Les compléments alimentaires qui font pousser les cheveux ou
aident à bronzer on connaissait.
Grâce à ma copine Morticia, je découvre qu’il existe
désormais des compléments alimentaires bios, vendus en pharmacie, qui
s’occupent de notre vie sexuelle !
Commercialisés sous la marque « Claude » (allusion
discrète à Mme Claude ?), ils sont déclinés en 5 formules « tendres
et sauvages pour que chacun s’épanouisse sexuellement dans sa vie de couple ».
A part un produit mixte (« Dominique élastique, le dilatateur
anal »), le reste de la gamme est genré, le qualificatif
« tendre » s’appliquant implicitement à Madame, le
« sauvage » à Monsieur.
La marque, qui se veut gentiment provoc’ et qui surfe sur
l’humour, n’en reste pas moins très conventionnelle dans sa vision de la
sexualité selon les genres.
Pour Madame, elle se résume à une somme de
« problèmes » à régler : « Ninon lagon » l’hydratant
vaginal, est destiné à « celles qui souffrent de sécheresses intimes,
passagères ou tenaces » « Céline Féline », le sublimateur de
libido s’adresse « aux femmes souffrant de baisses de désir ». Une
vision plutôt passive et victimaire de la sexualité, pas vraiment la fête du
slip !
Le vocable utilisé renforce l’idée de passivité de la femme
« Le corps s’abandonne plus vite au plaisir » « réconforte les
relations amoureuses » (comme si les rapports étaient forcément source de
violence ou de déplaisir).
Pour Monsieur, ce n’est pas beaucoup plus festif, on est
dans la performance à l’état pur. « Gaston Etalon », le retardateur
de jouissance « aide à reprendre possession de ses performances, jour
après jour, tout en améliorant l’endurance. Lors de la cure, il est bienvenu
d’avoir des rapports fréquents afin de faire reculer ses limites. ». On comprend mieux l'illustration, avec serviette éponge, en arrière-plan.
Quant à « Virgile viril », qui fleure bon la testostérone, il est
« dédié aux hommes désireux de renforcer et de prolonger leur puissance ».
Souffrance et passivité de la femme versus endurance et
performance de l’homme : nous sommes, encore une fois dans le gender
marketing, dans le cliché .
Il n’y a sans doute pas une volonté de caricature dans
l’esprit des développeurs derrière cette marque. Pourtant, les stéréotypes
demeurent tellement ancrés dans l’inconscient collectif, qu’ils ressurgissent
de manière subliminale dès que l’on s’adresse différemment à une femme ou à une
homme.
Une situation décryptée avec humour dans cette hilarante
vidéo de la BBC « Les différences hommes/femmes dans la
publicité » :
Gaston Etalon, c'est une blague ou quoi? je suis pétée de rire!
RépondreSupprimerNon, non c'est très sérieux, allez voir leur site! :-)
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