchiré, ou d‘une épisiotomie, à faire un dernier point supplémentaire pour resserrer l‘entrée du vagin, et permettre, lors de l‘intromission de Monsieur, un plaisir accentué. Pour lui. ».

J’ai lu beaucoup de témoignages à ce sujet sur les forums, lorsque j’étais enceinte de mon premier enfant mais n’ai pas réussi à trouver de sources plus « officielles », provenant de médecins ou d’études scientifiques. La pratique me révolte bien sûr mais ne m’étonne malheureusement pas plus que cela au regard du peu de place accordée au libre choix des femmes lors d’un accouchement. Pour ma part, pour mon premier enfant, la sage femme a percé la poche des eaux sans mon consentement afin d’accélérer le travail et ne m’a pas demandé mon avis pour pratiquer l’épisiotomie (juste un « attention, je coupe »). Pour mon  deuxième enfant, je n’ai même pas été prévenue et ai découvert la chose une fois dans ma chambre. Après l’accouchement, j’ai subi une forte pression pour l’allaitement et ai même dû pleurer pour obtenir un biberon. Quand j’ai refusé d ‘emblée l’allaitement pour mon deuxième enfant, les sages-femmes sont revenues malgré tout plusieurs fois à la charge en me demandant « Même pas une tétée d’accueil ? ». On est loin du consentement éclairé.

La blogueuse Aezaria, féministe nullipare, a écrit un très bon billet à ce sujet qui pose la question de la maternité et du féminisme.  Pourquoi ces problématiques ne trouvent-elles pas davantage d’écho au sein de la pensée féministe ?

« Mon corps, mon choix, ce n'est pas seulement de décider de ne pas avoir d'enfant, de décider d'avoir recours à une IVG. Mon corps, mon choix, c'est aussi le choix de vivre sa grossesse et son accouchement comme on l'entend. Pourquoi se projette-t-on si facilement dans la perspective de devoir se battre pour avoir accès à une IVG sécurisante et non-culpabilisante mais pas dans celle de devenir mère et d'être maltraitée par le personnel soignant, abandonnée de son conjoint, évincée de la vie professionnelle et sociale ? ».

Je pense que l’on peut apporter plusieurs réponses à cette question.

La première est, selon moi, historique. Ce texte de la revue Clio explique très bien les 3 étapes successives de la deuxième vague du féminisme à l’égard de la maternité : La première, située dans les années 1970/1971, est celle de la « Maternité volontaire » ou de la lutte pour la libération de l'avortement (« un enfant quand je veux si je veux »). La deuxième étape, 1970 à1975, est celle de la théorie de la maternité comme esclavage. « La seule attitude cohérente quand on a réellement pris conscience de ce que notre société a fait de la maternité est de la refuser » écrivait ainsi en 1975 un collectif de femmes à l’origine de l’ouvrage « Maternité esclave ». La dernière étape, 1976 / 1980, est celle de la « maternitude ». À partir de 1976, c'est un tout autre discours qui émerge : les textes évoquent désormais tout ce qui touche au sensible, au relationnel et au plaisir. L’auteure nuance néanmoins la portée de ce discours « Pour l'anecdote, notons que la quasi-totalité des femmes rencontrées avaient déjà quitté le mouvement quand ce discours de la maternitude est devenu central. En tant que militantes féministes actives, elles n'auront donc connu que la théorie de la « maternité esclave », une théorie dans laquelle elles ne se reconnaissaient pas. Et l'on peut se demander dans quelle mesure la distance existante entre leur vécu quotidien de mère et la thèse longtemps dominante du mouvement à l'égard de la maternité n'a pas contribué à les éloigner d'un mouvement dans lequel elles se sentaient marginalisées. ».

L’idée de la « maternité esclave » a donc profondément marqué les racines du féminisme et influe forcément le regard des militantes à l'égard des mères.

