Parce que le fromage c’est la vie.
Parce que les féministes ont de l’humour.
Parce que militantisme et fromage ne sont pas incompatibles.
Parce qu’il n’y a pas un féminisme mais des féministes.
J’ai crée cette série d’interviews décalées « Fromage
et féminisme » #FF.
Aujourd’hui c’est Marion Scappaticci qui répond à mes questions.
Bonjour Marion,
peux-tu te présenter en quelques mots : es-tu plutôt coulante comme un
brie de Melun ou forte comme un Munster ?
Forte ! Comme le munster, comme le roquefort, comme le
gorgonzola, comme une vieille tomme au lait cru fermière même !
D’après toi, le
féminisme on en fait tout un fromage ?
On en fait tout un fromage sur la forme.
On en fait pas un assez bon fromage, fermier, sincère, au
lait cru, sur le fond.
On se préoccupe de comment être féministe, de ce qu’est être
ou ne pas être féministe, de ce qu’est être une vraie ou fausse féministe.
Mais en réalité, qu’est ce qui évolue ? Qu’est ce que
chacune et chacun d’entre nous fait au quotidien pour que les choses
changent ? Cela passe par les non-dits au quotidien, au travail ou dans le
couple.
La dernière actualité
(pub sexiste, bad buzz, déclaration de people…) qui sentait le roquefort ?
Quand j’ai voulu acheter un aspirateur il y’a deux mois chez
Darty. Grande classe Rowenta.
Aspirateur "Miss Chic" Rowenta
Comment couper le
fromage de façon féministe (et donc égalitaire) ?
En se mobilisant dès la naissance de l’enfant. Par son
éducation, par les valeurs qui sont transmises à la petite sœur comme au petit
frère.
A la maison, en permettant aux petites filles de jouer aux
Lego même s’ils ne sont pas roses, surtout s’ils ne sont pas roses. Leur
acheter des petits livres qui les sensibilisent, les interpellent, les
encouragent et en débattre.
A l’école, en faisant en sorte que les instituteurs et
institutrices encouragent chaque petite fille à s’exprimer et prendre la parole
et être fière de ses idées.
Au collège et au lycée, en encourageant les jeunes filles à
s’orienter vers les carrières scientifiques quand elles en ont les capacités.
A l’âge plus adulte, en facilitant l’accès au mentorat pour
renforcer le leadership.
Tout vient de l’éducation.
Ton plateau de
fromage idéal ? Avec qui aimerais-tu le partager ?
Avec des gens qui savent rêver, qui me diront que tout est
possible, qui auront vécu plusieurs vies et découvert plusieurs mondes dans une
seule vie. Donc mes sœurs, mon amoureux et des créateurs de startup parce
qu’ils vous donnent l’impression qu’on peut tout révolutionner.
Le one pot pasta a
crée la polémique : et toi, c’est quoi ta recette de la honte avec du
fromage ?
Mettre du parmesan sur mes linguine aux fruits de mer. Et mettre parfois du gruyère dans les
lasagnes. Véritable sacrilège en Italie. Mais pas aussi sacrilège que le one
pot pasta.
Comme moi, tu fais
partie de la team #vieilletwitta : qu’est ce qui te fait sentir parfois
comme une vieille croûte, sur Twitter ou ailleurs ?
Quand les moins de 20 ans positionnent les Chtis à Miami en
TT.
Es-tu favorable à une
AOC pour le féminisme ?
Surtout pas. On est
déjà soumis à suffisamment d’étiquettes en permanence, non ?
Un AOC du féminisme serait selon moi contraire aux
principes.
Si on devait
remplacer « Belle des champs » par une femme que tu admires, qui
serait-elle ?
Zelda Fitgerald, femme de Francis Scott Fitgerald, muse,
plume, féministe enfermée et anéhantie.
Marguerite Duras également pour son Barrage contre le
pacifique.
Merci à Marion pour cette interview!
Tu es féministe, tu aimes le fromage et tu souhaites être
interviewée ? (tu as le droit de répondre même si tu le détestes, le
fromage, pas le féminisme). Ecris-moi un petit mail à
sophiegourion(at)hotmail.fr et je t’enverrai les questions !
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