"40 ans c’est le plus bel âge de la vie" aiment à
clamer les actrices et les chanteuses, souvent
botoxées/photoshopées/coachées/liposucées.
Une phrase qui a autant le don de m’exaspérer que "maman a été le
plus beau rôle de ma vie".
Pour moi, mes 40 ans se résument pour l’instant à :
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Une coloscopie : vus mes antécédents
familiaux, pas le moyen d’y couper. Une succession de grands moments de
solitude entre le pyjama en papier ouvert sur l’arrière, le médecin qui me
demande bien fort si « le transit va bien » en salle d’opération et
l’infirmière qui m’ordonne au réveil de bien évacuer les gaz. Sans compter ma
fille, qui, dans la salle d’attente comble de chez l’ORL, me demande
« Maman, ça t’a fait mal quand on t’a mis la caméra dans le cucu ? ».
Merci Dolto, hein, de m’avoir conseillé de tout dire aux enfants.
-
Une séance chez le phlébologue pour me scléroser
les varices. Une partie de plaisir qui consiste à injecter du liquide dans les
veines afin de les boucher. Encore un dommage collatéral de la grossesse dont
personne ne m’avait parlé.
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Un rdv chez la gynéco qui m’a prescrit des bas
de contention et une mammographie. Elle aurait pu ajouter une boîte de Lexomil.
En évoquant le sujet avec mes copines, j’ai alors réalisé
que beaucoup d’entre elles craignaient cet examen et, par conséquent,
repoussaient le moment de s’y soumettre.
D’autres, gênées d’évoquer le sujet, n’en parlaient pas.
Bête et disciplinée, je me suis rendue à la mammographie
sans trop savoir à quoi m’attendre. Pour vous éviter les quelques frayeurs et
moments de solitude par lesquels je suis passée, j’ai trouvé qu’un billet à ce
sujet pourrait être utile.
Une mammographie,
comment ça se passe concrètement ?
L’examen consiste à comprimer chacun des 2 seins entre 2
plaques de verre, d’abord verticalement puis horizontalement. Ce n’est pas
franchement agréable mais ça reste supportable. Dans mon centre de radiologie,
la radiologue m’a scotché au préalable des billes de plombs sur les tétons afin
de pouvoir les localiser sur les clichés, j’avais ainsi l’impression d’être une
strip-teaseuse burlesque (beaucoup moins drôle quand il s’est agi de les
retirer). Bon à savoir : il vaut mieux prévoir son rdv en première partie
de cycle, les seins sont alors plus faciles à examiner et moins douloureux.
On vous demandera d’enlever le haut pour l’examen (mais pas
le bas, il vaut mieux du coup éviter de porter une robe si on n’a pas envie de
se retrouver en culotte) ainsi que les bijoux.
L’examen dure une dizaine de minutes pas plus.
J’ai eu une sacrée frayeur quand on m’a demandé ensuite
d’aller passer une échographie, persuadée que quelque chose de suspect avait
été détecté. Personne ne vous le dit au moment de la prise de rdv mais c’est
absolument normal : l’échographie est complémentaire de la mammographie,
elle permet de confirmer ou de préciser ce qui a été vu.
Dans mon cas, n’ayant été prévenue, j’ai attendu 10 minutes
les seins ballants, assise sur le matelas d’examen et la peur au ventre jusqu’à
ce que le radiologue passe une tête « j’ai une IRM, je reviens dans 10
minutes ».
Mes seins et moi-même avons décidé d’un commun accord
d’enfiler un t-shirt, ce qui a suscité l’agacement du radiologue à son retour,
je l’ai bien senti. Je ne vois pas bien l’intérêt de rester topless plusieurs
minutes dans une salle d’examen froide à part faire gagner quelques secondes au
praticien. Aurait-on exigé d’un homme qu’il reste ainsi la zigounette à l’air
le temps de se faire ausculter ?
Alors qu’il m’examine, le radiologue qui a sans doute senti
mon appréhension, tente de me rassurer « ne vous inquiétez pas hein,
l’échographie c’est systématique. A part pour les mamies qui ont les seins
transparents ». Tout en délicatesse décidément.
Après 5 minutes d’examen, il me confirme que tout va bien et
me conseille de revenir dans 2 ans. Plus de peur que de mal.
Plus le cancer du sein est détecté tôt, mieux il est pris en
charge. N’hésitez plus à vous faire examiner : c’est rapide et
non-douloureux.
Pour en savoir plus : Site de la
ligue contre le cancer