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jeudi 5 avril 2012

"Les 100 du numérique" : Usine nouvelle ou usine réac?

La période pré-électorale est propice aux classements en tout genre. Récemment, j’avais vu passer le classement des acteurs les mieux payés : rien de nouveau sous le soleil, les femmes sont toujours moins bien payées que les hommes, sauf que chez nos amis acteurs, l’écart se creuse encore plus. Comme nous l’explique le site « Les nouvelles news », « Il faut attendre le onzième du classement, Fabrice Luchini, pour passer sous la barre du million (967 000€). Chez les femmes, Karine Viard franchit ce seuil dès la… quatrième place du classement des femmes et 830 000€. Et s’il y avait un classement commun ? Seules cinq femmes seraient présentes sur les vingt actrices et acteurs les mieux payés. »

Autre classement, autre sous-représentativité des femmes, celui de l’Usine Nouvelle : « Les 100 du numérique ». Partant d’une bonne intention, démontrer l’importance du numérique et « penser l’industrie autrement », ce top fait encore pire que la réalité question représentativité des femmes puisqu’elles ne représentent que 7 personnalités sur 100 ! Drôle de façon de « penser l’industrie autrement »…

Il faut avoir fait défiler patiemment 21 pages gris bleu et autant de costumes cravates pour enfin tomber sur un portrait féminin, une ingénieure …mais qui enseigne le design ! Il ne faut pas faire trop avant-gardiste non plus !

On compte le plus de femmes (3 en tout) dans la catégorie « les lobbyistes » : « ils se battent au parlement , à Bruxelles et dans les think tank pour faire changer les mentalités ». Je leur conseille d’aller faire un petit tour à la rédac de l’Usine Nouvelle, il y a encore du boulot question changement de mentalités. Un autre exemple ? Les qualificatifs utilisés pour décrire les femmes « Chienne de garde » « assistante sociale » ou « super calculatrice »…ne manque plus que la secrétaire, la mère dévouée ou l’hystérique pour parfaire cette galerie de portraits stéréotypés.

Comment un tel classement a-t-il pu voir le jour ? Qui a été interrogé ? Et surtout qui est-il censé représenter ? A l’heure où, même « Elle » édite un guide des expertes, qui a pu, sans ciller, donner son accord sur ce top caricatural ?

Un coup d’œil sur le site permet d’apprendre qu’une femme a coordonné le dossier des « 100 personnalités qui font grandir le numérique »…mais surement pas l’image des femmes !

7 commentaires:

  1. En soit le peu de femmes présentent dans le classement ne m'étonne pas franchement, y'a quand même du gros cador de l'industrie numérique, des boites que monsieur et madame Michu ne connaissent pas mais qui ont un poids très important dans l'industrie française. Y'a déjà très peu de femmes de ce niveau dans l'industrie français alors qu'elles soient absentes de l'industrie numérique français, est ce si étonnant? Je rappelle quand même qu'il y a peu de femmes qui travaillent dans la numérique, encore moins en informatique pur. Et en France, je ne vois pas franchement de nanas du niveau de Jade Raymond ou Angie Byron.

    Pour les qualificatifs, "Super calculatrice" n'a rien de péjoratif, la Catherine Rivière est PDG d'une entreprise de calcul intensif (donc qui utilisent des super calculateurs, c'est juste un jeu de mot).

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    1. Qu'il y ait moins de femmes que d'hommes dans le numérique sans doute mais je ne pense pas que la réalité soit une proportion de 7% de femmes versus 93% d'hommes non?
      Mais vous avez raison, les "Madame Michu" n'ont rien à faire avec les "gros cadors du numérique", ne mélangeons pas les torchons et les serviettes!
      Faudra m'expliquer le jeu de mot avec "chienne de garde "et "assistante sociale".

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    2. Chez Calyprod, je vous informe par le présent commentaire que les femmes du numérique ne sont pas des Mme Michu et qu'il y a parmi les cadors de l'Internet des femmes ! Je vous incite par exemple à faire connaissance avec Mme Marie-christine Levet, une des associées de Jaïna Cpaital, vous savez la cabinet d'investissement monté par Mr Simoncini. Autre exple et pas des moindre, Mme Viviane Chaine-Ribeiro qui n'est rien de moins que la présidente du Syndicat des métiers du numériques le Synthec, et présidente de Lefebvre Software, l'une des plus grosse boites de logiciels en France, Je vous incite également à découvrir Oriane Garcia, j'en passe et des Jacinthe Busson, ou des Céline Lazothes...Vous voulez d'autres exemples ? Venez recontrer plus de 100 femmes investies dans les nouvelles technologies à l'un des prochains events Girlz In Web, vous pourriez être surpris.

