mardi 31 juillet 2012
lundi 30 juillet 2012
Elles osent! Entreprendre au féminin : "Dress for success"
Grâce à
Corinne Dillenseger, j'ai découvert sur Facebook une organisation à but non
lucratif dont la mission a attiré mon attention : "Dress for
success".
Kate Vivian,
de "Dress for success", a gentiment accepté de répondre à mes
questions.
Comment
est née l'association "dress for success" et quelles sont ses
missions?
Dress for
Success a été fondée en 1997 à New York, grâce aux $5000 héritées par la
fondatrice Nancy Lublin, qui a souhaité les investir dans une action
socialement intelligente. Elle a commencé à habiller les femmes dans le besoin
en vue de leurs entretiens de recrutement, appuyée par des bonnes soeurs
espagnoles dans le quartier de Harlem. Dress for Success est aujourd'hui présente
dans 12 pays et 110 villes, et a déjà aidé plus de 600 000 femmes à travers le
monde. Dress for Success Paris est le fruit d'un engagement fort de la part de
ses fondateurs, impliqués de longue date dans différentes actions sociétales et
dans la lutte contre les discriminations et les obstacles en matière de
réussite sociale.
La mission
de Dress for Success est de promouvoir l'indépendance économique des femmes en
situation de précarité et souhaitant évoluer, en leur fournissant l'accès à des
tenues et accessoires adaptés aux entretiens de recrutement, des conseils en
image pour reprendre confiance en elles en vue du jour J, ainsi qu'une gamme de
services d'accompagnement vers la réussite professionnelle et l'épanouissement
personnel. Les actions de Dress for Success sont concrètes, et l'accompagnement
par le réseau de bénévoles et marraines ne s'arrête pas tant que chaque femme
soit embauchée.
Depuis
quand existe la cellule française?
Dress for
Success Paris est la dernière antenne du réseau. Nous avons été labellisé
fin-2011, à la suite d'un long processus de candidature (car Dress for Success
worldwide veille de près au respect des valeurs de l'association à travers le
monde) et nous accueillerons les premières femmes le 15 septembre 2012.
Quelles
sont concrètement les actions menées? Se limitent-elles, comme le nom semble
l'indiquer, à l'apparence vestimentaire?
La porte
d'entrée à Dress for Success Paris est obligatoirement par l'habillement et le
conseil en image pour les entretiens de recrutement: il s'agit de notre
première mission. Les femmes embauchées bénéficient également de 5 tenues pour
bien démarrer en poste. Cependant, nos actions d'accompagnement consistent également
dans la préparation aux entretiens grâce à des simulations et mises en
situation, ainsi qu'un appui à la recherche d'emploi. Nous proposerons aussi
aux femmes des sorties culturelles et autres évènements grâce à des partenaires
culturels à Paris. D'autres programmes d'accompagnement, notamment pour les
femmes embauchées pour favoriser la rétention d'emploi et l'avancement de
carrière, seront mis en place à l'horizon de 6 mois d'ouverture. Un réseau de
marraines, une nouveauté mise en place par l'antenne de Paris, sera également
mis en place afin d'accompagner très personnellement chaque femme tout au long
de son parcours au sein de l'association.
La
problématique de l'apparence vestimentaire dans le milieu professionnel
est-elle typiquement féminine? Ce type d'association existe-elle au masculin?
La
problématique n'est pas forcément que féminine, mais du fait de la
représentation des femmes à 82% des sous-emplois et emplois précaires, toute
action concrète pour lutter contre ces situations de travailleuses précaires
est précieuse. Par ailleurs, les actions de Dress for Success ont pour vocation
de travailler sur la confiance en soi chez les femmes, primordiale pour la
réussite professionnelle et l'avancement de carrière. Il s'agit de briser cet obstacle
matériel que peut-être la tenue d'entretien, afin que les femmes puissent se
concentrer sur l'essentiel et se mettre en valeur. Certaines antennes de Dress
for Success à travers le monde ont mis en place des programmes identiques pour
les hommes (sous le nom de Suits to Success ou Career Gear) mais Dress for
Success restera toujours à destination des femmes.
