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mercredi 21 décembre 2011
Mon top 10 des publicités les plus sexistes de 2011
lundi 19 décembre 2011
Anne Sinclair, élue femme de l'année: bêtisier ou mauvaise blague?
Le mois de décembre signe le retour des bêtisiers et des palmarès des personnalités de l’année. On se demande si cette année, les médias n’ont pas décidé de faire un « 2 en 1 » tant certains résultats font mal aux yeux et au féminisme ! Ainsi, le magazine « Grazia » et un sondage CSA pour Terrafémina consacrent tous les 2 Anne Sinclair comme personnalité féminine de l’année !
Selon Grazia, elle est une « héroïne de 2011 » pour 56% des votes !
« Défendre l'homme qu'on aime envers et contre tous, même si l'on est sa première victime : c'est une certaine idée de la femme qu'a incarné Anne Sinclair dans l'affaire DSK, et qui a marqué les françaises. Fidèle à l'infidèle, un peu désuète dans sa grandeur tragique, elle a pu agacer les féministes, toucher les amoureuses ou fasciner les époux, mais elle n'a laissé personne indifférent."
Pour le CSA, 31% des sondés de sexe féminin estiment qu'Anne Sinclair est la personnalité féminine de l'année: «Son image d'icône blessée a profondément touché les femmes, qui s'identifient à elles et se demandent ce qu'elles auraient fait dans sa situation», souligne Véronique Morali, créatrice du site Terrafemina »
A ce sujet, Bernard Sananès, président de CSA, modère ce résultat en expliquant que l'idée n'était pas de distinguer les femmes les plus populaires, mais celles qui ont le plus fait parler d'elles en 2011. Ce qui est étonnant, c’est que les hommes ont spontanément élu, pour près d'un tiers d'entre eux, Christine Lagarde en tête de leur classement «Ils saluent par ce choix la réussite politique et professionnelle de la femme. Ils expriment aussi par là un cocorico car ils sont fiers qu'elle soit la première femme française à la tête d'une institution internationale telle que le FMI». Les femmes manquent-elles à ce point de modèles de réussite féminine qu’elles préfèrent s’identifier à une femme trompée plutôt qu’à la présidente d’une institution internationale ? Ou ont-elles intériorisé parfaitement la vision de la femme véhiculée par les médias ?
Grazia va encore plus loin dans son palmarès de personnalités féminines en consacrant Tristane Banon comme « pleureuse de l’année » et en plaçant un homme, Jean Dujardin, en 7ème position ! 2 victimes et un homme, vive le top des françaises !
A quand Nafissatou Diallo élue « plus bel hématome au vagin de l ‘année » ?
dimanche 18 décembre 2011
Torchon, mug, photos de classe : quand l'école rackette les parents d'élèves
La semaine dernière, je suis tombée sur un mot dans le carnet de correspondance de mon fils m’informant du marché de Noel de l’école, « merci de prévoir de la monnaie », était-il précisé. Intriguée, j’ai demandé à mon fils de quoi il s’agissait et il m’a confirmé avoir fabriqué des décorations (des sujets en bois peints et de maaaaagnifiques CD décorés avec des paillettes) destinées à être revendues au marché de Noel. En revanche aucun information dans le carnet au sujet de l’utilisation de l’argent collecté. La semaine dernière, nous avions déjà eu un mot nous proposant de commander des mugs et des sacs imprimés avec les dessins des enfants, le mois d’avant c’était les photos de classe. Dans l’école de ma fille, outre la traditionnelle vente de gâteaux du mardi, nous avons eu droit il y a 15 jours à la vente de livres suivie de celle des calendriers, sans oublier les classiques photos de classe. Et nous ne sommes qu’à la fin du premier trimestre ! En discutant avec d’autres parents sur Twitter, j’ai découvert qu’eux aussi avaient été sollicités pour des ventes n’ayant que peu de rapport avec le monde de l’école : des sapins (proposés 30% plus cher que dans le commerce), des huitres, des chocolats…
J’avoue que ce perpétuel appel aux porte-monnaie des parents m’agace et m’inquiète un peu. Je comprends l’intérêt pédagogique des sorties et autres activités extra-scolaires mais il me semble que la coopérative scolaire, à laquelle nous participons tous les mois, est justement censée financer ce type de dépenses. Ce que peu de parents savent, c’est que derrière ces sympathiques mugs, torchons, livres et autres calendriers, se cachent des sociétés privées qui reversent aux écoles des commissions sur les ventes. D’où l’empressement de ces dernières à proposer régulièrement ce genre d’articles.