La deuxième raison est sociologique. Dans les années 70, la composition sociale du mouvement féministe était homogène nous apprend la revue Clio, notamment en ce qui concernait l'âge des militantes (entre 20 et 30 ans en moyenne) et leur situation familiale, la majorité des militantes de cette époque n'étant pas mariée et n'ayant pas d'enfant. Aujourd’hui, je retrouve cette homogénéité parmi les féministes engagées sur le net (qui ne représentent certes pas la totalité des féministes mais en constituent néanmoins un échantillon représentatif). A part quelques exceptions (Poule Pondeuse, les vendredis intellos, Olympe ou A contrario), la grande majorité des féministes actives sur internet sont encore étudiantes et sans enfant. Tout naturellement, elles auront donc à cœur d’aborder plutôt les problématiques qu’elles vivent au quotidien (le fait de devoir se justifier constamment de leur volonté de ne pas vouloir d’enfant par exemple). Elles sont aussi éduquées et ont une connaissance livresque et théorique du féminisme très développée, qui peut parfois être déconnectée du quotidien très terre à terre des mères. Il peut paraître ainsi plus valorisant intellectuellement de théoriser sur des concepts abstraits plutôt que de disserter au sujet de « vulgaires histoires de couches ». Et je suis malheureusement la première à m’autocensurer sur ce type de sujets, par peur qu’ils soient jugés anecdotiques ou par crainte de me voir définie simplement en tant que mère. Pourtant, le privé est, ô combien politique.

La troisième est de l’ordre de la circulation de l’information. Pour avoir fréquenté les forums de futures mamans pour mon premier enfant, je peux assurer que la problématique du libre choix des femmes s’y pose régulièrement. Les participantes ne s’y définissent pas en tant que féministe bien sûr mais la question du libre arbitre y est prépondérante. En refusant de ne pas subir son accouchement notamment : de nombreux conseils y sont d’ailleurs délivrés pour rédiger son projet de naissance. Les futurs parents indiquent sur ce document écrit la manière dont ils souhaitent voir se dérouler l'accouchement (avoir une liberté de mouvement pendant le travail, refuser l’épisiotomie ou la péridurale ou vivre son accouchement avec le moins de touchers vaginaux possible par exemple). Ces informations existent, tout comme les témoignages au sujet du « point du mari » : ils restent simplement confinés à la sphère « forum doctissimo », souvent raillée mais peu consultée par les nullipares. Et les conseils véhiculés par les média traditionnels tiennent plus de l’injonction (s’épiler avant l’accouchement, reprendre au plus vite une activité sexuelle pour faire plaisir à Monsieur) que de véritables questionnements sur les libres choix des mères. Il s’agit avant tout de vendre de la culpabilité et donc des produits, ne l’oublions pas.

La dernière raison, enfin, tient selon moi aux différentes dissensions qui parcourent le féminisme. Même Despentes, qui clame « marcher à côté des mères, des salopes, des grosses» dans une tribune dans Libération, distingue le « féminisme des musulmanes » mais aussi « celui des bonnes mamans » de celui des nullipares. Comme s’il n’existait pas assez de divisions au sein du mouvement…

Etre définie par son utérus un comble pour une féministe non ?


23 commentaires:

  1. Billet super intéressant même pour une nullipare comme moi, on en redemande! ;)

    Marie

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  2. Merci pour ce billet que je trouve également très intéressant et révélateur.
    Quel dommage ces tensions et ce manque de communication.
    Kindy, primipare féministe

