Parce que le fromage c’est la vie.
Parce que les féministes ont de l’humour.
Parce que militantisme et fromage ne sont pas incompatibles.
Parce qu’il n’y a pas un féminisme mais des féministes.
J’ai crée cette série d’interviews décalées « Fromage
et féminisme » #FF.
Aujourd’hui c’est Karine Laville qui répond à mes questions.
NB : Cette série d'interviews a été
menée au mois d'octobre donc bien avant la série d'attentats du 13
novembre.
Bonjour Karine, peux-tu te
présenter en quelques mots : es-tu plutôt coulante comme un brie de Melun
ou forte comme un Munster ?
Je suis plutôt coulante comme un brie, caractère facile et
accommodant. Pas grande gueule, quoi ! Mais faut quand même pas trop me
chercher ! Suis assez chatouilleuse sur les questions d’égalité. En tant
que mère au foyer c’est pas toujours facile à défendre, d’ailleurs.
D’après toi, le
féminisme on en fait tout un fromage ?
Oui et on a bien raison. C’est encore et hélas
indispensable, il faut être très vigilante. Je dirais même que c’est sur ce que
certains appellent des « petits détails » qu’il ne faut rien
lâcher : le sexisme au quotidien, les blagues idiotes qui dénotent un état
d’esprit ancré dans la société…
La dernière actualité
(pub sexiste, bad buzz, déclaration de people…) qui sent le roquefort ?
Le refus des députés de réduire la taxe sur les protections
hygiéniques, ça craint beaucoup du cul.
Comment couper le
fromage de façon féministe (et donc égalitaire) ?
Avec un compas, un rapporteur, une équerre et les cours de
maths de mon fils pour faire des parts égales dans un polygone.
Ton plateau de
fromage idéal ? Avec qui aimerais-tu le partager ?
Beaufort, tomme de Savoie, Munster. Avec du bon pain et une
bouteille de Bourgogne blanc. A partager ma famille. Je suis très famille.
Le one pot pasta a
crée la polémique : et toi, c’est quoi ta recette de la honte avec du
fromage ?
Des nachos trèèèès généreusement recouverts de cheddar râpé,
au four pendant 10 mn, un p’tit coup de grill et hop, à déguster avec une
bière ! (et je suis farouchement contre cette hérésie qu’est le one pot
machin, les pâtes c’est ma religion !)
Comme moi, tu fais
partie de la team #veilletwitta : qu’est ce qui te fait sentir parfois
comme une vieille croûte, sur Twitter ou ailleurs ?
Punaise, grave, 48 ans hier ! Mais je me sens rarement
vieille croûte cela dit. Peut-être quand je tombe sur les bouses genre Maître
Gims, j’ai du mal à comprendre leur succès.
Pour toi le féminisme
c’est plutôt à -0% de matière grasse comme le Bridelight ou à plus de
35% comme le Brillat Savarin?
Plus de 35% ! Le gras c’est la vie !
Es-tu favorable à une
AOC pour le féminisme ?
Non. (si tu entends par là un label « bonne féministe »
). Il n’y a pas de féminisme mieux qu’un autre, il n’y a pas de bonnes ou
mauvaises féministes. On est toutes différentes, avec pas forcément la même
tolérance, le même humour, les mêmes expériences. Par exemple sur twitter je
suis des comptes de gens très différents et qui parfois se détestent ou n’ont
pas du tout la même vision. Mais j’apprécie chacun pour ce qu’il m’apporte, ça
me fait réfléchir de voir (lire) différents féminismes. Certaines ont des
positions très fortes, très intransigeantes. Je le suis sûrement moins, mais ça
m’interpelle.
Si on devait
remplacer « Belle des champs » par une femme que tu admires, qui
serait-elle ?
J’ai du mal à en trouver une. J’aime bien cette génération
d’actrices qui prennent position, genre Emma Watson, Lena Dunham, Kristen
Stewart, Natalie Portman… (Ya pas beaucoup de françaises d’ailleurs.) Elles
sont fortes, brillantes, intelligentes. Mais est-ce que la chemise à carreaux
et les bottes en caoutchouc leur iraient bien ?
Merci à Karine pour cette interview!
Tu es féministe, tu aimes le fromage et tu souhaites être
interviewée ? (tu as le droit de répondre même si tu le détestes, le
fromage, pas le féminisme). Ecris-moi un petit mail à
sophiegourion(at)hotmail.fr et je t’enverrai les questions !
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