Vous avez pu le constater, le blog est en mode estival
depuis début juillet.
J’ai laissé les clés aux lecteurs et aux lectrices pour le
dictionnaire participatif du féminisme et la parole aux entrepreneuses pour les
rubriques « Entreprendre au féminin ».
Je dresserai également au fil des semaines les portraits des
gagnantes du concours d’écriture et mettrai en ligne les textes des
participants qui le souhaitent.
Cette période me permet de me mettre en retrait et
d’apporter un nouveau souffle au blog qui retrouvera son rythme habituel en
septembre.
Aujourd’hui, je reprends la parole pour vous parler de l’association BAMP, découverte à l’occasion de la
rédaction d’un article et qui me tient particulièrement à cœur.
J’ai pu discuter hier avec Virginie Rio, une de ses
co-fondatrices, qui m’a expliqué son fonctionnement et ses objectifs.
BAMP a pour vocation de regrouper les personnes (patients,
familles, professionnels de santé) concernés directement ou non par
l’infertilité et qui veulent agir pour améliorer l’aide médicale à la
procréation (AMP) en France et sa perception par la société.
Aujourd’hui un couple sur 6 consulte un spécialiste parce
qu’il rencontre des difficultés à concevoir un enfant.
Chaque couple a un risque sur 2 que son parcours médicalisé
se finisse sans naissance.
Et seulement 20% des couples inscrits pourront bénéficier d’un don d’ovocyte.
Ces chiffres sont méconnus du grand public : en cause, la multiplication des grossesses
tardives des peoples (souvent obtenues grâce à des dons d’ovocytes sans
qu’elles l’avouent), l’aide médicale à la procréation jugée à tort comme la
solution miracle et la question de l’infertilité, encore tabou chez beaucoup.
S’ajoute à cela le manque de dialogue de certains médecins,
qui infantilisent les patientes et réduisent les questions d’infertilité à
« des trucs de bonnes femmes ».
Pour lutter contre cela, l’association BAMP agit sur
plusieurs niveaux : des supports de communication (affiches, blogs,
réseaux sociaux) pour partager l’information, des rencontres pour briser
l’isolement mais aussi des actions plus collectives comme la participation à
des études sociologiques et médicales. L’association a même rédigé un manifeste
demandant notamment la transparence sur les taux de réussite des centres AMP,
une révision de la loi de bioéthique ainsi qu’une meilleure communication sur
l’infertilité.
Le 26 juillet, un nouveau type d’action verra le jour :
3 amis partiront de Bray-Dunes, parcourront 100 kms par jour à vélo et
arriveront à Canet en Roussillon 15 jours après.
Le but : récolter des dons afin de soutenir
l’association BAMP.
Si vous souhaitez les aider, vous pouvez relayer
l’information mais aussi faire un don. Toutes les informations sont
ici.
En rédigeant mon article, j’ai réalisé à quel point le
déficit d’information autour de ces questions d’infertilité et de procréation
était flagrant. Alors qu’on ne cesse de nous rabattre les oreilles avec notre
horloge biologique, trop de femmes sont laissées dans l’ignorance par des
médias qui ne traitent le sujet que de manière sensationnaliste ou par des
médecins qui les infantilisent. J’ai eu la chance de ne pas passer la PMA pour
avoir mes enfants mais j’ai fait une fausse couche, j’ai eu une épisiotomie
sans mon accord et j’ai pu à cette occasion découvrir la violence qui pouvait
être faite aux femmes. J’ai vécu la condescendance du corps médical,
l’ignorance du consentement, le manque d’écoute. Alors je n’ose imaginer ce que
peuvent vivre les couples infertiles.
Les questions de procréation, d’accouchement et d’infertilité
ne sont, à mon sens, pas assez prises en compte par les féministes alors qu’elles
disent beaucoup de notre société et de la façon dont sont considérées les
femmes.
Il est temps désormais de s’emparer de ces sujets.
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