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  3. ton billet est très intéressant ; je le fais parvenir à une jeune cingalaise qui doit travailler là dessus,
    puis je dire que je ne me reconnais absolument pas dans tes descriptions?
    d'ailleurs le féminisme est souvent devenu caricatural;
    vois tu je n'aime pas cette dernière phrase,;
    faut il être mince pour être féministe?faut il être nullipare pour être féministe?
    cette distinction est très réductrice et entraine de fait un ostracisme déplorable.
    Les féministes se reconnaissent elles à leur ligne impeccable dictée par des couturiers cherchant l'androgyne dans leur création?
    faut il ressemble à un homme pour être féministe?
    c'est l'impression que me donne cette fin d'article ,
    d'ailleurs une simple question: que veut dire être féministe maintenant?
    J'ai 58 ans , je suis mariée et j'ai 3 fils ,
    apparemment je ne suis donc absolument pas féministe;
    et pourtant j'ai appris à mes fils que la femme n'était pas leur bonne et ils participent activement (pour ne pas dire exclusivement pour l'un) à la vie domestique ;n'est ce pas une façon de faire avancer la situation des femmes que d'éduquer les garçons?
    je suis sans doute rétrograde ; mais avec mes kg en trop je me sens féministe et je n'ai pas besoin qu'une intello me fasse la grâce et l'aumône (la pitié?) de marcher à côté de moi car je ne désire pas entrer dans le carcan de la vision féminine;
    le féminisme se vit au quotidien sans les grands pontes intello;
    d'ailleurs depuis le MLF des années glorieuses , les féministes se font discrètes et se sont coupées des femmes qu'elles sont sensées représenter,
    un fossé s'est ouvert et ce ne sont pas de telles réflexions qui le refermeront
    bonne journée

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  4. Mince, ma conclusion n'est pas assez claire visiblement.
    Je dénonce justement les dissenssions qui peuvent exister entre féministes (pourquoi distinguer le féminisme des mères de celui des nullipares par ex, comme le fait Despentes dans sa tribune?).
    Je suis moi-même mère de 2 enfants, je suis mariée, j'ai 40 ans : cela voudrait dire que je m'auto-exclue du féminisme? Surement pas. Le but de cet article est justement de dénoncer cela.

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    1. Je l'avais compris comme ça aussi. Féministe n'est pas une insulte mais un qualificatif à géométrie variable. Il nous (femmes) appartient de déterminer son intensité, son histoire, ses modalités, sa publicité ou pas, ... Notre choix personnel et privé.

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    2. oui justement je combats cette idée de Despentes qui engendre un rejet de la majorité des femmes;
      et tu fais bien de dénoncer ces dissensions .
      Certains articles semblent classer les femmes en une pyramide où le sommet serait tenu par des féministes nullipares, minces, ; des succédanés d'hommes!

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    3. Oui enfin là, je ne sais pas si c'est votre intention mais vous semblez assimiler les nullipares minces à des succédanés d'hommes.
      Si vous dénoncez cet état de fait trouvé dans certains articles, ok. Si c'est vous qui trouvez que les femmes minces et nullipares sont des succédanés d'homme (et la seule faute de ces articles seraient de les placer en haut de la pyramide), euh merci mais non.

      Cette pyramide et toute hiérarchie des femmes/des bonnes féministes est clairement une mauvaise chose, je suis absolument pour un féminisme incluant TOUTES les femmes quelles qu'elles soient, mais je ne suis pas un succédané d'homme sous prétexte que je n'ai pas enfanté.

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    4. oh non ce n'est pas mon intention,
      je suis maman , et très fière de mes enfants,

      voilà exactement :'"Si vous dénoncez cet état de fait trouvé dans certains articles, ok. "

      je le dénonce et ne le cautionne absolument pas

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    5. Ok, c'était pas clair pour moi – surtout ayant remarqué que vous sembliez très fière d'être maman, je craignais l'excès inverse.
      Nous sommes toutes d'accord alors :)

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  5. Il est vrai que ma propre vision sur les femmes a beaucoup changé au cours des dernières années, avec la naissance de ma fille il y a cinq ans, puis de mon fils il y a un an et quelques. Cette expérience et cette nouvelle mission (être mère) redéfinissent une femme, et peuvent parfois même la réduire à cela si elle n'est pas vigilante.

