Un malheur n’arrive jamais seul (poke @Murphy ce visionnaire
qui a, un jour, conceptualisé l’essence de la lose en une seule phrase « Si
une chose peut mal tourner, elle va infailliblement mal tourner »).
Bizarrement, cette accumulation de petites contrariétés (on
n’est jamais dans le très grave heureusement) se cristallise chez moi autour de
la période des vacances ou de la rentrée scolaire.
J’ai donc eu droit conjointement à l’invasion de poux ET à la
panne de sèche-linge pendant les vacances de Noel.
A l’infestation de punaises de lit le jour de la rentrée
scolaire (avec obligation de tout laver à 60° et d’enfermer l’ensemble du
contenu des placards dans des sacs hermétiques pendant 3 semaines).
A l’inondation du 14 juillet, juste la veille du départ en
vacances.
Et cette année, à mon retour de Villers, j’ai eu la surprise
de découvrir que mon cher mari avait mal fermé le congélateur. Résultat, du
givre partout et l’obligation de jeter à la poubelle 4 tiroirs remplis à
ras-bord.
Rien de grave en soi si je n’avais eu en parallèle le
contenu de 3 valises à laver et surtout 10 paires de draps à repasser d’ici
mercredi.
10 PAIRES DE DRAPS (dont 5 draps housse, double peine).
Cette perspective hantait mon esprit avant même le départ en
vacances.
En général, le repassage chez moi c’est vraiment le strict
minimum. Je donne les chemises de mon mari à un monsieur qui fait ça très bien
pour 1,50€ pièce (preuve, s’il en fallait une, que les tâches ménagères n’ont
rien de génétique). Je bâcle le peu qu’il reste très vite et mal mais jamais, ô
grand jamais, je ne repasse mes draps, que je me contente de jeter froissés
dans le fond du placard. Entre le temps passé pour avoir une housse de couette
sans pli et la vraie vie, mon choix est vite fait.
Sauf qu’il s’agissait là de draps prêtés par ma mère pour
les vacances, qui est, pour votre information, une « DRAP
NAZI », en d'autres termes une psychorigide du drap: ceux qu’elle m’avait donné pour Villers étaient ainsi
parfaitement lisses, pliés au carrés, exactement de la même taille. La
génétique doit jouer car je me souviens des placards de ma grand-mère, impeccablement
rangés, draps, torchons et nappes, superposés harmonieusement du plus petit au
plus grand.
J’ai dû être adoptée, je ne vois pas d’autre explication.
Mon premier souvenir de repassage remonte au collège, cours
d’EMT. Nous avions confectionné un coussin (que j’avais complètement raté,
coutures de traviole et asymétrique) que nous devions ensuite repasser.
L’exercice me plongeait dans de telles affres d’angoisse que j’avais les mains
moites. Le coussin en plus d’être boiteux est donc devenu noir, ce qui m’avait
valu un 5. Depuis, trou noir, plus aucun souvenir de repassage à grande
échelle.
Pour autant, mon cœur de mère/fille juive ne pouvait se
résoudre à rendre à ma mère ses draps impeccablement repassés froissés.
Et comme d’habitude c’est internet qui m’a sauvé la vie. Je
suis allée me plaindre sur Facebook
histoire de me donner du courage (pas question d’aller geindre sur
Twitter, la dernière fois que j’avais parlé de mon ratage capillaire j’y ai
perdu 10 abonnés).
Puis j’ai tapé sur Google « repasser draps
housse » et ai découvert un monde parallèle où des ménagères accomplies
filment leurs exploits dans des
vidéos très pédagogiques.
Les commentaires sont dithyrambiques et à la hauteur du
soulagement « cette vidéo m’a sauvé la vie » (rien que ça)
« grâce à vous je vais pouvoir épater mon compagnon » (où va se
nicher l’admiration).
Pendant que mon mari s’attaquait au pic nord du congélateur,
couteau à la main, je me suis donc lancée dans ce travail de titan à grand renfort
d’insultes sous l’œil vigilant de mes enfants (« maman t’as dit un gros
mot » « LA FERME »). Très régulièrement, mon mari revenait à la
charge « mais le givre, c’est normal dans un congélateur non ? Je
suis obligé de tout enlever ? » « Oui TOUT ». Bon moyen
mnémotechnique pour qu’il se souvienne de fermer la porte du congélateur la
prochaine fois.
Quant à moi j’ai sué, éructé, pesté mais j’y suis arrivée.
Il y a des faux plis, aucun drap ne mesure la même taille mais qu’importe.
Comme un chat rapporterait une souris crevée à son maitre, j’irai déposer mes
draps ratés chez ma mère.
Et l’année prochaine, j’achèterai les miens. L’amour filial
à ses limites.
Le pressing c'est pas mal aussi , et pas si cher que ça ;-)
RépondreSupprimerOui sauf que c'était trop juste pour mardi!
RépondreSupprimerrepasser des draps housse !! Tantale n'aurait même pas osé l'imaginer ... et regarder des vidéos de repassage, non c'est trop
RépondreSupprimerA quand un service dépannage pressing urgence ?
Ce que je déteste le plus, c'est dire si je te plains. (sinon pour le givre, le sèche-cheveux, c'est pas mal aussi)
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