Dictionnaire participatif du féminisme : A comme agressive par Savy Boxer
Aujourd'hui je suis ravie d'accueillir sur le blog Savy Boxer, blogueuse de talent et coordinatrice projet pour un institut de sécurité étatique dans la vraie vie.
Elle illustre en image la définition d'"A comme agressive".
Je trouve ce post très problématique. Il montre les militants qui se battent contre le racisme, l'antisémitisme ou l'homophobie comme ayant une sorte de privilège qui consisterait à ce que le grand public les écoute, comprenne leur cause et les prenne au sérieux, contrairement aux féministes. Rien n'est moins vrai. Cela démontre de la part de l'auteur une ignorance des combats LGBTQIA et anti-racistes: je ne doute pas qu'il s'agisse de naïveté et non d'une vraie volonté de nuire, mais le message reste au mieux obscurantiste. Cette vision est d'autant plus problématique que certaines féministes ont, historiquement, violemment exclu les femmes de couleur, les femmes trans, les femmes queer... du mouvement féministe (à ma connaissance, elles sont regroupées sous le terme "white feminists"). Elles continuent parfois à le faire. En tant que féministes, nous n'avons pas à prendre en otage les autres luttes anti-oppression pour faire entendre notre voix. Peut-être la lecture de quelques pages sur l'intersectionnalité serait-il une bonne façon de commencer à s'éduquer sur le sujet ? Sur le blog de Mrs Dreydful, par exemple, il ne manque pas de commentaires intelligents et bien écrits sur les liens troubles entre un certain féminisme et le racisme. Par exemple: http://msdreydful.wordpress.com/2013/10/29/quand-le-feminisme-radical-est-pronfondement-raciste/.
Pour finir: j'ai fait de mon mieux pour ne pas trouver le contenu de ce post insultant (envers les personnes de couleur et LGBTQIA ainsi qu'envers ceux qui se battent pour leurs droits), mais Sophie, n'est-il tout de même pas dommage de poster un texte qui semble... disons peu abouti dans la réflexion, non?
Oui, mon opinion est que les autres mouvements militants ont plus de compréhension que le mouvement féministe, sans doute à cause de leur ancienneté, ou de leur organisation, ou du dieu sait quoi qui fait que le public est complètement fermé aux problèmes que peuvent rencontrer les femmes. Ce que nous vivons est grave et pourtant, la tolérance pour le sexisme est bien supérieure à celle pour le racisme, l'anti-sémitisme et l'homophobie.
Je trouve le reste de ton commentaire insultant et complètement à coté de la plaque. En tant qu'auteure de couleur et féministe et LGBT, je suis au fait de l'intersectionalité, avant que ça s'appelle comme ça (quand on disait double ou triple peine) et ce BIEN AVANT qu'une blanche vienne me "whitesplainer" ces concepts.. merci bien, pour le respect tu repasseras.
A moins que tu aies cru que j'aie représenté une héroïne métisse pour insulter encore plus la communauté noire?? J'aurais peut être dû laisser Sophie publier sous mon vrai nom, qui est un nom du monde musulman, en plus.
Il ne s'agit pas d'une prise en otage des autres luttes, mais d'un ressenti personnel, d'une comparaison sur l'accueil qui m'est fait dans des luttes que je connais et pour lequelles j'ai une expérience de PREMIERE MAIN. Historiquement, personnellement, culturellement, ce texte et ces illustrations sont le résultat d'années de lectures, d'expériences et de réflexions entendues de façon régulière. Exemple : si je me plaignais parce que j'avais été discriminée pour négritude et à cause de mon adresse en banlieue parisienne, les gens avaient tendance à me croire bien plus facilement que si je disais que j'avais été discriminée sur le genre. Idem pour une agression à caractère homophobe par rapport à une agression sexiste.
En tant que militante anti-raciste et féministe, et femme noire, je crois avoir le droit absolu de me représenter dans ces situations et de raconter mon vécu, sans qu'une autre femme ne vienne me policer sur ma prétendue prise en otage d'autres mouvements. Surtout quand il se trouve que je me tape trois fronts: anti-racisme, féminisme et homophobie, (Contre l'anti-sémitisme, j'avoue ne pas être expérimentée!) occasionnellement islamophobie, mais je m'en occupe beaucoup moins.