Avez-vous
des exemples de "success stories"?
Nous n'avons
pas encore de success stories à nous, car ne serons ouverts qu'à partir du 15
septembre, mais nous avons entendu de nombreuses réussites des antennes à
travers le monde. Nous avons notamment pu assister, lors de la conférence
annuelle de Dress for Success, au témoignage en personne d'une femme de 42 ans
qui venait de signer son premier contrat de sa vie, grâce à l'appui de Dress
for Success et après avoir vécu des expériences dramatiques et connus des
obstacles importants: ancienne prostituée et toxicomane, elle avait été
abandonnée à l'âge de 10 ans et s'est retrouvée seule à la rue. Elle a raconté
à l'ensemble des 250 participants de la conférence qu'elle était
arrivée dans les locaux de Dress for Success Los Angeles avait aucun
espoir, mais simplement car on lui avait obligé de s'y rendre. Elle a passé les
premières semaines du programme avec une attitude si négative et aggressive,
pensant que personne ne pouvait comprendre le drame de sa vie, que les
bénévoles ont même du songer à l'exclure. Le tournant a eu lieu lorsqu'elle
s'est retrouvée dans une réunion avec une autre ex-prostituée, sortie de prison
un an plus tôt et accompagnée vers la réussite par Dress for Success depuis.
Elle s'est rendue compte qu'elle n'était pas seule, a changé d'attitude et a
réussi à transformer sa vie. Elle est aujourd'hui en contrat, et contribue à
Dress for Success en tant qu'animatrice des réunions... Une histoire
incroyable, mais on me dit qu'il y en a de très nombreuses tout aussi
puissantes.
Quel
est le type de public visé?
Nous
accompagnerons toutes les femmes parisiennes et en Ile de France qui nous
seront orientées par nos agences partenaires (structures d'insertion
professionnelle, assistantes sociales, associations de quartier) et qui seront
à la recherche active d'un emploi. Nous n'avons pas de public cible en
particulier, nous cherchons à aider toutes les femmes dans le besoin et qui
souhaitent s'en sortir et atteindre l'indépendance.
Comment
peut-onc concrètement vous aider?
Il y a de
nombreuses façons de nous soutenir! :
- Se porter
volontaire pour accompagner et aider les femmes, avec des compétences de
conseils en image, de préparation aux entretiens, de prise de parole, de
gestion du stress... Et toute autres lumières!
- En faisant
un don de vêtements adaptés aux entretiens de recrutement
- En
organisant une collecte de vêtements professionnels en entreprise ou au sein
d'un réseau personnel
- En faisant
un don financier à l'association,
- En
partageant notre action grâce aux réseaux sociaux (Facebook:
DressforSuccessParis) et Twitter (DfSParis)
Quel
est l'agenda de "Dress for success en France"?
Les trois
prochaines dates clés: ouverture aux femmes le 15 septembre; gala de lancement
en février 2013; lancement de notre programme/réseau d'accompagnement des
femmes embauchées en avril 2013.
Pour en savoir plus:
La page Facebook de "Dress for success"
Le compte Twitter de "Dress for success"
Libellés :
Elles osent: entreprendre au féminin,
Girl Power
dimanche 29 juillet 2012
Repassage, dégivrage et autres contrariétés
Un malheur n’arrive jamais seul (poke @Murphy ce visionnaire
qui a, un jour, conceptualisé l’essence de la lose en une seule phrase « Si
une chose peut mal tourner, elle va infailliblement mal tourner »).
Bizarrement, cette accumulation de petites contrariétés (on
n’est jamais dans le très grave heureusement) se cristallise chez moi autour de
la période des vacances ou de la rentrée scolaire.
J’ai donc eu droit conjointement à l’invasion de poux ET à la
panne de sèche-linge pendant les vacances de Noel.
