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mardi 28 février 2012
On refait le match : "Robin des Bois au théâtre des variétés" contre "Disney Live au grand Rex"
samedi 25 février 2012
Carla Bruni, elle a bien morflé ta conscience de gauche...
On a toutes une copine plutôt rock and roll, drôle et affranchie qui s’est transformée en ménagère de moins de 50 ans après le mariage. L’ex amazone qui, une fois la bague au doigt, ne parle plus que de son mari et de ses enfants tout en tirant sur son pull difforme.
C’est le sentiment que j’ai eu en tombant sur les interviews récentes données par Carla Sarkozy : en coup de baguette magique, celle qui trouvait la monogamie ennuyeuse nous est vendue comme la femme au foyer idéale. Le relooking savamment orchestré commence par l’apparence : Cheveux gras et gilet beige informe, sans maquillage dans 20 minutes puis en pull gris trop grand dans TV magazine. En revanche, les dents artificiellement blanchies et le botox sont eux bien présents, vestiges de la splendeur qu’on ne peut effacer à coup de storytelling.
Le discours a lui aussi pris 20 ans dans les dents. Quand on l’interroge au sujet d’internet, la première dame de France déclare ainsi « À mon sens, Internet ou les jeux vidéo sont bien plus diaboliques que la télé, qui en serait presque devenue sage. ».
Celle qui avait ouvert son carnet d’adresse germano-pratin à son mari, lui avait offert une véritable « révolution culturelle » semble avoir revu ses prétentions intellectuelles à la baisse. Au programme :
- Le cyclisme : « Il m'a fait découvrir le Tour de France. Je trouve ce spectacle sublime, et les paysages traversés par les coureurs sont magnifiques. J'avoue y avoir vraiment pris goût ».
- « Plus belle la vie » : Oui, j'ai souvent regardé Plus belle la vie avec ma fille dans les bras ces derniers temps. Je trouve cette série charmante, bien faite et très sympa à suivre. »
- « L’amour est dans le pré » : « Je trouve cette émission absolument fabuleuse ! Ce qui me plaît, c'est le climat bon enfant qui change de la téléréalité habituelle. Les situations sont marrantes et très naturelles. Et j'aime le principe de rassembler des gens afin qu'ils puissent trouver l'amour. »
- « Fort Boyard » : « Je souffrais en regardant le moment des votes dans des émissions comme Nouvelle Star. Je préfère regarder Fort Boyard avec les enfants. C'est plus ludique. Et, même si je ne pourrais pas faire un centième de ce qu'ils font dans l'émission, je trouve le spectacle vraiment hypnotisant. »
Question politique, celle qui incarnait la « conscience de gauche » de Nicolas Sarkozy semble avoir perdu ses beaux idéaux en même temps que ses neurones : « Quand je vois ce qui se passe en Grèce, j’ai peur. J’ai moins peur en me disant que c’est lui le président. » « Je ne m’y connais pas tellement mais franchement, je trouve qu’il a tout bien fait. Généralement, je trouve que ses idées sont fabuleuses. » .
Une femme dévouée qui supporte son mari jusqu’au bout de la nuit. Ainsi, quand le journal 20 minutes lui demande si le président n’est pas fatigué par des nuits agitées, elle répond « Elles le sont parce que j’ai une fille de quatre mois. Lui ne la nourrit pas. Généralement, ce sont les femmes qui s’y collent. ». A-t-elle oublié qu’un enfant se conçoit à 2 ? Et qu’un biberon peut être donné par le père histoire de soulager la mère ?
Bien évidemment, je ne suis pas dupe et bien consciente qu’il s’agit d’une opération de « rebranding » savamment orchestrée par les communicants de l’Elysée afin de rendre le « président de la vérité » moins bling bling.
Et c’est à la première dame qu’il revient de jouer les femmes sandwichs pour distiller la bonne parole.
Ironie du sort : celle qui s’était battue pour sortir du statut d’ex-mannequin plante verte en se reconvertissant dans la chanson se retrouve désormais ravalée au rang de porte-manteau présidentiel. Carla, elle a bien morflé ta conscience de gauche…
jeudi 23 février 2012
Wonder Woman et Dora l'exploratrice nouvelles icônes féministes ?
Une étude menée par Anne Daflon-Novelle, docteur en psychologie, a démontré qu’il existe dans la littérature enfantine 2 fois plus de héros que d’héroïnes et 10 fois plus de héros animaux que d’héroïnes animales (1). Dans cet univers hyper-masculinisé, quelques rares figures féminines (et parfois féministes !) sortent du lot et marquent les esprits, à l’image de Wonder Woman ou Dora l’Exploratrice.
