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Une question? C'est dans la FAQ!
mardi 27 mars 2012
Jesuisbonne.fr : faut-il baisser son froc pour travailler?
lundi 26 mars 2012
Cloclo de Florent Emilio Siri
Je ne suis pas une fan absolue des biopics à la française : « La Môme » m’avait agacée avec ses longueurs, son côté « carton-pâte » et surtout l’interprétation surjouée et grimaçante de Cotillard. « Gainsbourg, vie héroïque » m’avait laissée sur ma faim : je ne suis pas rentrée dans le côté « conte fantastique » du film, qui s’apparente davantage à succession de sketchs dont l’essentiel est dans la bande-annonce. J’avais donc quelques aprioris en allant voir « Cloclo » la semaine dernière, réticences qui se sont très vite dissipées tant on rentre de plain-pied dans l’univers survolté du chanteur grâce à une réalisation très léchée. Visuellement, le film est une grande réussite : les reconstitutions ultra-réalistes, les couleurs de l’époque parfaitement retranscrites, les lumières utilisées comme fil rouge sont autant de petits détails qui nous plongent immédiatement au cœur de l’histoire sans effort d’adaptation. Des plans séquences sublimes permettent en outre de mieux comprendre le personnage dans sa complexité et de suivre avec lui son rythme trépidant. On passe avec lui de la transe de la foule déchainée (j’ai adoré le plan où il disparaît dans la fosse, littéralement happé par les mains des fans) à la solitude de sa loge, de son appartement désert à son bureau survolté. La part belle a été également faite à la musique, qui constitue véritablement un personnage à part entière. Alors qu’habituellement la BO n’est qu’un prétexte, une simple illustration sonore, elle prend ici tout son sens. Chaque morceau est une clé pour comprendre la complexité du personnage, et les paroles prennent alors une autre dimension.
Au-delà de l’aspect formel particulièrement réussi, j’ai beaucoup apprécié le traitement biographique très fin, jamais larmoyant et sans concession. En plongeant dans l’enfance de Claude François sans trop s’y appesantir, on arrive à démêler le fil des contradictions qui ont émaillées sa vie : un père distant, « control freak » qui n’a jamais approuvé sa volonté de devenir chanteur et une mère fantasque, italienne, qui passait ses journées à dépenser l’argent de la famille au casino. A la lumière de cette histoire familiale, on comprend mieux l’ambivalence de sa personnalité : tyrannique, maniaque, insatisfait mais en même temps flamboyant, en quête perpétuelle d’amour et de réussite. Un portrait sans fard qui n’épargne pas le chanteur mais qui paradoxalement arrive néanmoins à nous le rendre sympathique : un tour de force rendu possible, entre autre, par l’interprétation magistrale de Jérémie Renier. Sans jamais tomber dans la caricature ou le mime, il habite véritablement son personnage bien au-delà de la simple ressemblance. Une performance physique incroyable qui porte littéralement le film. Mention spéciale également pour Marc Barbe, qui joue le père de Claude François, tout en sobriété et profondeur. En revanche, grosse erreur de casting à mon sens pour Paul Lederman : pourquoi donc avoir été chercher Benoit Magimel, mince, blond et jeune pour jouer un producteur, brun, frisé et rondouillet ? Contrairement à Jérémie Rénier, on ne s’attarde par conséquent que sur le maquillage et l’aspect « transformiste » du comédien. Autre erreur lamentable : avoir voulu le faire jouer avec un très mauvais accent pied noir façon « la vérité si je mens » alors que Lederman est d’origine ashkénaze !
Un loupé qui entaille un peu la crédibilité du film mais qui n’enlève en rien à sa créativité, sa fougue et son originalité ! A voir sans hésitation !
jeudi 22 mars 2012
Oh Toulouse...
lundi 19 mars 2012
Pourquoi l'avortement fait-il si peur et pourquoi faut-il le défendre?
A l'heure où l'avortement, et indirectement le corps des femmes, est devenu un enjeu politique, il devient urgent de rappeler quelques vérités fondamentales.
Parce que l'expression "avortement de confort" est un oxymore aussi nauséabond que "TVA sociale", je relaye aujourd'hui ce texte essentiel du Planning Familial. N'hésitez pas à le transmettre à vos contacts et à faire tourner sur Twitter, sur Facebook et sur vos blogs!
