En 15 années de vie professionnelle, j’ai pu expérimenter
différents statuts : salariée, free-lance, en congé maternité, en congé
parental…En tant qu’auto-entrepreneuse, même si je suis là à la sortie de
l’école pour mes enfants, il n’est pas rare que je doive me remettre devant mon
écran le soir pour rattraper mon retard. Et je dois encore lutter au quotidien
pour faire comprendre que travail à domicile n’équivaut pas à femme au foyer.
Non, je ne suis pas forcement disponible pour recevoir le
plombier ou faire des gâteaux pour la kermesse. Oui mes enfants sont à la
cantine car sans journée de travail complète, il était inenvisageable pour moi
de me mettre à mon compte. Parfois, il y a des moments de doute : est-ce
que j’ai vraiment bien fait de me lancer ? N’aurais-je pas mieux fait de
préférer la prison dorée du salariat ? Et l’envie de baisser les bras
refait souvent surface…
Depuis que j’ai quitté le monde de l’entreprise pour me
lancer en freelance, je regrette également le manque de partage avec des collègues,
les discussions autour de la machine à café. Faire cavalier seul est une source
de liberté mais limite aussi les possibilités d’échange.
C’est pourquoi j’ai été ravie quand j’ai reçue mon
invitation à la journée « Maman travaille » : j’allais enfin
sortir de ma caverne pour me confronter aux autres femmes et assister à des
débats passionnants !
A cette occasion, j’ai eu beaucoup de plaisir à échanger
avec les blogueurs qui assistaient eux aussi à cette journée, à mettre des
visages sur ceux que je ne connaissais que virtuellement : E-Zabel, Cécile, Gaëlle, Till The Cat, Isabelle, Marie, Lafashionmama.
De belles rencontres, aussi bien artistiques (coup de foudre pour Julia Palombe,
qui est venue saupoudrer cette journée d’un grain de folie avec ses chansons
décalées) qu’humaines avec les « cartes blanches » laissées à 3 femmes
politiques. L’occasion de découvrir à travers leurs récits que nous sommes
toutes confrontées aux mêmes difficultés lorsqu’il s’agit de s’imposer en tant
que femme ou de concilier vie perso et vie pro.
Des mises au point salutaires, aussi, sur la nécessité de
conserver une activité professionnelle, envers et contre tout, même si parfois
le chemin est tortueux et semé d’embûches, comme nous le démontre l’étude menée
par « Maman travaille ».
Illustration en quelques chiffres clés :
-
44% des mères qui travaillent considèrent que
trouver un mode de garde a été une épreuve
-
Les ¾ des mères actives trouvent difficile,
voire très difficile de concilier vie professionnelle et vie familiale
-
63% des mères qui travaillent sont épuisées
-
55% des mères qui travaillent estiment que leur
progression de carrière a été freinée par la maternité
Pour faire bouger les choses, il est plus que jamais
nécessaire d’intégrer les hommes afin qu’ils deviennent de véritables leviers
de changement. A ce sujet, la sociologue Sandrine Meyfret a exposé l’étude
éclairante qu’elle a menée auprès des couples à double carrière (Gaëlle parle
du livre qui la résume ici).
Antoine de Gabrielli, président de l’association Mercredi-c-Papa, a quant à
lui, présenté « Happy Men », une initiative pour impliquer les hommes
dans les politiques d’égalité professionnelle.
La journée a vraiment été à la hauteur de mes
attentes : l’énergie positive, les exemples inspirants, le parcours
exemplaire de Marlène, tout cela a contribué a regonfler mes batteries et a me dire
de nouveau « et si j’osais ? », pour reprendre le titre de
l’ouvrage d’Aude de Thuin, présente elle aussi.
Merci à Marlène et à toute son équipe pour cette journée
menée de main de maître. Une formidable source d’inspiration et d’espoir pour
toutes les mères actives ! A l’année prochaine !
Ca fait envie, je guetterai la prochaine.
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