Gros plan sur l’histoire mouvementée de 2 héroïnes qui portent la culotte façon « girl power » !
Wonder-Woman, l'histoire atypique de la première super-héroïne
Dans les bandes dessinées comme à l’écran, la place réservée aux femmes dans l’univers des super-héros est toute relative. Souvent en arrière-plan, reléguée au rang de simple petite amie (comme Loïs Lane dans Superman ou Mary-Jane Watson dans Spiderman), celle-ci joue à merveille les seconds rôles.
Il aura fallu l’imagination fertile de William Moulton Marston pour que naisse l’une des premières super-héroïnes : Wonder Woman. Son créateur est loin d’être un artiste échevelé ou un geek boutonneux : Professeur diplômé d’un doctorat en psychologie, il est également l'inventeur du test de pression sanguine systolique, mieux connu sous le nom de détecteur de mensonge. Adepte du « polyamour », il entretient un ménage à 3 avec sa femme Elizabeth Holloway Marston et Olive Byrne. C'est d’ailleurs le côté libéral d’Elisabeth qui lui inspira le personnage féministe de Wonder Woman. Selon lui « Même les filles ne voudront pas être des filles tant que nos archétypes féminins manqueront de force, de vigueur et de puissance. Comme elles ne veulent pas être des filles, elles ne veulent pas être tendres, soumises, pacifiques comme le sont les femmes bonnes. Les grandes qualités des femmes ont été méprisées à cause de leur faiblesse. Le remède logique est de créer un personnage féminin avec toute la force de Superman plus l'allure d'une femme bonne et belle ». Le personnage prend ses sources dans la mythologie grecque, Wonder Woman étant issue d’une tribu d’amazones. Elle possède des pouvoirs surnaturels ainsi qu’un lasso magique et des bracelets à l’épreuve des balles. Contrairement aux super héros masculins, celle-ci n’arrête pas seulement les criminels mais veut leur offrir la rédemption en les envoyant sur une île, « Transformation Island » où se trouve un centre de réhabilitation.L’histoire de Wonder Woman n’est pas linéaire et est fonction de l’état d’esprit des scénaristes et de l’air du temps : ainsi en 1954, elle subit les foudres de la censure et son côté féministe est mis de côté. En 1960, elle renonce à ses pouvoirs et devient propriétaire d’une boutique de mode, sous la protection d’un mentor chinois ! On est bien loin de ce qui faisait l’originalité du personnage ! Heureusement, dans les années 70, Wonder Woman retrouve le devant de la scène en réintégrant la « ligue des justiciers » et le journal féministe Ms en fait même la couverture de son premier numéro.
Aujourd’hui encore, même si son caractère féministe reste méconnu pour la nouvelle génération, la super-héroïne reste d’actualité : C’est Adrianne Palicki qui succèdera à Lynda Carter dans une nouvelle adaptation télé des aventures de la célèbre Amazone
Dora l’exploratrice: aux antipodes de Barbie
A l’instar de Wonder Woman, qui a subi les foudres de la censure et qui a dû mettre de côté ses super-pouvoirs et son féminisme, Dora semble se démarquer par trop d’originalité face aux armées de princesses et de poupées Barbie. La marque a donc récemment décidé de lui offrir un relooking : exit le sac à dos et les baskets, remplacés par une tunique rose, des leggings violets et des ballerines. L’héroïne y apparait beaucoup plus mince et sexuée : cheveux longs, colliers et boucles d’oreilles. Alors que Mattel et Nickelodeon assurent ne pas vouloir faire disparaitre l’ancienne Dora qui coexisterait avec la nouvelle aventurière, la révolte gronde auprès des parents et la pétition initiée par Sharon Lamb a déjà récolté 14 000 signatures ! (3)
Même si Wonder woman et Dora l’Exploratrice portent la culotte, elles doivent lutter pour la conserver en dépit des tentatives de relooking ou de révisionnisme historique des scénaristes et marketeurs masculins !
Preuve que la lutte pour l’égalité entre les sexes n’est pas gagnée même dans le monde des super-héros !
Sources :
(1) http://www.cemea.asso.fr/aquoijouestu/fr/pdf/textesref/SexismeLitteratEnfants.pdf
mercredi 22 février 2012
"La mère de Max est accro à Twitter"
Il est venu le temps des vacaaaances (à chanter sur l’air de Notre Dame de Paris).