"Pourquoi l'avortement fait-il si peur et pourquoi faut-il le défendre ?
Le Planning Familial
La question se pose face aux multiples attaques dont l'avortement fait l'objet, en France comme en Europe et dans le monde.
De biais, au détour d'une politique, d'un vote ou d'une petite phrase, par ce regard plus critique et culpabilisant que d'habitude sur « ces femmes qui prennent l'IVG pour une contraception » - car bien sûr, « avec les moyens actuels, quand même elles pourraient faire attention ».
Plus frontalement par la révision des lois, comme en Espagne, marquant un réel recul, ou par des tentatives de déremboursement comme en Suisse ou en Russie. Carrément frontalement, comme aux États-Unis où l’avortement et la contraception deviennent des enjeux électoraux. Violemment même, dans le cas de l’attentat contre le siège de l’ANCIC.
Et puis il y a la violence des mots pour celles à qui une fois n’aurait pas suffi et qui « récidivent » sans parler des éventuelles « IVG de confort »!
En 2012, les femmes -pas plus qu'au début du XXème siècle lors des débats sur leur droit de vote- ne seraient responsables, capables de réflexion. Comble de l'outrage, elles pourraient en plus avoir le droit de choisir quand et si elles veulent un enfant, le droit de dissocier sexualité et procréation ?
L’avortement, par cette possibilité qu'il donne aux femmes de poursuivre ou non une grossesse non souhaitée, remet en cause l’ordre établi. Il fait tant vaciller le socle sur lequel notre société s’est construite que dans cette période aux perspectives floues, il permet aux conservateurs, nostalgiques et autres moralisateurs de remettre en cause ces acquis si chèrement payés.
La crise a bon dos !
Ce qui se trame en Europe et dans le Monde oscille entre désinformation, discrimination et opposition des citoyens et citoyennes entre eux dans une société survalorisant la maternité. La crise mondiale, plus qu'économique devient moraliste, justifiant des positions caricaturales et réactionnaires.
Vision traditionaliste des familles, de la place et du rôle des femmes dans nos sociétés, domination du masculin sur le féminin fondée sur le patriarcat et l'hétérosexisme sont ainsi légitimés, traduisant la peur de ce qui pourrait venir remettre en cause ce système de pensée basé sur conjugalité et maternité. Dans ce système, qui défend que l'homme serait idéalement fait pour la femme, ou plutôt l'inverse, tout ce qui pourrait être perçu comme contestant cet ordre établi est alors rejeté. C’est le cas de l’homosexualité, comme de ce droit donné aux femmes de choisir ou non d'être mère. Quand les femmes sont considérées seules et uniques responsables de la relation sexuelle et de ses conséquences, l'avortement symbolise, dans un ultime affront, leur incapacité quant à cette responsabilité. Le « trauma » de l’avortement viendra punir de leur choix celles qui bravent l’interdit !
Les périodes électorales sont propices à ces utilisations car elles révèlent les projets de société des candidats et en creux les rôles qu'ils prêtent aux femmes. Ceci s’exacerbe aujourd'hui en France ou aux USA, comme ce fut le cas en Espagne ou en Hongrie en 2011.
C’est ainsi que, largement soutenus par les intégrismes religieux, de nombreux pays prévoient de revenir sur le remboursement de l'avortement, sur les lois l'autorisant, quand ils ne l'interdisent pas tout simplement. Les autorités religieuses ont, dans ces reculs mondiaux, une large responsabilité, démontrant leur trop grand pouvoir sur un enjeu démocratique mondial majeur.
Un enjeu démocratique essentiel aux sociétés
Un des piliers de la démocratie est l’universalité des droits et l’égalité entre tous les citoyens, qu’ils soient femmes ou hommes. Comment est-il possible alors de justifier l’aliénation, la discrimination et la domination de cinquante pour cent d’une population par l'autre moitié ? Même si la reconnaissance de cette égalité entre femmes et homme est loin d’être réelle partout, les femmes ne sont pas mineures, elles pensent et agissent par elles-mêmes, elles sont libres. Leur accès à la contraception et à l'avortement fait partie de cette liberté.