Je n’ai rien contre le principe de vendre ponctuellement un objet, dans la mesure où il s’agit de financer un projet pédagogique précis. En revanche, je suis contre cette marchandisation croissante de l’école et la présence toujours plus importante des marques. Il n’est pas cohérent d’interdire aux enfants les cartables et les fournitures de marque tout en permettant l’incursion de sociétés privées au sein même de l’école. Une véritable agression publicitaire, comme l’évoque cet article du Monde « permise par la circulaire du 28 mars 2001 dont le nom "Code de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire" se passe de commentaires : parrainage d'initiatives par des entreprises privées, introduction de logos visibles dans le cadre de jeux promotionnels ou de la distribution de matériel. Ces actions permettent bien souvent à des marques de se donner bonne conscience et de se refaire une virginité à moindre frais…, sinon en s'accaparant par la contrainte culturelle de nouveaux marchés. Il est ainsi à regretter qu'en pleine crise financière, quand il faudrait justement gouverner face aux banques, des collectivités locales comme le conseil général socialiste de Seine-Saint-Denis aient succombé aux sirènes marchandes de BNP-Paribas pour mettre en place une fondation qui systématise l'intervention des entreprises dans le financement des projets pédagogiques. »
Il me semble que cette marchandisation croissante va à l’encontre même du principe de gratuité et d’égalité de l’école. Est-ce aux parents de compenser le manque de moyens de l’éducation nationale, qui va encore se réduire en peau de chagrin dans les années futures si l’on considère les suppressions de postes à venir ?
Si j’avais été logique, j’aurais refusé d’acheter le magnifique CD à paillettes fabriqué par les blanches mains de mon fils. Mais devant ses yeux remplis de fierté je n’ai pas pu résister…Je lui ai quand même expliqué en quoi cela me gênait et lui ai dit que je ne trouvais pas normal que l’école vende des cadeaux confectionnés par les enfants.
Et désormais je m’attends à tout : même à raquer pour le traditionnel collier de pâtes de la fête des mères…
samedi 17 décembre 2011
Coup de coeur cinéma : "Hugo Cabret"
L’un des avantages d'être free lance, c’est qu’en cas de grève de l’institutrice, on n’a plus besoin de stresser et de jongler entre la nounou et les mamies. On prend même la chose plutôt bien, profitant de ce moment de tête à tête privilégié avec son enfant. C’est à cette occasion que mon fils et moi-même sommes allés voir « Hugo Cabret » de Martin Scorsese.
Un grand moment de cinéma qui nous a laissé tous 2 émerveillés et les yeux pleins d’étoiles.
Hugo Cabret, c’est l’histoire d’un jeune orphelin de 12 ans, qui vit caché dans une soupente de la gare Montparnasse dans le Paris des années 30. De son père, il ne lui reste qu’un étrange automate cassé qu’il n’aura de cesse de vouloir réparer, persuadé que celui-ci recèle un message secret. Il sera aidé dans sa quête par l’aventurière Isabelle, une petite fille de son âge qui se révèlera être la filleule du célèbre cinéaste Georges Melies.
Le film se découpe en 2 parties : la première s’intéressant à la quête des 2 enfants pour trouver la clé en forme de cœur capable de remonter l’automate, la seconde s’attardant sur la vie de Georges Melies.
Rarement un film pour enfant m’aura autant bouleversée. J’ai été happée dès les premières minutes par la beauté des images : l’univers métallique de la gare, l’ambiance sépia du Paris des années 30 sont retranscrits avec une poésie et une magie qui transportent littéralement. Un véritable voyage hors du temps qui met tous les sens en éveil : on sentirait presque l’odeur sucrée des croissants du café de la gare Montparnasse ! Un heureux mélange entre Amélie Poulain et Charles Dickens dans un Paris féerique et méconnu. Certains esprits chagrins reprocheront à Scorsese l’aspect aseptisé et « carton pâte » des décors parisiens : pour ma part j’ai préféré me laisser transporter par la magie sans trop rationnaliser.
J’ai également beaucoup apprécié le choix et le jeu des acteurs : le touchant Asa Butterfield (Hugo Cabret) qui joue avec une justesse incroyable, le merveilleux Ben Kingsley (Georges Melies) dont on perçoit les fêlures en filigrane et le truculent Sacha Baron Cohen (ex Borat) qui incarne avec virtuosité un inspecteur de police psychorigide.
Le scénario, trépidant et extrêmement bien rythmé, alterne destins personnels et histoire du 7ème art avec une grande fluidité. Scorsese ne vient pas du cinéma pour enfants et tant mieux ! Habituellement, je reproche aux films de ce genre leurs scénarii faiblards compensés à grand renfort d’effets 3D et leur morale niaise pas très subtile. Rien de tout ça dans « Hugo Cabret » qui réussit le pari de glisser subrepticement des messages très forts (comment donner un sens à sa vie ? comment survivre aux désillusions de l’existence ?) tout en narrant de façon très poétique l’histoire du 7ème art . J’ai également beaucoup apprécié le personnage d’Isabelle : enfin une héroïne féminine en pantalon, aventurière et littéraire et qui ne se contente pas d’attendre le prince charmant !
