Ces derniers jours ont sacrément senti le retour de bâton
idéologique. Tout d’abord il y a eu cette une sexiste de l’Express qui titrait
« Ces femmes qui lui gâchent la vie » (après « le poison de la
jalousie » et « qui est le chef ? »), mélangeant allégrement
conjointe, ex-conjointe et femmes politiques. Un mélange des genres qui
entretenait savamment le mythe de la femme jalouse, conspiratrice et
nuisible. Puis le verdict scandaleux du
procès des viols collectifs (oui « VIOLS COLLECTIFS », et pas tournantes,
les mots ont leur importance, on ne parle pas ici de poker). Ces 2 sujets ont
été traités à la même échelle dans ma TL
sur Twitter : j’y ai vu passer des tweets de Dariamarx, de Clémentine
Autain ou même de Maître Eolas qui dénonçaient vivement ce verdict, alors que
d’autres s’émouvaient de la une sexiste de l'Express.
Le buzz négatif autour du procès des viols collectifs a été
tel sur Twitter que Guy Birenbaum en a fait une chronique
aujourd’hui. Pas 2 poids 2 mesures donc dans le traitement de l’actualité.
Quand j’ai vu passer la réponse
d’Eric Mettout, directeur adjoint de la rédaction de l’Express, dans ma TL ce
matin, j’étais impatiente de lire sa réaction. Allait-il faire son mea-culpa ? Expliquer ce qui justifiait cette une si caricaturale et qui arrive à un bien
mauvais moment au regard de l’actualité?
Pas du tout. Pour Eric Mettout, tout cela c’est beaucoup de
bruit pour rien : la « blogobulga » s’est émue d’une une
« un peu potache », Twitter a « eu ses vapeurs » : en
conclusion « on a les hystéries qu’on mérite ». Vous noterez ici
l’utilisation du vocable féminin (hystérie, vapeurs, LA blogobulga) pour
décrédibiliser toute argumentation ou revendication.
Après quelques lignes larmoyantes sur la violence de
« la chasse aux médias » (rappelons que les « menaces »
n’ont été que quelques tags sur un trottoir), Eric Mettout nous donne une
magnifique leçon de « mansplaining ». Il nous explique ce que doit
être le féminisme et nous indique surtout ce que sont les « VRAIS
SUJETS ». Par exemple, s’occuper des viols collectifs et pas du sexisme
dans la presse.
D’ailleurs, d’après son petit bout de la lorgnette, il y a une
émotion à 2 vitesses « Pendant ce temps-là, deux gamines abusées à répétition
vont devoir faire avec l’acquittement de leurs bourreaux et les violences
faites aux femmes ont gagné un procès, dans la quasi-indifférence de Twitter,
de Facebook et des commentateurs du Plus ». Encore un qui juge Twitter à
l’aune de ses 700 abonnés !
Vraisemblablement, votre TL manque un peu de diversité, cher
Eric Mettout !
Quelques conseils d’abonnements au hasard, pour faire
changer votre vision des choses : Olympeblogueuse, Dariamarx, Clémentine Autain,
Isabelle Germain, Corinne Dillenseger et plein d’autres vous prouveront que
Twitter ne se résume pas à une liste d’abonnés-clones.
A leur lecture, peut-être aurez-vous ainsi un peu plus de
considération pour cette « blogobulga » et ces « excités de
Twitter » qui font eux aussi partie de votre lectorat.
Et qui méritent mieux que cette caricature.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire