En janvier dernier, je vous parlais ici de mon projet de livre pour enfant : "Interdit aux filles?".
L'idée était de proposer un ouvrage ludique et pédagogique pour expliquer les stéréotypes de genre aux enfants.
Suite à ce billet, les Editions Paquet m'avaient contactée dans les commentaires du blog. A la réception du manuscrit, ils se sont immédiatement engagés à d'éditer le livre en nous confirmant droits d'auteur et a-valoir.
Après avoir retravaillé la pagination et fourni les premières illustrations, nous avons attendu leur retours, qui sont devenus de plus en plus évasifs. Plus de réponse aux mails, silence radio en dépit de nombreuses relances. Nous n'avons eu aucune explication claire, même pas un coup de fil pour nous expliquer ce revirement de situation en dépit d'un engagement écrit. Mon père étant décédé peu de jours après, je n'ai pas trouvé l'énergie pour aller plus loin dans les relances. Quant à Chrystèle, l'illustratrice, elle a depuis été démarchée par une importante maison d'édition et est partie vers d'autres projets.
"Interdit aux filles" ne verra donc pas le jour. J'aurais été ravie de vous le présenter parmi la sélection de livres qui suit mais heureusement, je vous propose de très jolies alternatives à offrir, garanties 0% de sexisme!
- « On n’est pas des poupées » : ce petit livre, qui se décrit comme « le
premier manifeste féministe », est un petit bijou de pédagogie et de bonne
humeur. Avec humour et gaieté, il démonte les stéréotypes liés au genre avec
une grande efficacité. Le graphisme, très coloré et pétillant, soutient le
propos très intelligemment.
- « Marre du rose » : « D'habitude,
les filles, elles aiment le rose ; seulement moi, le rose, ça me sort par les
yeux ! Et c'est pareil pour les princesses, les tralalas de princesses, les
rubans et aussi les poupées. Mais quand en plus c'est rose, là, ça me sort par
les trous de nez ! Maman dit que je suis un garçon manqué.» Dans ce livre,
la parole est donnée à une petite fille (les parents ne sont jamais représentés
dans les illustrations). Elle y questionne les rôles assignés au genre avec ses
mots bien à elle : non on n’est pas une fille « ratée » si on
aime grimper aux arbres ou si on lit des histoires de dinosaures ! Ici
encore, la part est faite belle au graphisme, très coloré et qui tranche avec
le style un peu mièvre de certaines publications pour enfants.
- « La princesse attaque » : quand mon fils a vu ce livre en vitrine, il s’est
immédiatement écrié « ça, ça va te plaire ça maman ! ». Et pour
cause : une chevalière courageuse, qui parcourt air, terre et mer et
affronte les pires dangers pour délivrer son prince, ça change ! Cerise
sur le gâteau : il s’agit d’un livre dont on est le héros. L’enfant fait
ainsi évoluer l’histoire en fonction des décisions qu’il prend au cours de la
lecture.
- « Fifi Brindacier » : l’héroïne suédoise créée en 1945 n’a pas pris une
ride ! Cette petite rousse hors du commun qui vit seule, sait se servir
d’un revolver et a navigué sur les 7 mers a révolutionné l’image traditionnelle
des petites filles. A tel point qu’un débatteur suédois affirmait
il y a encore 10 ans que le « culte de Fifi » avait eu une influence extrêmement
nocive sur l’école et l’éducation des enfants. « Le culte de Fifi a tout mis
sens dessus dessous, l’école, la vie de famille, les comportements normaux ».
Une héroïne plébiscitée par mon fils et ma fille !
- « La princesse Finemouche » : l’histoire d’une princesse qui ne veut pas se
marier et qui préfère sa vie avec ses bestioles (monstres, crapauds et autres
créatures). Pour conserver sa liberté, elle invente des défis afin de se
débarrasser de ses prétendants et finit seule et heureuse !
- « Les projets d’Ariadhie » : un livre qui fait la part belle aux femmes dans
l’histoire au travers des portraits de philosophes, d’artistes, de politiques
et scientifiques au féminin. L’enfant pourra ainsi s’identifier à ces
personnalités exemplaires et se projeter à son tour en tant que cheffe
cuisinière, cheffe d’orchestre, peintresse, sculptrice, informaticienne,
aventurière. Un livre qui suscite la curiosité et ouvre le champ des possibles.
Et si on a un garçon ? :D
RépondreSupprimerLa plupart sont des livres mixtes (sauf les 2 derniers qui n'intéresseront peut-être pas les garçons à cause des histoires de princesse). Mon fils a adoré Fifi Brindacier et la princesse attaque par ex. Mais si tu veux une version "garçon", il existe "le chevalier courage" version garçon de "princesse attaque"
RépondreSupprimerbon alors d'abord, je suis super content de ce souvenir de Fifi Brindacier : à l'époque on avait la télé chez les grands parents et on adorait ce feuilleton.
RépondreSupprimermoi elle m'a sûrement beaucoup orienté a être encore plus décalé que ce que j'étais déjà.
alors autrement, euh, je comprends pas pourquoi vous répondez à mère Teresa qu'il existe des versions garçon !
d'abord parce que du coup, c'est quand même rester un peu attacher à l'idée que pour les garçon c'est différent de...
finbon
moi j'aurais dit et je dis : ben ça va lui faire découvrir des tas de choses à intégrer de lire princesse attaque et de s'identifier à quelque chose à travers "l'autre" !
Oui dans un monde idéal, j'aurais dit "un garçon peut lire Princesse attaque" (d'ailleurs mon fils l'a lu et ça lui a plu). Mais je sais d'expérience qu'un garçon n'ira pas spontanément vers un livre dans lequel une princesse est l'héroïne (alors qu'une fille pourra lire plus facilement une histoire de chevalier) c'est pour cela que je recommande davantage "Chevalier courage".
RépondreSupprimerben c'est précisément à cause du poi de cette expérience qu'il faut lourdement insister sur la découverte de l'identité de "l'autre", et pas que selon le genre, pas pour devenir l'autre, mais pour le découvrir et s'en enrichir.
SupprimerY a d'autres moyens que "de lourdement insister" pour qu'un garçon lise un livre de princesse s'il n'en a pas envie à mon avis...ça peut même être contre-productif
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