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  6. Tout à fait d'accord !
    Cela fait 6 ans qu'on essaie de faire comprendre que par la maternité les femmes souffrent , beaucoup en cas de violences conjugales et de séparation qui tournent mal... les femmes et les enfants à protéger d'urgence!!
    association SOS les MAMANS www.soslesmamans.com

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  7. C'est effectivement devenu politiquement incorrect d'attaquer les femmes ; même si théorie et pratique... Bref. En revanche, c'est devenu extrêmement confortable de s'en prendre aux mères. Les accusations de SAP, l'histoire du complexe de Médée, l'égalité qui passerait pas une résidence alternée d'office pour les petits, le droit de choisir son lieu de vie supprimé pour les mères, tous ces faits de société qui passent tellement inaperçus, aveuglés que vous êtes par ces hommes sur des grues. Les mères sont les victimes du patriarcat ; elles n'y collaborent que contraintes et forcées. On fait quoi pour les aider ? SOS les MAMANS appelle régulièrement à un soutien pour des actions : les associations féministes sont où, dans ces moments ? Je ne les y vois pas. Moi qui suis mère, je me sens bien seule.

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  8. Je suis tout à fait d'accord. Les femmes sont depossédées de leur corp dès qu'elles sont enceintes.
    Pour 2 grossesses sans aucun risque (comme 80% de la population), j'ai vu un nombre incalculable de médecins. Par defaut, nous sommes des personnes malades que les medecins doivent guérir d'une hypothétique maladie. C'est très étrange et angoissant de se voir ainsi infantilisée.
    Mon premier accouchement a été déclenché par l'obstétricien pour éviter d'encombrer la maternité un jour ferié (!). Quand la sage-femme m'a demandé si je voulais une peridurale avant même le déclenchement, j'ai dit que je n'avais pas encore mal. Reponse "je vais vous percer la poche des eaux et vous verez ce que c'est que la douleur". Ca met en condition. La suite a été de pire en pire, entre la surdose de morphine pour éviter de s'occuper de moi à la culpabilisation de ne pas reussir a allaiter.
    Autant dire que je n'y ai pas remis les pieds pour le 2e. Mais j'ai quand même eu le droit à la pose de la perf dès mon admission alors que le travail n'avait pas encore commencé et à une dose d'ocitocine forcée pour que l'accouchement se termine avant le changement de service.
    Ne gagnerai-t-on pas en efficacité et en économies si on réservait cette sur-médicalisation au 20% de personnes présentant des risques et en laissant tranquilles les 80% restant?
    Bref je suis tout à fait d'accord avec toi que c'est un sujet féministe puisqu'il touche au droit des femmes à disposer de leur corps. Les femmes sont bien désemparées face aux médecins tout puissants en France. Nanouak

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    1. Quelle étrange évolution cette surmédicalisation de la grossesse ! Paradoxale. A analyser avec les sages-femmes et les médecins de famille qui tweetent avec beaucoup de bon sens et de compétence. Les campagnes pour l'allaitement maternel obligatoire me semblent suspectes depuis le début de ce siècle. Notre corps de femme nous appartient. Le droit des hommes à disposer de leur corps est-il réglementé? Le climat actuel ne reflète pas beaucoup d'humanisme certes, mais ce sont les femmes qui en prennent plein la gueule. Il faut dénoncer chaque dérapage. Merci Sophie et bonne route à la maman anonyme 05:17. La Maman_12

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  9. Donc, si je vous suis bien : le féminisme se résume à faire s'aimer les femmes entre elles, et à oublier que certaines portent des opinions...désatreuses ? Dire aux femmes que faire des enfants c'est comme devenir présidente de la République ? Que faire la lessive et aller au yoga à 11h c'est la même chose qu'être indépendante financièrement ? Que c'est parfaitement normal de continuer à utiliser l'argent public pour les remercier d'avoir réussi à se reproduire ?

    Bravo. C'est comme ça qu'on va faire avancer les choses.

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    1. Je me demande si vous avez bien lu mon texte...Non, personne n'affirme que faire des enfants c'est la même chose qu'être Présidente de la République, où avez-vous lu ca? Etre féministe c'est respecter les choix de chacun, quels qu'ils soient, qu'une femme souhaite élever ses enfants ou soit une business-woman. L'essentiel est qu'elles aient le choix. Vous semblez d'ailleurs avoir une vision bien réductrice des femmes au foyer "faire la lessive et aller au yoga à 11h". Et même si c'était le cas, où est le problème, du moment que c'est choisi? Pourquoi l'épanouissement passerait-il nécessairement par le travail? Quant au détournement de l'argent public par les femmes enceinte, je ne sais que répondre face à tant de stupidité...

