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jeudi 7 mars 2013

Quand Challenges fait dans l'anti-jeune et le sexisme la veille du 08/03




La veille de la journée des droits des femmes, Challenges qui est a priori une publication sérieuse, réussit le challenge (ah ah) de faire un couplé anti-jeune/sexisme dans son dernier article.

Dans un article intitulé "Comment décoder ce que disent les stagiaires aujourd'hui", le magazine aligne les clichés sur ce qu'on appelle à tout va la "génération Y". En résumé, le JEUNE parle au bureau comme à la maison, décroche le téléphone en lançant "Wesh c’est Lucie", des expressions qui, d'après le journaliste "révèlent un continent entier, une manière de penser et de voir le monde qui échappe totalement aux adultes". 
Rien que ça. En bref, un article sur la « génération Y » écrit par la génération X.

Mais la caricature ne s’arrête pas là.

L’illustration vaut aussi son pesant de cacahuètes : on peut y voir 2 jeunes filles, gloussant la bouche ouverte, leur téléphone à l’oreille avec la légende « "Deux jeunes femmes lors de la pause au bureau ".
Evidemment, je n’ai pas pu laisser passer ça sur Twitter.


Réponse immédiate du journaliste (la légende a depuis été retirée)


Suivi d’un rapide volte-face


Ben voyons, utiliser la photo de 2 femmes gloussant avec leurs portables pour illustrer un article sur le monde du travail, ce n’est pas du tout sexiste ! c’est un hommage à la fâaamme à la veille du 8/03 mars voyons !

Dans tout ça, ce qui me rassure c’est qu’à bientôt 40 ans je ne dois pas être complètement devenue une vieille conne pour m’indigner contre un discours anti-jeune ! On se console comme on peut!

6 commentaires:

  1. Cet article est juste pitoyable... Moi-même encore dans l'univers du stage (en master 2, je tiens le bon bout), je me suis d'abord sentie insultée, ensuite j'ai ri, parce que visiblement la personne qui a écrit ça ne sait pas ce que c'est un jeune...

    Pour collaborer avec des quarentenaire via mon boulot, je sais qu'ils ne pensent pas tous que les jeunes sont idiots, irrespectueux, mal élevés, ne sachant pas s'exprimer (etc.) et heureusement, merci de relever et de le prouver

    LN (qui lit (toujours) mais ne commente jamais)

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  2. Bien d'accord avec vous, cet article est pitoyable. Heureusement, tous les quarantenaires ne partagent pas l'opinion du journaliste!

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  3. Quand je suis de bonne humeur, j'utilise le terme "vieux" de façon générique d'un air innocent, ces derniers s'offusquent outrés juste après avoir déblatéré sur ces "jeunes".

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  4. Je suis désolé pour la teneur des échanges que j’ai lus sur ton billet relatif à Libération. Ceux qui connaissent ce monde ont pu s’exprimer et tu sembles avoir remis les choses - et certains - à leur place... Surtout, surtout, ne lâche rien !

    Revenons à ce billet-ci.
    Je n’ai pas tout à fait la même lecture que toi de l’article que tu cites (avec ton billet, j’ai eu envie d’aller le lire).

    OK pour le sexisme, les deux cruches en photo sont totalement déplacées et n’ont rien à voir avec le monde du travail : inutile et bêtement sexiste, on pouvait éviter en effet.

    En revanche, ce qui me navre dans l’article n’est pas le racisme anti-jeune lié à leur langage : c’est une constante d’évoquer ce sujet qui est d’actualité à n’importe quelle époque, où les personnes plus âgées découvrent toujours benoîtement que la langue est une matière en constante évolution.
    Non, le racisme anti-jeune est ici lié au mépris (très vraisemblablement inconscient) avec lequel on parle d’eux. Je cite :
    - « comment décoder ce que disent les stagiaires d'aujourd'hui ».
    Aïe ! Jeune de la "génération Y" = stagiaire. Selon Wikipedia, « la génération Y regroupe des personnes nées approximativement entre la fin des années 70, ou début des années 80 (selon les sociologues) et le début des années 2000. » Donc dans le monde du travail, on est stagiaire à vie ? Le gars qui est né, disons en 1985, est encore stagiaire à 28 ans ? Trouver ça normal et faire un amalgame entre « jeune dans l’entreprise » et stagiaire me désespère.