A l’infestation de punaises de lit le jour de la rentrée
scolaire (avec obligation de tout laver à 60° et d’enfermer l’ensemble du
contenu des placards dans des sacs hermétiques pendant 3 semaines).
A l’inondation du 14 juillet, juste la veille du départ en
vacances.
Et cette année, à mon retour de Villers, j’ai eu la surprise
de découvrir que mon cher mari avait mal fermé le congélateur. Résultat, du
givre partout et l’obligation de jeter à la poubelle 4 tiroirs remplis à
ras-bord.
Rien de grave en soi si je n’avais eu en parallèle le
contenu de 3 valises à laver et surtout 10 paires de draps à repasser d’ici
mercredi.
10 PAIRES DE DRAPS (dont 5 draps housse, double peine).
Cette perspective hantait mon esprit avant même le départ en
vacances.
En général, le repassage chez moi c’est vraiment le strict
minimum. Je donne les chemises de mon mari à un monsieur qui fait ça très bien
pour 1,50€ pièce (preuve, s’il en fallait une, que les tâches ménagères n’ont
rien de génétique). Je bâcle le peu qu’il reste très vite et mal mais jamais, ô
grand jamais, je ne repasse mes draps, que je me contente de jeter froissés
dans le fond du placard. Entre le temps passé pour avoir une housse de couette
sans pli et la vraie vie, mon choix est vite fait.
Sauf qu’il s’agissait là de draps prêtés par ma mère pour
les vacances, qui est, pour votre information, une « DRAP
NAZI », en d'autres termes une psychorigide du drap: ceux qu’elle m’avait donné pour Villers étaient ainsi
parfaitement lisses, pliés au carrés, exactement de la même taille. La
génétique doit jouer car je me souviens des placards de ma grand-mère, impeccablement
rangés, draps, torchons et nappes, superposés harmonieusement du plus petit au
plus grand.
J’ai dû être adoptée, je ne vois pas d’autre explication.
Mon premier souvenir de repassage remonte au collège, cours
d’EMT. Nous avions confectionné un coussin (que j’avais complètement raté,
coutures de traviole et asymétrique) que nous devions ensuite repasser.
L’exercice me plongeait dans de telles affres d’angoisse que j’avais les mains
moites. Le coussin en plus d’être boiteux est donc devenu noir, ce qui m’avait
valu un 5. Depuis, trou noir, plus aucun souvenir de repassage à grande
échelle.
Pour autant, mon cœur de mère/fille juive ne pouvait se
résoudre à rendre à ma mère ses draps impeccablement repassés froissés.
Et comme d’habitude c’est internet qui m’a sauvé la vie. Je
suis allée me plaindre sur Facebook
histoire de me donner du courage (pas question d’aller geindre sur
Twitter, la dernière fois que j’avais parlé de mon ratage capillaire j’y ai
perdu 10 abonnés).
Puis j’ai tapé sur Google « repasser draps
housse » et ai découvert un monde parallèle où des ménagères accomplies
filment leurs exploits dans des
vidéos très pédagogiques.
Les commentaires sont dithyrambiques et à la hauteur du
soulagement « cette vidéo m’a sauvé la vie » (rien que ça)
« grâce à vous je vais pouvoir épater mon compagnon » (où va se
nicher l’admiration).
Pendant que mon mari s’attaquait au pic nord du congélateur,
couteau à la main, je me suis donc lancée dans ce travail de titan à grand renfort
d’insultes sous l’œil vigilant de mes enfants (« maman t’as dit un gros
mot » « LA FERME »). Très régulièrement, mon mari revenait à la
charge « mais le givre, c’est normal dans un congélateur non ? Je
suis obligé de tout enlever ? » « Oui TOUT ». Bon moyen
mnémotechnique pour qu’il se souvienne de fermer la porte du congélateur la
prochaine fois.
Quant à moi j’ai sué, éructé, pesté mais j’y suis arrivée.