En bref, un vrai coup de cœur, qui s’adresse aux enfants comme aux parents, à voir et à revoir sans modération pour illuminer cette période de fin d’année !
vendredi 16 décembre 2011
Appel à témoignage pour un article
Les 2 ans de Girlz in Web : j'y étais!
Hier soir, j'ai assisté avec ma copine Cécile à la soirée des 2 ans de « Girlz in web ».
GIW c’est un réseau de femmes travaillant dans le web et les nouvelles technos que j’ai découvert l’année dernière au détour d’un article que j’écrivais.
Très active, l’association organise de nombreux événements :
- Des workshops sur des thématiques très concrètes : « les RP 2.0 », « La veille sur Internet » « Comment animer votre page Facebook » qui permettent à la fois de se mettre à niveau et de networker dans une ambiance conviviale
- Des "amphis » : un événement annuel sur des thématiques plus pointues et davantage orienté « expert ». Le prochain, « Mobile IT, la révolution Mobile est en marche" se tiendra au Palais Brongniart le 13 février 2012.
Parallèlement à ces organisations d’ateliers, l’association suit de près les grands événements business ou web en y envoyant une « reporter » (Womens Forum, Le Web, Futur en Scène, Orange Digital Women Camp, Start Up Week-end..). Intéressant quand on sait que le nombre de femmes membres du jury et speakers à « Le Web » s’élevait à seulement 11,6% !
Sur le terrain, GIW promeut également les métiers high-tech auprès des jeunes filles : le 10 décembre l’association est allée dans un collège afin de participer à un forum des métiers en collaboration avec l'association Actenses qui s'investit dans les quartiers défavorisés.
Je suis adhérente à l’association depuis peu et j’apprécie énormément l’esprit de solidarité et le dynamisme qui y règne. Pour une adhésion plus que modique (20€ l’année), GIW permet à chacune d’assister à des événements de qualité, de réseauter avec des personnes brillantes et accessibles et de faire partie d’une communauté très active. Les hommes y sont également les bienvenus, ils étaient d’ailleurs très nombreux à la soirée hier soir !
Adhérer à l’association, c’est aussi ma façon de faire bouger les choses, à mon petit niveau. A l’heure où les femmes, bien que bonnes élèves du web, sont sous-représentées dans le numérique, il est important que des associations telles que GIW leur offre visibilité et promotion.
Pour avoir envie de réussir, je crois beaucoup à l’importance de modèles féminins valorisants, surtout dans le milieu très masculin des nouvelles technologies : Girlz in web permet cela en nous offrant un beau panel de réussite au féminin, que ce soit lors de ses événements ou dans la galerie de portraits de son site web.
La soirée d’hier était à l’image de l’association : très pro mais également très fun. J’ai été agréablement surprise du nombre de participants (plus de 200), preuve de la vivacité du réseau. J’ai pu croiser IRL des visages qui n’étaient jusque là que des avatars carrés sur Twitter et c’était très rafraichissant ! Et, cerise sur le gâteau, moi qui ne gagne jamais rien, j’ai remporté un magnifique casque Philips Swarowski !
Alors, un grand merci à GIW, très bon anniversaire et longue vie à l’association !
Pour en savoir plus :
mercredi 14 décembre 2011
Et si pour Noel j'offrais à mon enfant un livre non sexiste?
L’album « Les projets d’Ariadhie (il faut leur dire) » traite de façon très pédagogique de la place méconnue des femmes dans l’histoire : une petite fille qui se voyait inventeuse, cheffe d’orchestre ou sculptrice décide d’abandonner ses projets, faute de modèles féminins à qui s’identifier. Sa mère décide lui démontrer que les exemples, pourtant nombreux, sont souvent méconnus.
Autre originalité de cette maison d'édition, tous les livres sont consultables gratuitement au format PDF.
Au regard des effets délétères des stéréotypes développés plus haut, il parait important de responsabiliser chacun des acteurs concernés : parents, professeurs, bibliothécaires et même libraires et éditeurs. Néanmoins, il n’est pas toujours aisé de se retrouver dans les méandres de la littérature enfantine. Pour aider chacun a opérer des choix éclairés, l’association « Lab-elle » à crée un label «albums attentifs aux potentiels féminins» mettant en évidence les livres qui permettent aux enfants de développer leurs potentiels et leur personnalité librement. Cette liste est disponible ici.
Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour combattre les préjugés !