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  2. Quand j’ai vu ce palmarès ce matin, j’ai cru vivre un cauchemar. 93 hommes entourant 7 femmes, les hommes ayant tous ou presque des qualificatifs prestigieux ou virils, démontrant clairement la puissance de leurs hormones mâles, les femmes se voyant reléguées à n’être finalement que les faire-valoir des 93 mâles qu’elle côtoient.

    Bon, finalement soyez heureuses mesdames, contrairement à Marie Curie, celles-ci ne sont pas condamnées à trainer avec elles le prénom et le nom de leur falot époux sur toutes les notices biographiques...

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  3. Pas la peine d'être rageuse, mon propos n'a rien de péjoratif, j'y bosse dans le numérique.

    Pour ce qui est de la proportion, que ce soit en école ou en entreprise, non le nombre de femmes ne volent sérieusement pas haut. En IUT, nous étions 9 filles sur une promo de 149 personnes, en école, on devait être max une trentaine sur un campus de 250 personnes. Ma première boite, dans le secteur informatique, sur une cinquantaine d'employé, nous étions 3 et toutes mes boites suivantes, j'étais la seule dev femme (dans des équipes de 15 à 5 personnes). Idem pour les amies que je connais, elles se sentent un peu seule dans leur boite car oui, nous sommes peu (la majorité sont généralement la seule femme de leur secteur informatique). Donc sachant qu'on est déjà bien peu, dans ce peu de femmes, ça fait une proportion infime de femmes qui vont sortir du lot et arriver à un très niveau.

    Pour l'expression "monsieur et madame Michu", c'est juste un autre équivalent à monsieur et madame Tout le Monde. Car oui, monsieur et madame tout le monde n'a probablement jamais entendu parlé de Gemalto par exemple, pourtant ils ont très probablement au moins une carte à puce dans leur porte-feuille qui vient de cette boite. En gros, la majorité des gens qui sont présentés dans ce classement ont des entreprises peu connu du grand public mais qui sont présentent dans la vie quotidienne d'une très grande majorité de personnes. Parce que ces boites sont derrières les logiciels que les gens utilisent ou se retrouvent en partie dans leur matériels électroniques.

    Donc oui, le classement n'a rien d'étonnant, j'aurais pu en citer de ce niveau dans les pays anglophones mais en France, je n'en vois pas

    Angie Byron est une des principales contributrices au core de Drupal 7 et 8, CMS utilisé pour faire énormément de sites comme celui de la Maison Blanche ou de Sony, Jade Raymond est productrice chez Ubisoft (on lui doit Assassin's Creed 1 et 2 notamment) et directrice de Ubisoft Toronto. Je vois d'autres femmes anglophones ou québécoises qui sont des brutes dans ce genre là mais dont j'ai oublié les noms. Et à coté de ces femmes là, les françaises font très sérieusement pâle figure pour pas dire oie blanche.

    Pour les autres qualificatifs, oui ils sont idiots mais je parlais juste de "Super Calculatrice" qui n'a rien de choquant quand on connait le boulot de Catherine Rivière.

    Bref...

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    1. C'est drôle que tu donnes l'exemple de Gemalto car j'ai bossé pour eux et j'ai pu constater qu'il y a avait pas mal de femmes dans le personnel de cette entreprise...Les femmes du numérique ne sont certes pas nombreuses mais elles existent de plus en plus, et il serait quand même bien utile de les mettre en avant pour qu'elles deviennent plus nombreuses plutôt que de les minimiser constamment...

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    2. Devenir plus nombreuses, c'est une chose, avoir un influence énorme qui dépasse les frontières françaises, y'a encore du chemin et personnellement, ça me fatigue très sérieusement cette tendance à gueuler après le manque de femmes influentes dans des secteurs encore trop masculin.

      Plutôt que de gueuler pour gueuler, faudrait peut être se demander quelles femmes a été oublié dans ce classement et si on est pas foutu d'en citer du poids d'un Xavier Niel ou d'un Tristan Nitot, se demander pourquoi...

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