Il y a des faux plis, aucun drap ne mesure la même taille mais qu’importe.
Comme un chat rapporterait une souris crevée à son maitre, j’irai déposer mes
draps ratés chez ma mère.
Et l’année prochaine, j’achèterai les miens. L’amour filial
à ses limites.
jeudi 26 juillet 2012
Ce qui va me manquer
Après demain, on fermera les volets, on pliera les draps et
on rendra les clés au propriétaire. Fin des vacances.
Je crois que ce qui va le plus me manquer ce n’est
finalement pas le traditionnel triptyque « il y a le ciel, le soleil et la
mer » mais plutôt une foultitude de détails quotidiens.
Le bruit des mouettes le matin plutôt que celui des camions
poubelles
L’odeur des embruns quand j’ouvre les volets plutôt que
celle des pots d’échappement
Le cidre, ambré et sucré, qui donne un air de fête au plus
simple des repas
Les courses au petit marché du coin, la petite mamie qui y
vend les fraises de son jardin au goût incomparable
La tente sur la plage, refuge de fortune contre le vent ou
le soleil brûlant, qui sent bon l’iode et le bois chauffé
Le pain chaud et croquant acheté le matin à la petite
boulangerie du coin, quand les ruelles sont encore désertes
Le lit frais sur lequel on s’écroule après la douche du
soir, le corps lavé de toute trace de sable et de sel
Les nuits paisibles où l’on s’endort d’un sommeil de plomb,
harassé par le soleil et les embruns, sans qu’aucun mauvais démon ne vienne les perturber
Les petits moments précieux passés avec mes enfants, sans
compte à rebours, horaires, devoirs et autres empêcheurs de tourner en rond.
Les fossiles, patiemment trouvés en bas des falaises en
compagnie de mon fils, son regard empli de joie à chaque trésor débusqué au
détour d’un rocher
Les mains moites et dodues de mes enfants dans les miennes,
quand, assis sur la digue on regarde les pêcheurs en silence
Le rire complice de ma mère avec ses petits-enfants, l’amour
qui déborde de tous les côtés et qui réchauffe le coeur
Les souvenirs que l’on construit, les photos que l’on prend.
On rend les clés après demain, mais tout ça on le garde.
mardi 24 juillet 2012
Les Jeux olympiques du sexisme?
Les jeux olympiques et moi ça fait 3. Comme le foot, le
tennis, le rugby, je n’y arrive pas à m’y intéresser, en dépit de la ferveur
qui peut régner certains jours dans le pays.
Et ce n’est pas ce que je lis de loin en loin sur le sujet
qui me donne envie d’y prêter davantage d’attention.
Tout d’abord il y a eu cette
histoire de joueuses de volley
anglaises qui ont utilisé leurs fesses comme panneau publicitaire lors
des tournois qualifiants pour les JO. On le sait, le sport féminin intéresse
moins le grand public, certains ont donc eu l’idée d’utiliser la combinaison
« bikini »+ « fessiers » pour susciter l’attention.
Le
concept : faire payer des annonceurs pour afficher leurs QR codes sur
l’arrière des shorts des joueuses. Les spectateurs sont donc invités à
photographier les fessiers des athlètes en pleine action afin d’être renvoyés
sur le site du sponsor et espérer bénéficier d’une promotion. Cerise sur le
gâteau, l’annonceur en question n’est autre qu’un site de pari en ligne !
Le comité international olympique a interdit ces codes sur les uniformes mais
le mal était fait : les images des fessiers des joueuses ont circulé sur
le net, les associant dans l’imaginaire collectif aux jeux olympiques. Une
initiative qui ne va pas aider à améliorer l’image du sport féminin.
Les stéréotypes entre les sexes dans le sport se retrouvent même là où on
ne les attend pas : une
analyse du magazine ESPN « Body issue » le prouve. Dans cette
dernière édition, 27 athlètes
internationaux ont accepté de poser nus. Même si hommes et femmes ont été
représentés, ils ne l’ont pas été de la même façon : alors que la plupart
des hommes étaient représentés en action, plus de la moitié des femmes étaient
mises en scène de façon passive.
