Vous connaissez la loi de Murphy ? « Tout ce qui
peut mal tourner va mal tourner ».
Et bien je pense qu’il doit exister une loi semblable, en
tout cas il faudrait l’inventer, en ce qui concerne les endroits confinés.
« Tout enfant retenu dans un endroit dont il ne peut sortir infligera à
ses parents un grand moment de solitude ».
Pour certains ce sont les bus. Qui n’a pas connu l’enfant
qui pointe du doigt un passager en s’exclamant « Maman, pourquoi la dame
est grosse ? ».
En ce qui me concerne ce sont les salles d’attente. Un
endroit dans lequel je ne me sens pas déjà particulièrement à mon aise, avec un
enfant fiévreux et donc surexcité ou qui crache ses miasmes, dans l’attente
angoissé du verdict médical. Et évidemment, c’est toujours à ce moment là qu’un
de mes enfants choisit de décocher la remarque qui tue.
Pour mon fils, ça a commencé très tôt, alors qu’il ne savait
même pas parler. Allez savoir pourquoi, il montrait systématiquement du doigt
les oiseaux en criant à toute gorge des « OH OH OH » tonitruants et
incessants. Pas très grave, me direz-vous, les oiseaux ne courent pas les
salles d’attente. Sauf qu’il faisait de même avec les personnes noires.
Imaginez donc la scène, répétée dans une salle d’attente. Malaise garanti.
L’autre jour, ma fille a pris la relève. Alors que l’on
attendait pour son rdv avec l’ORL, je lui ai expliqué pour la détendre que cette fois-ci elle
n’aurait pas à subir l’introduction d’une caméra dans son nez. C’est alors
qu’elle a choisi de me demander « Et toi maman ça t’a fait mal quand on
t’as mis la caméra dans le cucu ? ». Merci Dolto et son héritage. A
cause d’elle, je me suis sentie tenue à l’époque d’expliquer en toute
transparence à mes enfants que je partais à l’hôpital pour une coloscopie. Et
en quoi consistait l’examen.
Hier, pour une fois, mes enfants n’étaient pour rien dans le
moment de solitude que j’ai vécu dans la salle d’attente de mon généraliste.
Bien décidée à faire diversion et éviter une énième humiliation, j’ai choisi cette
fois-ci de lire un livre des Schtroumpfs à ma fille. Au moins, avec ça, je
serais tranquille pensais-je naïvement.
Pas un mot dans la salle d’attente, je prends alors ma plus
belle voix pour lire les aventures des nains bleus à ma fille. Il était une
fois l’histoire du schtroumpf sauvage, qui rencontre la Schtroumpfette. Elle
tombe immédiatement sous le charme de ce personnage un peu hors norme, le bad
boy des schtroumpfs, et de « son pagne, trop mignon ». En levant les
yeux, je m’aperçois que les autres enfants et leurs parents écoutent d’une
oreille ce récit passionnant. Je continue donc d'une voix digne d'une présentatrice des années 80. Et là c’est le drame.
« Nous allons schtroumpfe-niquer ». Surtout ne pas
rire. Et ne pas remarquer les parents qui regardent leurs chaussures ou ma
fille qui répète en boucle « Quoi maman, pourquoi tu t’arrêtes ? ».
Cher Peyo, je ne te remercie pas. Va falloir songer un jour à arrêter de fumer de la Salsepareille. En attendant, ma dignité est
définitivement schtroumpf-niquée.
Je suis sûr que les enfants le font exprès !
RépondreSupprimerUne fois, j'en suis venu dans le TGV à donner une claque préventive à ma fille qui était déjà en train d'ouvrir la bouche en fixant avec insistance un voyageur handicapé/de couleur/pas beau/trop gros (je ne sais plus), pour prononcer quelque commentaire innocent quoique totalement déplacé. Histoire de faire diversion.
J'ai encore honte d'avoir fait ça dix ans après, je suppose que n'étais pas en capacité, contrairement à toi, d'assumer de vivre un grand moment de schtroumpfitude.
merci, grâce à toi je commence la journée en rigolant :D
RépondreSupprimermerci, grâce à toi je termine ma journée en rigolant ;)
RépondreSupprimerhihihi c'est pas bien de rire du malheur des autres mais merci ^^
RépondreSupprimerBonjour Sophie, Je t'ai nominée pour le Versatile Blogger Award. Si le cœur te dit d'y participer, tu trouveras l'article sur mon blog
RépondreSupprimerBonne fin de semaine
Merci beaucoup pour la nomination, je vais aller voir ça!
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