Ce matin, j’avais rdv pour la deuxième partie de mon bilan de compétences à savoir la batterie de tests.
A mon arrivée dans la salle, 2 participantes étaient déjà en grande discussion. Une jeune fille plutôt jolie, avec un accent non identifié racontait ses soirées en tant que serveuse à une femme à lunettes rouges. Carnet Moleskine griffonné de toutes parts + montures colorées, elle devait faire un métier créatif. En effet, un peu plus loin dans la conversation, elle confiait être architecte et avoir acheté un commissariat qu’elle a ensuite transformé en appartement.
Alors que toutes 2 rentraient dans des détails plus personnels, les participants arrivaient les uns derrière les autres : 9 femmes pour un homme ! La gent masculine serait-elle moins disposée à se remettre en question, à faire le point sur ses compétences ou à repartir à zéro ? Mon échantillon n’est sans doute pas représentatif mais je serais curieuse de connaître la répartition entre les sexes des personnes qui suivent ce genre de bilan. A l’exception d’une participante plus âgée que la moyenne, nous étions toutes des trentenaires. J’ai essayé de deviner quel était le parcours de chacune, son chemin de vie mais sans trop de succès. Les visages semblaient encore frais, pas trop usés par la lassitude de la recherche d’emploi, sans doute des personnes en début de parcours comme moi.
Puis la formatrice est arrivée et nous a distribués des questionnaires à remplir : un premier dans lequel nous devions classer différents métiers selon nos ordres de préférence, un autre dans lequel nous devions attribuer une note à des tâches très concrètes (ex « conduire un train »), un troisième dans lequel nous devions noter certaines valeurs : plus elles étaient importantes à nos yeux, plus la note était élevée (ex : « se sentir utile »). Enfin, dans un dernier questionnaire nous devions auto-évaluer certaines compétences et décrire une situation professionnelle dans laquelle nous avions réussi.
J’avoue que j’ai beaucoup aimé me prêter à l’exercice, que j’ai trouvé revigorant et stimulant !
Lors d’une parenthèse enchantée de quelques heures, on met de côté les contraintes de diplômes et de temps, on ouvre le champ des possibles et on rêve…C’est devenu tellement rare en ces temps de crise et d’incertitude de jouer à « on dirait que j’étais docteur/journaliste/chef d’orchestre », de retrouver quelques instants son âme d’enfant que je n’ai pas boudé mon plaisir ! Je me suis imaginée poète, médecin, guide de musée, illustratrice, journaliste…j’ai pris un malin plaisir à évacuer d’une note sans appel des métiers effectués dans le passé: secrétariat, administratif, télémarketing…On a le droit de rêver non ? D’instinct, je pense que mon profil s’oriente désormais vers un métier créatif ou tourné vers le social. Lors de mon dernier entretien avec ma DRH, celle-ci m'avait questionnée sur mon avenir professionnel en me posant l'éternelle question "où vous voyez-vous dans 5 ans?". J’avais répondu lapidairement que ce qui comptait pour moi désormais était de donner un sens à mon travail. Elle avait eu l’air désarçonné par cet aveu, qui, vraisemblablement, ne semblait pas rentrer dans les cases de ses « jobs descriptions » puis m’avait orientée vers un poste administratif. Dialogue de sourds.
On verra si ce bilan de compétence saura mettre en mot et en métiers des aspirations que je sens bouillir en moi depuis si longtemps…réponse lundi prochain lors de la restitution des tests.
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