•
78% des hommes étaient en action sur les photos
contre seulement 52% des femmes
•
90% des athlètes masculins avaient au moins un
pose en action contre 46% des femmes
Dans la série « malmenons l’image des femmes pour les
JO », Procter et Gamble, sponsor officiel, nous a également gratifié d’un spot
larmoyant sur la mère sacrificielle, toujours là pour ses enfants sportifs. Pourquoi
la maman ? « Parce qu'elle est prête à tous les sacrifices (…) Parce que
chaque jour, elle programme le réveil, fait le chauffeur, fait la lessive et
prépare avec amour les repas » explique
Procter et Gamble. Mais heureusement « le métier le plus difficile est
aussi le plus beau, merci maman » On se demande bien où sont tous les pères
pendant ce temps-là, sûrement en train d’exercer un métier autre que celui de
« papa ». Comble du cynisme, juste après ces mots tire-larmes
défilent les marques P&G « sponsor des mamans » : Ariel,
Pampers…histoire de ramener les femmes à la cuisine.
J’ai découvert hier la 2ème partie de ce spot
publicitaire, toujours aussi larmoyant : les athlètes, essentiellement
masculins, sont représentés sous les traits d’enfants (car « pour leurs
mamans, ils resteront toujours des enfants »). Musique entêtante
crescendo, jolies images…et seulement 2 petites filles représentées parmi la
cohorte des athlètes : une dans les starting-block, une autre
ultra-glamour, immobile sur sa poutre, sous les flashs des photographes…alors
que les autres garçons sont représentés en action. On ne change pas une recette
qui gagne !
Le chemin est long vers la parité dans le sport : le
site « Les
Nouvelles News » a ainsi mis à jour les différences de traitement
existant entre sportifs d’un même pays. « Les
Basketteuses australiennes, qui forment l’une des meilleures équipes du monde,
iront aux Jeux Olympiques en classe éco tandis que les basketteurs australiens
pourront lever une coupe de champagne en classe affaires, dans le même avion
pour Londres. L’ AFP indique que « la différence de traitement a
déclenché une vive polémique en Australie. » Et que les autorités
compétentes ont promis, juré que ça ne se reproduirait plus ».
Jusqu’à la prochaine fois ?
D’autres ont compris
que la parité dans le sport pouvait aussi être une source de business, à
l’image de cette société espagnole qui a développé un baby-foot 100%
féminin ! «Son jeu est aussi précis et ses coups aussi puissants que ceux
des hommes » ont-ils cru néanmoins bon de préciser ! Les vieux réflexes ne s'oublient pas de sitôt!
dimanche 22 juillet 2012
"Excite" : quand Toshiba fait dans le sexisme pour vendre ses tablettes
Pas toujours facile de se démarquer de la concurrence
d’Apple quand on est un fabricant de tablettes.
Innover ou mettre en avant des caractéristiques techniques auraient pu constituer des alternatives mais Toshiba a préféré le bon gros buzz sexiste pour faire parler de sa nouvelle tablette au nom évocateur : « Excite ».
Innover ou mettre en avant des caractéristiques techniques auraient pu constituer des alternatives mais Toshiba a préféré le bon gros buzz sexiste pour faire parler de sa nouvelle tablette au nom évocateur : « Excite ».
Dans cette vidéo publicitaire, retirée depuis, Lucy, prof de yoga en body rose fuchsia décolleté nous invite à « déstresser ». D’une voix langoureuse, elle nous explique que l’usage d’une tablette inadaptée peut causer du stress, de la fatigue et augmenter la tension artérielle. « Join me » continue-t-elle tout en se penchant sur sa tablette, nous permettant ainsi d’admirer son décolleté. La tablette sur le pubis, elle nous explique enfin que l’innovation permet de booster la productivité tout en éliminant le stress.