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    2. Je n'ai pas parlé de "détournement", ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Je note juste que verser une allocation pour...avoir fait quelque chose de naturel est paradoxal.

      Etre féministe c'est respecter les choix de chacun. Bien sûr. Tant que mes impôts ne servent pas à respecter ces choix, je suis parfaitement d'accord. D'ailleurs, j'aimerais bien que mes impôts respectent mon choix d'être une femme célibataire sans enfant. J'aimerais aussi que les mères respectent mon choix de ne pas avoir d'enfant et ne m'imposent pas de devoir supporter le bruit de leur progéniture dans les transports en commun et les lieux publics. J'aimerais aussi que mon patron respecte mon choix en ne m'imposant pas de prendre mes congès en dernière parce que je suis la seule célibataire sans enfant du service. Comme quoi, le respect des choix...

      Deuxièmement, pourquoi je devrais respecter les choix d'une femme parce que je suis une femme ? Personne ne demande aux hommes de respecter les choix de tous les hommes parce qu'ils sont des hommes. Le fait d'être en possession d'un utérus n'implique pas de devoir penser que "toutes les femmes ont raison et que tous les choix sont bons.". Chacun a son système de valeurs. Elles peuvent être combattues, c'est la règle du jeu. Mais je ne pense pas que dire "si c'est choisi c'est bien, respectez le" est la solution.

      Troisièmement, l'épanouissement ne passe pas par le travail. Il ne passe pas non plus par le nivellement par le bas. Faire un enfant ? Rester au foyer ? Mon dieu, c'est tellement extraordinaire. Ca fait des années que les femmes font des enfants. Tant mieux pour elles. Mais aucune cause politique ni sociétale n'a avancé en étant nivellée par le bas.



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    3. "Tant que mes impôts ne servent pas à respecter ces choix, je suis parfaitement d'accord."
      Heu, c'est un peu le principe des impôts, en fait, de payer plein de choix des autres gens. On paye pour le réseau d'eau potable même si on est un buveur d'eau en bouteille ; on paye pour loger les petits vieux même si on est jeune ; on paye pour les soins des gens qui chopent un cancer même si on est en pleine santé ; on paye pour l'éclairage urbain même si on s'est acheté des lunettes de vision nocturne ; on paye pour la scolarité des enfants et des adultes même si on a fait l'école buissonnière à partir du CP ; on paye pour les panneaux de signalisation même si on est aveugle...

      Donc faut être cohérent. Soit on va au bout de l'opinion et ça donne : "les impôts ne devraient pas exister et on devrait faire comme au Chili où les gens se cotisent rue par rue pour pour poser le macadam devant chez eux", soit on assume que les impôts, ça paye plein de choses dont on ne bénéficie pas forcément au moment où le virement part au Trésor Public. Dont ce qui a trait aux enfants.

      "J'aimerais aussi que les mères respectent mon choix de ne pas avoir d'enfant et ne m'imposent pas de devoir supporter le bruit de leur progéniture dans les transports en commun et les lieux publics."
      C'est une logique totalement biaisée. Respecter votre choix de ne pas avoir d'enfant, c'est ne pas vous inséminer de force et ne pas vous ostraciser du fait de ce choix. Ça s'arrête là. Les transports en COMMUN et les lieux PUBLICS sont par définition ouverts aux êtres humains de façon assez générale, comme leur nom l'indique (oui, les enfants sont des êtres humains, je sais, ça étonne toujours la première fois).

      Parce qu'avec cette logique, ça pourrait donner, dans la catégorie "j'ai fait le choix" :
      - d'être mince, donc je ne vois pas pourquoi je supporterais les gros qui occupent plus qu'un siège ;
      - de supprimer mes odeurs corporels donc je ne vois pas pourquoi je supporterais les gens qui puent/se parfument ;
      - de ne pas avoir d'animal de compagnie donc les animaux devraient être exclusivement confinés dans les domiciles et sortis dans des boîtes
      - de ne pas posséder de voitures, donc je ne vois pas pourquoi je les supporterais dans la rue ;
      - de ne pas vivre avec plus d'une personne adulte chez moi, donc je ne vois pas pourquoi je supporterai d'autres habitants dans ma ville.

