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mercredi 31 octobre 2012

"Les 3 Mousquetaires" au théâtre du Palais Royal




Depuis toujours, le théâtre a fait partie de ma vie. Je me souviens encore des disques de l’Avare ou du Bourgeois Gentilhomme joués par Louis Seigner, que mon père écoutait parfois. Mes parents m’ont emmenée très tôt à la Comédie Française et je garde encore un souvenir émerveillé des costumes et de l’ambiance particulière qui y régnait. Plus tard, j’ai pris des cours de théâtre et cette expérience a été une source de plaisir et d’adrénaline infinie.


Depuis que j’ai des enfants, j’ai essayé de leur transmettre cette passion à ma façon. Très tôt, je les ai emmenés voir des pièces adaptées à leur âge. Habiter Paris permet d’avoir accès à une très large programmation, à n’importe quel moment de l’année.


Certains théâtres offrent des spectacles de grande qualité, adapté à un jeune public sans pour autant tomber dans la mièvrerie ou l’infantilisation. Le théâtre des Variétés possède une très belle programmation : une mise en scène dynamique, des textes accessibles et de l’humour, à l’image d’Aladin, vu l’année dernière. D’autres petites salles offrent aussi de jolies surprises : la Manufacture des Abbesses propose ainsi une version très poétique de « Loulou » avec marionnettes et ombres chinoises.

Seule grosse déception parmi toutes nos sorties : « Peau d’Ane », vu l’année dernière. Trop compliqué, trop noir, textes chantés en vers et incompréhensibles pour des enfants.

Même sentiment pour « Les 3 Mousquetaires », la pièce vue aujourd’hui en compagnie des enfants au théâtre du Palais Royal. Première déception : notre placement à la droite de la scène, dans une petite corbeille censée contenir 4 personnes. J’ai dû finalement prendre ma fille sur mes genoux pour pouvoir voir apercevoir un bout du plateau. Mais le plus ennuyeux, c’était cette énorme poubelle placée à l’extrême droite de la scène et qui l’a masquée pendant la première partie du spectacle.

La pièce n’a malheureusement pas réussi à nous faire oublier ces petites contrariétés liées à notre emplacement peu confortable. Nous avons assisté à une version assez consternante des 3 Mousquetaires revisitée à la sauce 2012 dans laquelle D’Artagnan s’appelle D’arty et vient d’une cité de banlieue. Pour bien appuyer le message, ses parents nous sont présentés au début de la pièce : le père avec un accent arabe tellement appuyé que ça en est ridicule et la mère, voilée de la tête au pied et qui ne s’exprime qu’en hurlant des youyous. L’idée de la diversité au sein d’une pièce classique aurait pu être un parti-pris intéressant mais son traitement la rend caricaturale. Même si l’arabe de banlieue, l’asiatique, le noir et même le nain se succèdent sur scène, ils sont stéréotypés et plutôt sources de moquerie. L’humour, qui se veut le fil rouge de la pièce, tombe complètement à plat (les références à la publicité « Atoll les opticiens » ou à la politique) ne font même pas rire les parents. Mais le pire reste le texte en alexandrins, complètement incompréhensible pour les enfants. Les personnages se succèdent sans qu’aucune explication ne vienne éclairer le jeune public et la lecture est d’autant plus difficile qu’ils sont vêtus de costumes contemporains. Louis XII en tutu, D’Artagnan en jogging ou Buckingham en rasta : on sent que le metteur en scène s’est fait plaisir sans penser que les enfants n’y comprendraient rien. Des costumes classiques avec des textes contemporains auraient sans doute été plus intéressants et plus lisibles pour eux.

La pièce aura eu au moins un avantage : donner envie à mon fils de 7 ans de commencer un journal dans lequel il consignera les critiques des pièces qu’il a vues. Et visiblement, nous avons eu le même ressenti !



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