Quand je travaillais, cette période était source de culpabilité (ouh la mauvaise mère qui laisse ses enfants chez la nounou). Désormais elle est source…de culpabilité (ouh la mère au foyer qui n’a rien d’autre dans son existence que ses enfants). On ne change pas une formule qui gagne.
Entre 2 expos/ciné/théatre, nous nous sommes donc retrouvés hier à la bibliothèque avec les enfants.
Alors que mon fils de 6 ans fait désormais sa vie et choisit ses livres seul, ma fille de 3 ans est dans la période « je veux tout lire mais en attendant de le faire toute seule c’est maman qui s’y colle ». A chaque visite, je me retrouve donc avec 6 Tchoupis, 3 Petit ours Brun et 2 Juliette sur les bras pour une séance de lecture à voix haute (en général, je récupère d’autres enfants captivés par ma voix enjôleuse. La version officielle c’est que les nounous, plus enclines à bouquiner ou à téléphoner, sont bien contentes de me les refiler).
Puis nous repartons, le sac plein à craquer de bouquins en tout genre.
Souvent, c’est de retour à la maison que je découvre les livres choisis par mon fils : Tintin, le journal de Mickey et plus récemment « Max et Lili ». Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une série très bien faite sur « les petits problèmes de la vie » constituée d’une histoire et de questions adressées à l’enfant sur la problématique traitée. Il y en a des légères « Max n’aime pas lire » « Lili a la passion du cheval » mais d’autres qui font moins rire dans les chaumières du type « Max ne pense qu’au zizi » ou « La copine de Lili a une maladie grave». Ambiance.
Mon fils a déjà « Max est timide » (une tare atavique) « Max aime les jeux vidéos » (autre tare atavique) et « Max n’aime pas perdre » (suivez mon regard). En ce qui concerne la mort, je pense qu’il n’a besoin de rien. La semaine dernière, alors que l’on discutait des grands-parents (« Mamie Annie c’est la maman de maman et Mamie Monique c’est la maman de papa »), sa sœur a demandé où était la maman de Mamie Monique. D’une voix la plus douce possible j’ai répondu évasivement « elle est partie », réponse que je trouvais la plus adaptée à une petite fille de 3 ans. Mon fils, qui n’a pas encore lu Dolto, lui a assené très calmement « Oui, elle est morte maintenant. Elle est dans un cercueil en bois. Sous terre ». Puis il s’est replongé dans son livre.
Pas de Max et Lili sur la mort donc. En revanche, j’ai été très étonnée de découvrir que mon fils avait choisi « Le tonton de Max est en prison ». Le truc qui va être sympa à rendre à la bibliothèque sans se faire remarquer…Quand on connaît mon fils : discret, profil du premier de la classe, pas rebelle pour un sou ça prête à sourire. Sans doute le fantasme du bad-boy…Ceci dit, ça aurait pu être pire, n’oublions pas qu’il existe dans cette série « Emilie n’aime pas quand sa mère boit trop».
Si mon fils avait pu créer un « Max et Lili » sur mesure, je pense qu’il aurait choisi « La mère de Max est accro à Twitter ». Dès le premier jour des vacances, il m’a lancé de sa chambre « Maman, tu ne vas pas faire ton Twitter toute la journée hein». Puis l’autre jour, en voyant défiler les photos dans ma TL il m’a demandé « tu les connais vraiment tous ces gens ? ». « Non, pas tous » ai-je répondu « c’est un peu comme des amis imaginaires ». En prononçant cette phrase, je me suis rendue compte de la bizarrerie de la situation. Mais comment expliquer cela de façon rationnelle ?
Je ne vois qu’une solution créer un « La maman de Max est accro à Twitter » ! J’ai déjà en tête toutes les questions de la fin si ça peut aider l’éditeur :
« Toi aussi ta maman a les yeux rouges à force de regarder son écran ? »
« Ta maman t’a-t-elle déjà dit qu’elle avait des amis imaginaires ? Qu’as-tu ressenti ? »
« As-tu déjà entendu ta maman rire toute seule devant son écran ? Est ce que ça t’a fait peur ? »
« As-tu l’impression que ta maman est de meilleure humeur le vendredi ? Est ce qu’elle t’a expliqué ce qu’était le « Follow Friday » ?
« Quand tu as fait une bêtise, l’as-tu entendu te dire « C’est quoi ce bazar ? REP A SA BOLOULOU ! » Est ce que tu t’es senti gêné ? »
Sinon la version féminine de « le père de Max et Lili est au chômage » m’irait bien aussi.
Rep a sa boloulou.