Dans moins d’un mois j’aurai 40 ans.
Quelques signes me rappellent régulièrement que je vieillis,
comme quand mon fils me demande si Michel Jonasz, que j’écoute très
fréquemment, est « lui aussi un
chanteur mort ». C’est vrai
qu’entre Gainsbourg, Brassens et les autres, ma discographie ressemble plus à
un mausolée qu’à autre chose.
Mais pour l’avoir vu en concert il y a quelques jours, je
peux le confirmer. Michel Jonasz est loin d’être mort. Il est même plus vivant
que jamais.
J’ai eu la chance de l’écouter au théâtre du Trianon dans un
concert intimiste piano/voix, accompagné du talentueux Jean-Yves D’Angelo. Un
exercice extrêmement périlleux puisque la moindre fausse note, le moindre écart
de voix ne peut être camouflé par une basse tonitruante ou grand coup de
cymbale. Mais aussi une fabuleuse occasion de redécouvrir les chansons de
Michel dans toute leur pureté et leur poésie, sans artifice ni trompette.
J’ai toujours préféré son répertoire plus ancien à ses chansons plus récentes : à
mon grand bonheur, le concert a fait la part belle aux années 70/80. « Y a
rien qui dure toujours» « Les fourmis rouges » « Guigui »
(ma préférée), « Descends » « J’t’aimais tellement fort que j’ t’aime encore » mais aussi
d’autres moins connues, que j’ai découvertes avec plaisir « Les réussites »,
« Les odeurs d’éther ». A chaque morceau, la même émotion, les mêmes
souvenirs qui remontent à la surface. Un mélange de mélancolie slave, de poésie
du bitume et de folie douce, affleurant à chacun de ses mots. Pas de spot
aveuglant, de samples criards ou d’orchestre philarmonique : juste une
voix, un piano et l’obscurité alentour. Le plus bel écrin qui soit.
J’ai découvert à cette occasion le pianiste Jean-Yves D'Angelo, incroyable virtuose, qui insuffle véritablement un supplément d’âme au
répertoire de Michel. Littéralement habité
par la musique, on ne peut être qu’hypnotisé par ses mains qui courent sur le
clavier et ses mélodies inspirées. A travers un sourire, une improvisation ou
un bon mot, on ressent intensément la complicité qui existe entre les 2
artistes. On découvre aussi les talents
d’humoriste et d’imitateur du chanteur, à notre grand bonheur. La salle comble,
qui connaît comme moi tout le répertoire par cœur, est sous le charme et ne
voit pas les 2 heures passer. Quand le concert se termine, on reste là, les
bras ballants et les oreilles envoutées, en espérant le retour des 2 artistes
sur scène. En vain. Alors sur le chemin
du retour, on chantonne entre ses dents :
« Qu'est c'que j'vais faire
J'deviendrai quoi ?
Un épouvantail
Un grain de pop-corn éclaté
Avec une entaille
J'veux pas qu'tu t'en ailles... »
Vu le même concert à Nice il y a quelques mois avec un couple d'amis très proche et mon chéri, tous fans absolus du grand Michel. J'ai eu les mêmes sensations que toi , mais tu le racontes si bien :)
RépondreSupprimerAh je ne savais pas que tu étais fan aussi, un point commun de plus ;-)
RépondreSupprimerJe l'ai découvert au printemps de Bourges avec la fabuleuse histoire de Mister swing ! Et je suis devenue fan !
RépondreSupprimerJ'ai vu, il n'y a pas longtemps, qu'il passait pas loin de chez moi. Vu ce que tu écris je vais tout faire pour pouvoir y aller !