En 2003, une expérience a été menée par la chaîne ABC sur un
panel d’enfants.
Encadrée par Campbell Leaper, professeur et chercheur en
psychologie à l'université de Californie à Santa Cruz, elle consistait à proposer
à un groupe de filles et de garçons une limonade volontairement salée et d’observer
leurs réactions.
Les garçons ont été francs et directs ("Beurk" "C’est
dégoûtant") , tandis que les filles ont été polies et ont cherché à
ne pas être blessantes. L’une d’entre a affirmé que la limonade était bonne, les
autres se forçaient à boire, y compris une fille qui semblait déglutir
difficilement.
Lorsque l’expérience leur a été révélée, les participantes
ont expliqué qu’elles ne voulaient pas être impolies ou faire de la peine. La
plupart des garçons ne se sont pas souciés de ça.
Dans une autre expérience, le chercheur leur avait offert un
cadeau décevant comprenant un stylo et des chaussettes. Là encore, les petites
filles se sont exclamées "Des chaussettes et un crayon ? Pile ce qu'il me
fallait !" alors que les garçons ont crié à l'arnaque.
Lorsque le chercheur leur a demandé de se décrire, les
filles se sont décrites comme "gentilles", tandis que les garçons se
sont décrits comme "talentueux", "intelligents", "bons
en mathématiques" ou "drôles". Les garçons ont rarement dit
"gentil".
Le chercheur a expliqué que ces différences dans les
réactions sont en partie dues à la socialisation des garçons et des filles par
leur famille et leur société. Les filles sont souvent encouragées à être polies
et à éviter de blesser les sentiments des autres, tandis que les garçons sont
souvent encouragés à être francs et directs. Plus tard, ce syndrome de "la bonne élève" freinera les femmes dans leur carrière en les empêchant de s'imposer et d'affirmer leurs positions. Dans leur vie personnelle, cette volonté de ne pas faire de vague ou de déplaire contribuera à faire passer les besoins des autres avant les leurs.
Ces stéréotypes sont intégrés par les parents bien avant que les enfants ne sachent parler.
Une étude célèbre appelée "Baby X" conçue par
Phyllis Katz a testé des adultes sur la manière dont nous traitons les bébés en
fonction de ce que nous pensons être leur sexe.
"Nous avons dit que c'était Johnny. Jouez simplement
avec Johnny comme vous le souhaitez. Ou c'est Jane. Jouez simplement avec Jane
comme vous le souhaitez", a déclaré Katz.
C'était toujours le même bébé. Mais quand les adultes
pensaient tenir Jane, ils la tenaient avec précaution et lui donnaient des
poupées. Quand ils pensaient que le bébé était Johnny, ils lui offraient un
ballon de football.
En résumé, les stéréotypes de genre peuvent être
profondément ancrés dans notre culture, mais cela ne signifie pas que tout est
perdu. Nous avons un rôle prépondérant à jouer en tant que parents.
En étant conscients de nos propres préjugés et en travaillant activement à les déconstruire, nous pouvons encourager les filles à faire des choix pour elles-mêmes et à affirmer leurs opinions, tout en incitant les garçons à exprimer leurs émotions de manière constructive.
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