      Et sinon, j'ai un scoop : il paraît que les enfants sont parfois gérés par une catégorie d'individus qu'on nomme "père". Donc pour éviter de faire dans le sexisme ordinaire, il aurait fallu dire "J'aimerais aussi que les *parents* respectent mon choix..."

      Ce qui est bien, c'est que c'est vraiment en plein dans le coeur de l'article, cette réaction méprisante... Personnellement, si je devais abandonner mon travail pour m'occuper à temps complet de mes enfants, je me jetterai par la fenêtre au bout de deux semaines. Mais je comprends que ça plaise à des personnes (et pas qu'à des femmes, il y a aussi des hommes qui font ce choix).

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  10. "Pourquoi je devrais respecter le choix d'une femme parce que je suis une femme?" : ben c'est un peu le principe du féminisme en fait. Sinon, libre à vous de cracher comme vous le faites sur les mères qui touchent des allocs alors que finalement elles ont mis bas et que tout le monde peut le faire, contre celles qui sont au foyer et qui "nivellent notre pays par le bas", contre leurs gosses qui font du bruit dans les trains...mais pas la peine de venir sur un bog féministe pour vomir votre haine et votre frustation. Et militez ou montez un parti ou une association afin d'apporter des solutions concrètes pour faire avancer "la cause politique et sociétale" (comme stériliser les mères en masse par exemple ou baillonner leurs gosses).

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    1. Je vous remercie. Je le fais déjà. Ca s'appelle "militer dans un parti politique" et la dernière fois que j'ai vérifié, ça avait un peu plus d'impact que de se victimiser sur internet parce que "bouhou la societé dit qu'avoir un enfant ne mérite pas que le monde s'arrête de tourner autour de nous". Essayez un jour.

      (et puis au niveau frustration je dois vous avouer que c'est les blogs des poules pondeuses et les forums maternité de Doctissimo qui m'ont tout appris...)

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    2. Je vous conseille de continuer alors parce que le monde tel qu'il est très loin de votre vision assez névrosée et déprimante de la société (et tant mieux!). Y a encore du boulot! Et je serais curieuse de connaître le nom du parti dans lequel vous avez pu vous reconnaitre :-))

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  11. Ca m'a toujours fait délirer les gens qui vomissent sur les gosses qui hurlent dans les transports. A croire qu'ils n'ont jamais été eux mêmes des enfants ou bien qu'ils étaient forcément parfaits. Et puis leurs parents n'ont même jamais profité de l'avantage fiscal de l'état de parent ! Ben non une part en plus, on va pas payer moins d'impôts pour se solidariser avec ces gens qui eux en payent trop du fait de leur non-parentalité.
    Non mais pitié ... Qu'est ce que vous foutez sur les blogs de poules pondeuses ou les forums de maternité si vous gerbez autant là dessus sinon déverser votre frustration de ne pas avoir pu devenir mère. Rien d'étonnant que vous soyez branchée politique. Quand on regarde Hidalgo, NKM, Marine ou Arlette, on sent immédiatement la fibre et la beauté maternelle qui réside au plus profond de leur être. Continuez votre politique, nous continuons de niveler vers le bas vos électeurs ( oui vous savez ceux qui vont payer votre retraite, ceux que nous pondons ! )

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  12. Je suis abasourdie par cette attaque anonyme ; est ce une femme?
    c'est tellement insensé ;
    si cette personne ne supporte pas les enfants qu'elle vive en ermite; sa propre compagnie devrait lui suffire;
    personne ne l'oblige à devenir mère mais si la vue d'enfants la fait autant vomir , qu'elle se console en se disant que ce sont eux les adultes de demain qui la feront vivre;

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