C'est le monde à l'envers de voir qu'on vienne m'expliquer que je ne dois pas dessiner ou raconter MES AVENTURES DE FEMME NOIRE parce que des gens (souvent blancs!) trouvent ça insultant pour une communauté A LAQUELLES ILS N'APPARTIENNNENT PAS. Et n'appartiendront jamais.
Au lieu de trouver mon opinion de noire insultante pour les noirs dans une grande envolée de paternalisme... (on t'a pas demandé de nous défendre). Au lieu de venir expliquer aux noires comment se comporter, ce que les noir(e)s ont droit d'exprimer ou non, je te suggère d'apporter ta propre contribution au dictionnaire. Dans un domaine que tu connais de préférence ?
Je vous prie de m'excuser, j'ai en effet mal compris votre propos. Je n'ai pas eu l'intention de whitesplainer, mais je l'ai fait, et je vous ai heurtée. Je vais tenter de comprendre le mécanisme qui m'y a amenée et ne plus le faire à l'avenir. A ma décharge, je viens de lire coup sur coup deux témoignages de femmes trans ("Redefining realness", de Janet Mock, et "Whipping girl", de Julia Serano), et ce qu'elles disent de leur combat m'a beaucoup fait réfléchir à la transphobie et à l'homophobie de nos institutions et de notre société en général. Du coup, le "Comment tu te sens? Pardon au non de la société" m'a semblé nier une grande partie de leur lutte (ce n'est pas le genre de réactions dont elles font état): je suppose maintenant que c'était du second degré? Elles racontent une expérience différente de la vôtre - et je voulais faire entendre leur voix, mais j'ai été très maladroite. Quant au racisme, le "Han mais bien sûr, Amadou, que tu as été discriminé !" m'a semblé très éloigné de ce que j'ai pu lire sur le sujet. Là aussi, juste avant les deux témoignages précédemment cités, j'avais lu "Feminism is for everybody" de bel hooks (et de nombreux blogs sur la question, comme celui de Mrs Dreydful, donc), et il me semblait que l'acceptation de la cause anti-raciste que vous décrivez était à cent lieues de la réalité, mais je confesse donc n'avoir de la question qu'une culture livresque.
Bref, ce que j'aurais dû faire: plutôt que d'être dans la réaction épidermique, émotionnelle, j'aurais dû regarder votre travail, notamment votre blog. J'ai essayé d'être une alliée correcte, qui pointe le racisme et l'homophobie quand ils sont là (l'idée: ne pas laisser faire). Mais même s'il me semble que les répliques de ce post pourraient être améliorées dans un sens plus inclusif, j'ai mal compris et je n'avais pas à répondre comme je l'ai fait, et vous présente donc mes excuses.
Bonsoir, j'apprécie vos excuses à leur juste valeur. Merci d'avoir fait ce pas.
J'ai été vraiment froissée de lire ce commentaire - et de plus, je l'ai interprété comme du racisme inconscient! J'ai eu l'impression que vous n'avez pas associé "coordinatrice projet pour un institut de sécurité étatique" à une femme noire LGBT. Comme si seule une femme blanche pouvait occuper un tel poste, et écrire un tel post (jeu de mot pourri oui, désolée, pas très fière là :). Et vu de cet angle, oui, la BD parait instrumentaliser les autres luttes, ce qui est, au mieux, déplacé au pire... abusé...
L'idée était de représenter une licorne (un mélange de conseils et de recommandations de personnes proches et moins proches) à différents groupes; pour montrer à quel point la même attaque était interprétée comme moins grave dès qu'il s'agissait de féminisme. Pire encore, toute réponse était qualifiée d'agressivité.
Le "Han Amadou" est directement tiré d'un épisode réel, où un de mes cousins (qui s'appelle vraiment Amadou, même s'il ressemble pas du tout au dessin) a eu toute la sympathie du public anti-raciste, alors que l'on semblait comprendre qu'embaucher une femme représentait un risque pour l'employeur... que refuser une femme à un poste ne signifiait pas forcément discriminer sur le genre, puisque d'autres femmes étaient recrutées par le même employeur (aux postes RH et assistantes, mais bon...)
