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mercredi 12 octobre 2011

"Les mères font des fils, les femmes font des hommes". Et les pères?






Pour beaucoup de mes congénères je suis une mère indigne : je n’ai pas allaité, je n’ai pas co-dodoté, j’ai souvent donné des petits pots à mes enfants, je me suis remise à travailler rapidement et la vision d’un bébé, loin de me faire fondre, me rappelle plutôt de ne pas oublier ma pilule.




Pourtant, il y a bien une chose à laquelle je n’échappe pas, c’est la culpabilité maternelle. Je la conjugue à tous les temps et sur tous les tons. Culpabilité de travailler alors que mes enfants étaient chez la nounou, culpabilité de m’être mise à mon compte et de devoir me retrouver devant mon ordi soir et week-end, culpabilité de m’ennuyer à mourir au jardin public, culpabilité de ne pas être à 100% avec mes enfants quand je joue avec eux, culpabilité de travailler de la maison et pourtant de les laisser à la cantine, culpabilité d’être trop laxiste quand, usée, je cède sur certains interdits, culpabilité d’être trop sévère quand, à bout de nerfs, je les punis pour une broutille…





Et l’air du temps n’est pas vraiment du côté des mères. Quand ma fille avait 2 ans (les « terrible two » comme les surnomment avec beaucoup de justesse les anglo-saxons), elle avait la fâcheuse habitude de se jeter par terre au milieu de la rue, à la caisse du supermarché ou encore de se mettre à hurler en tapant rageusement des pieds, de préférence dans un lieu public. Quand j’essayais de riposter par la douceur ou l’ignorance, j’avais le droit aux regards courroucés des bien-pensantes (« ouh la mère laxiste, de mon temps, on savait les tenir nos gosses »), quand je sévissais en haussant le ton j’avais cette fois-ci droit aux regards emplis de reproches (« ouh la mère tyran, faut pas faire de gosses si on n’est pas capable de garder son sang-froid »). Bref, pour les mères, faire des enfants c’est jouer à « qui perd perd ». Mon mari en revanche, a toujours suscité l’admiration des petites mamies au jardin quoi qu’il fasse : une petite fille qui mène son père par le bout du nez c’est attendrissant.



C’est pourquoi j’ai bondi en tombant sur cet article de Maryse Vaillant, « psychologue clinicienne ». Dans le genre théorie réac à tendance néo-sexiste on connaissait déjà Aldo Naouri. Pour exemple, dans son dernier opus, celui-ci n’hésitait pas à rendre les femmes responsables de la débâcle de la famille moderne. Leurs torts ? Prendre le pouvoir sur les pères « porte-sperme réduit au statut de colifichet » avec l’assentiment de la société « « Nos sociétés occidentales ont retiré leur soutien à l'instance paternelle pour voir le patriarcat annihilé avec l'installation d'une forme de matriarcat dégoulinant d'amour qui a obéré plus qu'on ne l'imagine la maturation des enfants. »



Maryse Vaillant reprend brillamment le flambeau en accablant les mères dès le titre de son article : « Les mères font des fils, les femmes font des hommes ».
Et les pères, ils font quoi ? Réponse de l’auteure : « A partir des années 70 (…) les pères étaient totalement pris par leur travail (aujourd'hui, avec la crise, ils le sont encore plus) ». Au moins la question est réglée et la responsabilité paternelle évincée. D’après Maryse Vaillant, les mères sont responsables du syndrome du « bon garçon relevé chez les hommes aujourd’hui » (jamais entendu pour ma part cette expression auparavant). Comme elles les transforment en « hommes de la maison » et les placent de facto en position de puissance phallique, elles en font « soit des machos, soit des falots » (nouvelle partie de « qui perd perd »). Autant l’expression « macho » est compréhensible pour tout le monde, autant l’adjectif « falot » est plus tendancieux. Pour l’auteure, il s’agit d’un « gentil garçon très tendre », ce qui semble être l’antinomie de la virilité fleurant bon la testostérone, une sorte de maladie honteuse qu’il convient de soigner au plus vite. Le traitement ? « Le corps à corps avec d'autres hommes dont ils ont tant besoin: la pratique du rugby par exemple est selon moi hautement formatrice en matière de masculinité. Vous imaginez le drame si votre enfant vous demande de l’inscrire à un cours de danse ?



Maryse Vaillant prodigue également de précieux conseils à Madame pour la sauvegarde de son couple « encourager son conjoint à réaliser les rêves de son adolescence par exemple: faire de l'escalade, se remettre au foot… » « Éviter comme des mères intrusives, de leur demander sans cesse des comptes ». Non, vous ne rêvez pas, nous sommes bien en 2011 !



Quand je regarde les chiffres issus d’une étude de l’OCDE comptabilisant le temps passé avec les enfants je suis dubitative : 1h40 par jour pour les mères contre 42 minutes pour les pères.



En ce qui me concerne, je ne suis pas vraiment sûre que la priorité soit d’envoyer nos maris jouer au foot…

2 commentaires:

  1. ça fait rêver tout ça ;) Mon homme serait ravi que je lui propose de jouer au foot et de faire de l'escalade, tout ce qu'il déteste !
    Sinon, si un jour je réalise mon rêve de ne plus travailler, même pas j'irais chercher ma fille le midi (une fois de temps en temps ok) et même pas je culpabiliserais !

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  2. moi je dis, etre une mauvaise mere est sain, on montre à nos enfants que la perfection n est pas de ce monde.
    et que la cause de ce syndrome de mauvaise mere quand je bosse et mauvaise femme quand je matrene, viens peut etre de la societe: je ne sais pas ec qui me pose le plus de probleme, mettre mon fils à la danse classique, ou assumer devant les autres qu'il en fait? raisonement bete, j en conviens, mais je pense terriblement humain ;-)

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