Au-delà des courbes très avantageuses de la prof de
pole-dance/yoga, quel message a souhaité faire passer Toshiba ? Qu’en
est-il des caractéristiques techniques de la tablette ?
Surtout, comment cette firme de 200 000 employés à travers le monde a-t-elle pu valider une publicité pareille ?
D’après le site « The Tyee »,
tout serait parti d’un sondage commandé par Toshiba. Celui-ci aurait prouvé que
de nombreux employés, stressés par des équipements qui fonctionnaient mal, se
détendaient en entretenant des romances au bureau ( !).
31% des employés pensent que flirter permet de réduire le
stress et 14% des sondés avouent s’adonner
au flirt au bureau (un chiffre qui grimpe à 27%, soit presque 2 fois plus, pour
les utilisateurs de tablettes).
Voilà comment Lucy est née ! Son objectif :
« démontrer la fiabilité de la technologie Toshiba d’une manière fun et
sexy ».
Le résultat : une publicité paritaire dans le sexisme.
Les femmes y sont objetisées et les hommes réduits à des décérébrés uniquement
intéressés par le sexe.
A cette énorme faute de goût s’ajoute une erreur de ciblage épinglée par Joanne
Thomas Yaccato, spécialiste marketing : « Toshiba a tout faux en visant
le public masculin puisque la plupart des recherches prouvent que les femmes
dominent le marché de l’équipement de bureau. Même si ce ne sont pas elles qui
signent les chèques, elles sont de puissantes leaders d’influence et contrôlent
80% des dépenses. »
Y aurait pas comme un bug chez Toshiba ?
Libellés :
Ca m'enerve,
Decryptage de pub,
Girl Power
jeudi 19 juillet 2012
Elles osent! Entreprendre au féminin : Je donne mes jouets.fr
Quel parent ne connaît pas le
problème des jouets qui s’accumulent, envahissent toutes les pièces, de la
chambre à la cave pour finalement terminer à la poubelle ? Pas étonnant
lorsqu’on sait que les français dépensent en moyenne 242€ par an et par enfant.
Partant de ce constat, Christelle
a monté l’association « Je donne mes
jouets.fr » dont elle est présidente bénévole. Le principe :
mettre en relation sur son site des familles dans le besoin, des associations
qui souhaitent s’équiper avec des parents désireux de se débarrasser de leurs
jouets.
Le don et la solidarité sont au
cœur du projet comme l’explique Christelle : "C'est un réseau
d'entraide. Lorsqu'on est isolé, où que l'on a déménagé dans une région où l'on
ne connaît personne, par exemple, on a sûrement besoin d'un coup de pouce. Je
souhaite que le site recrée un tissu social virtuellement, au moins au départ.
Je suis maman moi-même. Les enfants pèsent lourd dans le budget de la famille.
Et je sais que pour les parents, il est difficile de ne pas pouvoir accéder à
leurs désirs" .
Une situation exacerbée par la
crise :
« Lorsque j'ai lancé
l'association nous n’étions pas encore dans une crise économique,
aujourd'hui les demandes sont bien plus importantes que les dons....beaucoup
de familles se retrouvent dans des difficultés importantes, et
certaines familles qui auraient donné leurs jouets, il y a encore peu de
temps préfèrent tenter de les vendre pour quelques euros.... ».
Le site affiche clairement son but non-lucratif et ne
fonctionne que grâce à des bénévoles, comme l’explique Christelle :
« J'ai rencontré beaucoup de gens formidables
qui m'ont aidée simplement parce qu'ils trouvaient que le projet était sympa. La
rencontre la plus importante pour moi a été Philippe, un professeur HTML rencontré
lors d'une formation dans le cadre de mon travail.
Nous avons discuté lors de la pause de mon projet, il
a trouvé cela super, m'a présentée aux étudiants d'une école parisienne de
webdesign auxquels il enseignait également. Ils ont travaillé sur une idée de
site, et c'est ce professeur qui l'a développé entièrement gratuitement.