    - « Le langage jeune fait irruption dans le réel des adultes. »
    Un jeune adulte, ça n’existe pas ? Quand on arrive dans le monde du travail, on a de 16 à 25 ans environ, voire plus pour les doctorants. Alors c’est quoi cette dichotomie entre jeune et adulte ?

    - « Voici donc un “petit lexique de survie du cadre face au langage jeune” ».
    Ben oui, le monde du travail n’est peuplé que de cadres, c’est bien connu. A moins que ce soit seulement les cadres qu’on considérerait capables de comprendre un jeune pourvu qu’on leur donne les clés ?

    - « Mais ces expressions ou locutions isolées révèlent un continent entier, une manière de penser et de voir le monde qui échappe totalement aux adultes ».
    Je ne comprends pas bien la référence géographique dans cette phrase. Le langage des jeunes serait-il (mal) influencé par les idiomes d’autres continents ? Un peu au Sud, peut-être, les continents ?...

    - « “Wesh, c’est Lucie !”, raconte Valérie, patronne d’agence de RP. Elle est en fait tombée sur un patron du Cac 40... Heureusement, celui-ci était ouvert d’esprit...” »
    Ben oui, dans l’entreprise, il n’y a que les patrons du CAC 40 qui sont à prendre au sérieux. Ils ont réussi, eux, il faut les respecter. Les autres doivent être des fonbous !

    Bref, en tant que ni si vieux mais déjà plus très jeune, je suis assez surpris par le train de préjugés qui traverse cet article. Dans mon milieu professionnel, je suis assez âgé pour commencer à voir arriver les générations montantes (pas tous stagiaires), et ce que je vois - et entends - me rassure totalement. Faut-il en douter ? Etre ieuv ou djeun’s, c’est dans la tête que ça se passe (j’avais écrit un petit texte sur ce thème sur mon blog), et ce n’est pas une question d’âge, c’est pas ça qu’on dit toujours ?

    Au fait, il faut dire LE jeune, ou LES jeunes ? ;-)



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    1. Merci pour ce commentaire si fourni et pertinent qu'il me file des complexes! J'avoue j'ai un peu bâclé ce billet en 5 minutes car j'avais les enfants dans les pattes, il méritait un meilleur traitement. Je suis 100% d'accord avec ton décryptage, tu devrais d'ailleurs le mettre tel quel sur ton blog, il le mérite! Bonne journée. PS: Comme pour LES femmes, je trouve qu'on devrait dire LES jeunes! :-)

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  5. En plus de la photo, le texte lui même vaut son pesant de sexisme.
    Quatre fois, le journaliste cite expressément un ou une stagiaire. Une seule fois, le stagiaire est un homme et l'exemple évoque son travail. Trois fois, il est précisé que le stagiaire est en fait unE stagiaire, et qu'elle est 1. dans le registre de l'émotion, 2. un peu cruche, 3. appréciée notamment pour son physique attrayant.

    Belle image de la stagiaire...

    Références aux stagiaires femmes :
    1."Si votre jeune stagiaire, yeux en feu et chevelure au vent, vous lance d’un air de défi cette phrase à la figure, n’allez pas imaginer qu’ELLE vous qualifie de “beau gosse” et qu’il s’agit donc d’une quasi-déclaration d’amour."
    2.“Un jour, une stagiaire a répondu au téléphone en disant “Wesh, c’est Lucie !” (bonjour, c’est Lucie NDLR), raconte Valérie, patronne d’agence de RP. Elle est en fait tombée sur un patron du Cac 40... Heureusement, celui-ci était ouvert d’esprit...”
    3. "Ainsi, chez Microsoft, dire “la nouvelle stagiaire a une une bonne interface, et en plus elle a pas mal de CPU”, signifie qu’elle est à la fois jolie et intelligente."

    (notons le "en plus", pour préciser qu'en plus d'être jolie, elle est intelligente. Comme si le physique était primordial.)

    Référence au stagiaire homme (c'est un homme car si cela avait été une femme, le journaliste aurait précisé "elle" comme dans les citations précédentes.) :
    1. "De même, si un autre stagiaire vous dit : “Mais cheulaouam !” tout en affichant un air contrarié, ne paniquez pas. Il exprime simplement un certain agacement face à la perspective de devoir abattre la besogne que vous envisagez de lui confier."

    Voilà voilà, je retourne à mon stage !

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