Ceux qui veulent mettre à l'index l'avortement, entraver son accès ont des projets de société rétrogrades, inégalitaires, sclérosants et pessimistes. Non, les femmes ne sont pas ces « pauvres choses inconséquentes ». Oui, il y a un intérêt majeur à permettre cet accès aux droits génésiques à toutes les femmes, sans discrimination, ici et partout dans le monde. Interdire n’est pas prévenir, permettre n'est pas inciter.
En Europe, l'Assemblée parlementaire du Conseil a voté en 2008 une résolution demandant aux États membres de dépénaliser l'avortement et de garantir aux femmes l'accès à un avortement sans risque et légal, appelant à lever les restrictions qui en entravent en fait ou en droit l'accès, à assurer l'accès à la contraception et à instituer l'éducation sexuelle obligatoire des jeunes. En 2011, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, le Parlement Européen adoptait deux résolutions. L'une sur la réduction des inégalités de santé dans l'Union européenne : "l'Union européenne et les États Membres doivent garantir aux femmes un accès aisé aux moyens de contraception ainsi que le droit à un avortement sûr", l'autre sur l'égalité entre les femmes et les hommes dans l'Union européenne, insistant sur le fait que « les femmes doivent avoir le contrôle de leurs droits sexuels et reproductifs, notamment grâce à un accès aisé à la contraception et à l'avortement;"
Toutes les grandes conférences internationales, de Rio en 1992 à Pékin en 1995, en passant par le Caire en 1994, s’accordent sur l’importance de l'accès aux services de planification familiale, mettant l'accent sur l'absolue nécessité de politiques publiques de santé sexuelle et reproductive.
Un enjeu de solidarité européenne et mondiale
Si cet enjeu de solidarité est mondialisé, les enjeux en Europe, en raison des reculs constatés çà et là, ne sont plus un problème « hors nos frontières »; ils nous obligent collectivement comme européens et citoyens du monde
Lors du colloque "Droit à l'avortement : quels enjeux pour les femmes en Europe ?" organisé par Le Planning Familial en 2009, la déclaration finale, adoptée à l'unanimité des dix-sept pays européens présents, réaffirmait : "le droit à disposer de son corps est le socle fondamental permettant aux femmes de vivre dans une société égalitaire, plus juste, plus démocratique".
Elle lançait un appel à la solidarité, à la vigilance extrême de l'ensemble des forces progressistes et citoyennes, et à la création d'un réseau riche de nos différences et de notre volonté, pour construire cette solidarité européenne et mondiale, celle des femmes et des hommes libres et égaux.
Pour toutes ces raisons, Le Planning Familial participera le 24 mars à Bruxelles au rassemblement européen "Abortion Rights". Cette initiative doit être saluée et rejointe car elle s'inscrit dans cette dynamique de solidarité entre les peuples pour défendre ce droit fondamental et positif sans lequel les femmes ne pourront jamais être libres.
Soutenons les élus d’ici et ailleurs qui défendent ce droit. Demandons à ceux qui sollicitent nos voix quelles sont leurs positions et ce qu’ils comptent faire pour faciliter cet accès, rappelons à ceux qui l'auraient oublié leur mandat et ce pourquoi ils ont été élus.
Les lois légalisant l'avortement doivent être appliquées. Il est plus qu'urgent que toutes celles et ceux qui luttent pour le droit de choisir et l'élargissement des législations sur l'avortement soient soutenus, défendus et se rejoignent dans un élan de solidarité sans précédent.
Les femmes ont avorté et avorteront, même si elles risquent la prison ou la mort, même humiliées, culpabilisées. N’en déplaise, elles n’en « crèveront » pas de honte et de culpabilité, elles ne veulent pas du retour des aiguilles à tricoter !"