Ce fut un très beau cadeau.
Depuis, je travaille seule à faire vivre le site, le
faire connaitre, le réparer quand je peux, sinon à trouver quelqu'un qui peut
le faire pour moi ».
Ne bénéficiant d’aucune subvention, Christelle est à
la recherche de toutes les bonnes volontés : pour le don de jouets bien
sûr mais aussi pour faire connaître son association via les blogs ou la presse
ou encore pour l’aider à prendre en charge la maintenance informatique de son
site.
Alors, n’attendez pas le 24 décembre pour jouer au
Père Noel, il n’y a pas de saison pour les bonnes actions !
Pour en savoir plus :
Le site jedonnemesjouets.fr
La
page Facebook de jedonnemesjouets.fr
mardi 17 juillet 2012
Il n'est jamais trop tôt pour inciter les jeunes filles à se faire épiler
Alors que les
salons de beauté pour enfants débarquent en France, une polémique fait rage
aux Etats-Unis suite à une publicité promettant une réduction de 50% aux jeunes
filles de 15 ans et moins venant se faire épiler à la cire.
Sur
l’affiche d’Uni K Wax Center, on peut y voir une jeune pré-adolescente en
bikini qui saute en l’air en regardant l’objectif. Pour faire le lien avec le 4
juillet, jour de l’indépendance, le salon propose aux jeunes filles de fêter
« l’indépendance et la liberté » en expérimentant leur première
épilation à la cire « naturelle, sure et agréable ».
La
publicité a immédiatement fait le tour du net et a suscité un vif tollé,
beaucoup de parents la jugeant "inappropriée" voir "dégoutante".
Le salon
a réagi en expliquant que même si la personne sur la publicité portait un
bikini, la campagne n’encourageait pas les jeunes filles à se faire épiler le
maillot.
Pourtant,
la pratique semble répandue, comme en
témoigne la gérante d’un salon « nous avons beaucoup de jeunes filles
comme clientes, la plupart viennent se faire épiler le maillot, elles veulent
se sentir bien dans leur bikini. ».
La
fondatrice de la chaîne Uni K Wax Center affirme quant à elle pour la défense
de son salon que « beaucoup de jeunes filles d’onze ou douze ans
développent du duvet sur les jambes ou au-dessus des lèvres. C’est non
seulement embarrassant mais c’est aussi souvent une cause de harcèlement à
l’école.»
A
l’écouter, l’épilation à la cire serait presque une mission de santé
publique !
Je peux
comprendre que dans certains cas, une pilosité excessive puisse être une source
de gêne chez une jeune fille pas très à l’aise avec son apparence.
Mais
vraisemblablement, ce n’est pas cette cible précisément qui est visée par cette
campagne très agressive d’un point de vue marketing. La jeune fille qui saute
(blonde et bronzée, forcément) a l’air extraverti et plutôt bien dans ses
baskets. Elle invite ses pairs à célébrer l’indépendance et la liberté… en se
faisant épiler (comble du cynisme quand on sait l’aliénation et la contrainte
que représente la traque du poil !).
Une pratique vendue comme « naturelle, sûre
et agréable ». « Sûre » sans doute, personne n’étant encore
décédé sur la table d’une esthéticienne. « Naturelle » sûrement pas,
plutôt contre-nature même, en dépit de ce que voudrait faire croire le
publicitaire aux jeunes filles. Quant à « Agréable », c'est le dernier adjectif
susceptible de décrire l’arrachage de poils à la cire chaude.
Un joli
tissu de mensonges qui explique en filigrane aux jeunes filles que la beauté ne
vient que de la transformation du corps, forcément imparfait au naturel. Il
n’est jamais trop tôt pour commencer le matraquage et la culpabilisation.
En 2004, 326 000 américains de 18 ans ou moins ont eu recours à une
opération de chirurgie esthétique. Une étude récente a également prouvé que 80% des petites
filles âgées de 10 ans avaient été au régime une fois dans leur vie.