Idem pour l'histoire, dès qu'on aborde les problématiques spécifiques aux femmes, on nous rappelle qu'il ne faut pas "tomber dans la victimisation etc etc etc" "faut pas agresser les gens avec ses idées" et "faut pas en parler tout le temps"
Enfin, pour le dernier cas, on comprend qu'un groupe d'amis quitte une boite dès que l'un des leurs subit des insultes à caractère homophobe (et ça nous est arrivés); mais une femme est sensés subir les assauts des hommes bourrés, parce que se solidariser avec une victime de sexisme, ça bouleverse tellement d'idées reçues et ça demande tellement d'efforts que l'on préfère fermer les yeux. (ça nous est arrivés aussi)
Si le post manque de clarté, je suis ouverte au dialogue. Il me paraît difficile de faire des répliques plus inclusives, puisque l'idée est justement de montrer à quel point le féminisme peut être clivant, mais j'ai peut être tort.
Je suis tout à fait opé pour les idées d'amélioration!
Je vois que vous avez d'excellentes lectures, peut être pourriez vous apporter votre pierre au dictionnaire participatif et nous donner votre point de vue sur d'autres questions que nous maîtrisons moins bien?
PS: le garçon gay est un hommage à Shun, le chevalier Andromède (Sophie m'a dit d'éviter les références trop geekesques, mais je préfère préciser avant qu'on ne me taxe d'homophobie, le comble...)
J'avais pas lu le PS. J'apprécie vos excuses et elles sont acceptées; je suis moi même montée sur les grands chevaux des grands mots du whitesplaining. Je comprends que vous ayez voulu défendre la communauté trans, nos lectures nous transforment et nous ouvrent les yeux sur le monde. Ne perdez pas votre capacité à vous indigner!
Re-bonsoir, Je vous remercie de la grâce dont vous avez fait preuve dans votre réponse. Je viens de faire un peu d'introspection, après cette bourde spectaculaire et la honte qui s'en est suivie. En fait, je crois que ce qui s'est passé, c'est que je n'ai même pas imaginé une seconde que vous puissiez être une femme noire LGBT+ (et encore une fois, je vous prie de m'en excuser): ayant justement cherché à m'éduquer dans ces domaines, j'ai lu des témoignages qui allaient à l'encontre de ce que vous décriviez. J'ai ouvert les yeux sur mon propre racisme, ma propre transphobie, etc. Du coup, en lisant un post qui m'a semblé dire "les homophobes/les racistes sont minoritaires", j'ai pensé que vous faisiez partie des "white feminists". Bien sûr, je comprends maintenant que vous parliez d'anecdotes personnelles, et que je me suis lourdement trompée dans l'interprétation.
Je me garderai bien de contribuer au dictionnaire pour l'instant: je crois en être à la définition d'"allié", et avoir encore du chemin à faire ;) Néanmoins, si je peux me permettre, comme vous semblez y inviter, une suggestion, ce serait celle-ci: peut-être serait-il plus clair de vous mettre aussi en scène dans les situations (celle de femme racisée et celle de victime d'homophobie) de la colonne de gauche ? Cela rendrait plus facilement compréhensible le fait que vous parlez d'expérience. Sinon, on peut faire l'amalgame "anecdotes à un niveau individuel = situation politique globale". Je m'explique: je ne crois pas m'avancer en disant que nous sommes d'accord sur le fait qu'au niveau national, alors que nous avons (en vrac et dans le désordre) un Premier ministre ouvertement anti-Roms, "Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu" qui cartonne, une vague de crimes antisémites en Europe et la Manif pour tous qui n'hésite pas à afficher ses convictions nauséabondes, on ne peut pas dire que tout le monde soit acquis aux luttes contre les oppressions/discriminations. Et bien entendu, les victimes ne rencontrent pas tou(te)s autant de compassion que celles qui sont montrées dans le dessin. Du coup, la licorne que vous décrivez existe sans aucun doute (et vraiment, loin de moi l'idée d'effacer votre expérience, votre ressenti et votre pensée), mais elle me semble être seulement représentative d'une partie de la population. Les Français qui considèrent les féministes comme "agressives", ce sont souvent des politiques/des institutions/des médias (c'est-à-dire, au contraire de la licorne, des gens de pouvoir) qui sont aussi racistes/antisémites/homophobes/etc. qu'ils sont sexistes. Personnellement, les gens avec lesquels j'ai pu débattre de féminisme se plaçaient également dans cette catégorie... Je ne prétends pas avoir un échantillon significatif, mais quand on aime débattre et qu'on fait régulièrement du covoiturage, on rencontre toutes sortes de gens différents ;). Peut-être pourriez-vous ajouter une petite phrase comme "MÊME parmi ceux qui se sentent engagés à gauche/solidaires/du bon côté, il y en a pour soulever la question de l’agressivité des féministes"? (D'ailleurs, la licorne est aussi parfois une raciste/homophobe/transphobe/antisémite qui s'ignore. Mais peut-être s'éloigne-t-on du sujet?) Peut-être aussi n'avez-vous pas que ça à faire, et je serai la première à le comprendre ! Bref, my two cents ;)
Enfin, je comprends l'interprétation que vous faites dans votre dernier commentaire (plus bas), mais c'est au contraire le féminisme qui m'a amenée à d'autres causes (droits des POC, des LGBTQ+, véganisme...): une fois qu'on a compris que nos droits sont bafoués, on se rend compte que ceux des autres le sont autant voire plus... Je tentais justement (bien maladroitement, j'en conviens) de ne pas hiérarchiser les causes :)
Merci encore pour votre ouverture au dialogue, et bonne nuit !
