Il n’est jamais trop tôt pour enfermer les
enfants dans les stéréotypes genrés.
On se souvient de l’épisode des bodys Petit Bateau qui définissaient les petites filles par leur
apparence physique (« jolie », « mignonne »,
« élégante » », belle », « coquette » etc.) par
opposition aux garçons agissants (« courageux », « fort »,
« robuste », « vaillant », « déterminé »...).
Plus récemment, j’avais parlé ici des tétines sexys pour petites filles:
Ainsi que des perruques pour bébé destinées à féminiser les nourrissons dès le berceau:
Il y a quelques jours, une de mes abonnées sur
Twitter, @Pralyonne, m’a fait parvenir ces photos prises dans le magasin Gibert
Joseph de St Michel :
Bavoirs
version garçon :
"Plus tard je serai sapeur pompier"
"Plus tard je serai ballon d’or"
Bavoirs
version fille :
"Plus tard je serai une princesse"
"Plus tard je serai super fashion"
Un coup d’œil sur le site
qui vend ces bavoirs en ligne (dans la catégorie « humour », qu’est
ce qu’on se marre) confirme bien le sexisme de cette gamme :
Version
garçon :
"Plus tard je serai un super-héros"
"Plus tard je serai champion du monde"
Version
filles :
"Plus tard je serai la reine du shopping"
"Plus tard je serai super cuisinière"
Apparence et passivité pour les filles versus
action et performance pour les garçons : un tristement grand classique du
stéréotype de genre que l’on retrouve également dans la littérature enfantine. Une
étude a ainsi démontré que les femmes et les fillettes étaient plus souvent
représentées à l’intérieur qu’à l‘extérieur et dans des activités passives. A
l’opposé, les hommes et les garçons étaient davantage illustrés dehors que
dedans, vaquant à des occupations actives. Le blog "Fille d'album" vient d'ailleurs d'écrire un excellent article au sujet de la nouvelle segmentation par genre de la bibliothèque rose/bibliothèque verte.
Les conséquences de ces représentations sont
nombreuses : "Pour les filles, le manque de modèles valorisants porte un
coup à l'estime de soi et conditionne des comportements. Les stéréotypes de la
littérature enfantine restreignent par exemple leurs choix professionnels: il
leur est difficile de choisir un métier qu'elles n'ont jamais vu exercer par
d'autres femmes. Les garçons sont également confinés dans un rôle rigide: ils
auront plus de difficulté à choisir un métier dit "féminin", par peur
des moqueries de l'entourage, des copains" explique Anne Daflon-Novelle,
en charge de l'étude.
Aujourd'hui, seuls 17 % des métiers sont
mixtes et certains, comme ceux de la petite enfance, sont essentiellement
féminins.
Et il ne faut pas compter sur ce genre de
produits sexistes pour faire bouger les lignes.
C'est tellement gros que les mots me manquent...
RépondreSupprimer"Aujourd'hui, seuls 17 % des métiers sont mixtes et certains, comme ceux de la petite enfance, sont essentiellement féminins."
RépondreSupprimerQu'est-ce que tu appelles un métier mixte ? Il me semble que théoriquement, tous les métiers sont ouverts aux deux sexes, et même dans les métiers traditionnellement associés à un genre (pompier, sage-femme...), on est pas dans le 100% homme ou 100% femme.
Donc à partir de quel ratio homme / femme considère-t-on que le métier est non mixte ?
Sont considérés comme mixtes les métiers dans lesquels on compte entre 40 et 60% des 2 sexes.
SupprimerArgh! Je pleure du sang +_+'
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