Le Planning familial
dimanche 18 mars 2012
Coup de foudre musical : "Dilouya's faithful circus"
Je parle très peu de musique sur mon blog car mes coups de cœur sont vraiment très rares. Il faut dire qu’à mon petit panthéon personnel section Soul/funk figurent Mickael Jackson, Jamiroquai, Marvin Gaye, les Brand New Heavies et bien sûr Stevie Wonder : la barre est donc très haute. Fait aggravant, je suis toujours en retard d’une tendance (je suis une late adopteuse, l’inverse d’une early adopteuse) : pour vous donner un exemple, j’ai vu mon premier épisode de « Bref » il y a 2 mois. Quand j'ai tweeté mon enthousiasme au sujet de la série en janvier dernier, quelqu’un m’a dit que j’avais atteint le point Tania. J’aurais aimé répondre du tac au tac mais je suis tellement à la ramasse que j’ai été obligée de chercher sur Google la signification de cette expression sibylline.
Décodage : « En référence à Tania Bruna-Russo du Grand Journal, dont les chroniques musicales sont généralement dépassées. Cette expression se dit donc lorsqu’on découvre un truc 10 ans après tout le monde. » . Pas faux.
Sauf que pour une fois, j’ai eu le privilège de découvrir avant le grand public un petit bijou de soul et de funk prénommé « Dilouya’s Faithful Circus » et je n’en suis pas peu fière. Rassurez-vous, je n’ai pas été miraculeusement touchée par la fée de la hype : Romain, le talentueux compositeur, producteur et multi-instrumentiste en question n’est autre qu’un copain d’enfance de mon frère.
Je le suis de loin depuis ses débuts et ai donc pu acheter son album hier avant que le grand public ne s’empare du phénomène. Mon frère, avec qui j’ai 9 ans d’écart, a toujours eu des copains très cools. Je me souviens très bien de Romain enfant : une sacrée personnalité, un caractère bien trempé et un humour décapant. En maternelle, c’était le seul gamin de l’école à avoir des chaussures imprimées zèbre par exemple. Le seul également à ne pas vouloir se déguiser au carnaval de l’école ou à être fan de Mickael Jackson. Je me souviens aussi de son clavier et de sa batterie dans sa chambre alors que les gosses de son âge ne pensaient qu’à jouer aux petites voitures. Tous ces petits détails présageaient une carrière hors du commun…
Pourtant, en glissant le CD dans ma chaine hier, je n’imaginais pas prendre une si grande claque musicale ! Il faut dire que je méfie un peu de tous ceux qui convoquent les morts de la soul pour un oui pour un non, à l’image de « Ben Oncle Soul » et autres « Raphael Saadiq ». Tous ces succédanés d' esprit Motown qui se contentent de piller les grands noms et leur sépulture car ils ne sont pas capables de créer autre chose. En quelques secondes d’écoute, j’ai tout de suite compris que ce qui sortait de mes enceintes ne ressemblait à rien de ce que j’avais pu écouter auparavant. Bien entendu, Dilouya plonge aux racines de la soul et du groove pour teinter son album des sonorités chaudes des années 70. Dans « Time’s gone » une de mes chansons préférées, on ne peut s’empêcher d’y reconnaître l’influence de Stevie Wonder par exemple. Le talent de Romain c’est d’assumer cette paternité tout en l’enrichissant d’une modernité incroyable : alors que les sons de l’auteur de « Superstition » peuvent paraître un peu datés aujourd’hui, Dilouya leur offre un sacré coup de jeune en leur apportant une fraîcheur et une créativité hors du commun. Pour cela, il s’est entouré de la crème des interprètes en leur confectionnant des petits bijoux sur-mesure : Omar, Hugh Coltman, Merlot, Juan Rozoff, Sandra Nkake, N'Dea Davenport et Sly Johnson, pour n’en citer que quelques uns. Ils apportent à l’album une couleur et des contrastes qui l’enrichissent considérablement et nous offrent un voyage teinté de magnifiques références : dans « Running away », j’ai croisé l’âme de Marvin Gaye, « Right Time » m’a fait replonger dans mes années « Brand New Heavies ». Quant à « Goodbye », elle m’a fait penser à « Benny and the Jets » d’Elton John.
Il n’y a absolument rien à jeter dans ce petit bijou qui tourne en boucle depuis hier chez moi!
Alors, si comme moi, vous voulez éviter l’« effet Tania », précipitez-vous dès maintenant à la Fnac, sur Itunes ou sur Amazon pour acheter l’album « Dilouya’s Faithful Circus », qui sera à coup sûr la révélation de l’année 2012 !