En février dernier, je
dénonçais ici les propos sexistes de Frédéric Lewino dans un billet
intitulé « Frédéric Lewino, le pervers pépère récidive ».
Je ne pensais pas qu’il y aurait une récidive…à cette
récidive.
Et pourtant, force est de constater qu’il y a souvent
conjonction de la bêtise, pour rester polie, entre le sexisme et le racisme. Le
journaliste du Point nous en fait aujourd’hui une brillante démonstration en
franchissant d’un pas léger le pont entre ces deux discriminations.
Sur Twitter, il a ainsi posté tout à l’heure une gravure colonialiste sur laquelle on
pouvait voir un homme blanc apprenant à lire à une femme noire agenouillée. Pour
l’illustrer, le journaliste s’est alors fendu
d’une légende supposément hilarante : "Le procureur François Faletti
apprenant à lire à Christiane Taubira".
Un commentaire dans la droite ligne de Minute qui titrait
encore récemment « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane ».
Devant le tollé suscité par ce tweet, Frédéric Lewino a
ensuite été contraint de l’effacer, puis de s’excuser (sans doute poussé par sa
rédaction).
On retrouve ici un grand classique des marques ou
personnalités prises en flagrant délit de sexisme/racisme : ce n’est pas
moi qui suis en faute mais vous qui avez mal compris.
Ou vous qui vous n’avez pas d’humour, forcément.
Son mea-culpa téléguidé ressemble d’ailleurs à s’y méprendre
à celui d’un petit garçon contraint à l’excuse par ses parents et qui, en pied
de nez, en profite pour écorcher le nom de celle qu’il a attaquée
(« Toubira » à la place de « Taubira »).
Pour défendre son « œuvre » le journaliste invoque
la mémoire de son père, Walter
Lewino, lui-même journaliste au Point (est-ce pour cette raison qu’il
bénéficie d’une immunité auprès de la rédaction en dépit de ses saillies
racistes et sexistes ?). Un père qui en son temps avait fait polémique
avec un test intitulé « Etes-vous une salope ? ». La pomme ne
tombe jamais loin de l’arbre comme disait ma grand-mère…
Suite au buzz crée sur Twitter, Etienne Gernelle, directeur
de la rédaction du Point, a quand même jugé nécessaire de qualifier
le tweet de «débilissime».
Un progrès donc puisque les saillies sexistes de Lewino ne « posaient
aucun problème » à la rédaction en février dernier.
Le fait que le racisme, contrairement au sexisme, soit
pénalement condamnable n’y est sans doute pas étranger…
voilà un billet comme je les aime, excellemment détaillé, circonstancié... J'en rougis de onte quant au mien, frisant l'amateurisme;.... Je partage. Merci pour ça.
RépondreSupprimerOh merci beaucoup, c'est moins qui rougis! je n'ai pas trouvé votre billet, où est-il?
RépondreSupprimer