Et que 53%
des jeunes filles de 13 ans n’aimaient pas leurs corps. Un chiffre qui passe à
78% à l’âge de 17 ans.
Libellés :
Ca m'enerve,
Decryptage de pub,
Girl Power
lundi 16 juillet 2012
Des racines et des ailes
Je n’ai jamais vraiment pris conscience du déracinement, de
la violence de l’exil subi par les 2 côtés de ma famille jusqu’à il y a peu.
Pour moi, mes parents et grands-parents avaient passé une
grande partie de leur vie en France et c’était cela qui comptait. Côté maternel
comme paternel, ils n’étaient jamais larmoyants et toujours très dignes quand
ils me parlaient de leur vie d’avant.
De l’Algérie, qu’ils ont quittée en 1951, ils m’ont
seulement raconté les grandes ruelles blanches, les terrasses où on faisait sécher
le linge, le pont suspendu de Constantine. De la Roumanie paternelle, je ne
savais pas grand-chose. Ma grand-mère me parlait souvent de la Bessarabie dont
elle était originaire et de ses nombreuses invasions. J’imaginais alors des
cosaques armés de longs sabres scintillants, cintrés dans des uniformes
clinquants, des drapeaux et des écritures cyrilliques.
Cette vision édulcorée et folklorique me suffisait. J’étais
française, avec un prénom et un nom on ne peut plus français, j’avais mes
racines dans ce pays.
C’est très prosaïquement en organisant les vacances de mes
enfants il y a quelques temps que j’ai réalisé que ces racines n’étaient
finalement que de malingres radicelles restées à la surface de la terre. A la
différence de nos amis français depuis plusieurs générations, nous n’avions pas
de maison de famille dans laquelle nous aurions pu construire nos souvenirs,
pas de lieu familial ou de point de chute dans lequel notre arbre généalogique
aurait pu prendre ses racines. J’enviais ces lieux habités par l’histoire des aïeux,
ces placards remplis de jouets anciens et de vêtements sentant la naphtaline. J’imaginais
la sérénité créée par l’habitude, les souvenirs tissés d’une année à une autre,
les portraits rassurants des ancêtres au mur. Nous n’étions finalement que des
juifs errants.
L’année dernière, mes parents ont déniché une petite maison
à louer, au cœur de la côte Normande à Villers sur mer. Nous y avons passé 2
semaines fabuleuses. Outre le plaisir d’être ensemble, je crois que nous avons
trouvé notre terre d’adoption et un lieu où construire nos souvenirs. Les courses au marché du coin le matin, la
pêche à la crevette, la tente que l’on loue, la gaufre en bord de mer ont été
autant de fils rouges qui ont permis de tisser notre histoire familiale jusqu’ici
décousue.
En rouvrant la maison cette année, nous avions le cœur
gonflé par le plaisir des retrouvailles. Qu’il était réconfortant de retrouver
les mêmes objets à la même place et de constater que certaines choses sont
immuables ! Comme un rituel rassérénant, j’écoutais mes enfants énumérer
« tiens, le marchand de glace est toujours là » « on ira
ramasser les fossiles comme l’année dernière ? » « le fraisier a
encore fleuri».
Les retrouvailles ont aussi ce petit goût doux-amer du temps
qui passe : l’année dernière, en ces mêmes lieux, ma fille n’arrivait pas
à grimper l’escalier qui mène à la maison toute seule et portait encore des
couches. Mon fils commençait tout juste à lire et s’inquiétait de son passage
au CP. Mon père, insouciant, fumait cigarette sur cigarette dans le petit
jardin attenant sans savoir que quelques mois après, il ferait un infarctus.
Les lieux immuables ont ceci d’impitoyable qu’ils nous
ramènent inexorablement au temps qui passe.
Mais ils nous donnent aussi des racines et des ailes.
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Des racines et des ailes,
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