La « grâce », on voit que vous ne m'avez jamais vue faire la danse du boxer :)
Alors, plusieurs points très intéressants dans vos commentaires (et dire que certain.e.s paient très cher pour des consultant.es. )
Je n’ai aussi pas cherché à montrer le mépris ouvert des médias et des gens de pouvoir. C’est assez évident qu’ils ont leurs intérêts/privilèges à protéger et ont tout intérêt à discréditer les féministes comme hystériques, agressives et mal baisées. Donc j’ai trouvé cette approche un peu redondante (et je voulais éviter le syndrome #notallmen). On le sait tout.e.s.
Vous avez tout à fait raison dans le fait que réfléchir à une lutte nous fait réaliser que d’autres groupes étaient oppressés – je ne serais jamais devenue végétarienne, puis végétalienne sans le féminisme.
Il faut voir la licorne comme une personne bien intentionnée, souvent de gauche, qui n'a juste jamais vraiment creusé la question du féminisme et essaie de modérer, voire de protéger celles et ceux qui s'exposent un peu trop. Donc oui, elle est représentative de cette partie de la population, et non de la France/Suède/Europe ou Monde… J’insiste sur le fait que je n'ai (aie ??) pas voulu exprimer que les homophobes et racistes soient minoritaires. Mais que les anti racistes et anti homophobes sont mieux organisées et mieux acceptées par le public. Et je voudrais revenir sur le « peu importe qui je suis ». Je ne veux pas me draper de négritude pour pouvoir exprimer cette opinion, même si j’y ai été un peu obligée… Si j’étais blanche, non bi, privilégiée depuis la naissance, je pourrais faire cette remarque sans mépris et sans hiérarchiser les combats. Tout en notant la validité de votre argument (là où vous parlez de Valls et rappelez les dommages faits par la manif pour tous, et que cette compréhension que j’ai illustrée n’est pas si répandue !), je ne pense pas que comparer deux situations soit manquer de respect aux autres mouvements, les minimiser, les hiérarchiser ou les instrumentaliser.
J’ai cherché à illustrer le fait que toute lutte sociale se fait nécessairement dans la violence et la revendication, et que l’agressivité tant reprochée n’enlève rien à la validité du propos.
Alors, pour la colonne de gauche et pourquoi mon personnage n'y est pas: une raison est (qu'à part pour la situation portant sur le racisme), c'était difficilement applicable. Je ne suis pas concernée par l’antisémitisme autrement que sur un plan empathique, intellectuel et moral. Quand à l’homophobie/sexisme, je suis en sous-marin à la Océane Rose Marie. La remarque homophobe à laquelle j’ai le plus droit est « hé les filles il vous manque pas un homme au milieu» libidineuse et graveleuse, qui participe autant au sexisme qu’à l’homophobie… Pas les coups qu’a pu recevoir la barmaid à la Mutinerie (http://yagg.com/2014/04/09/agression-a-la-mutinerie-la-justice-condamne-la-victime-pour-setre-defendue/) Donc j’ai choisi un caractère universel (et geek) en dessinant Shun, la référence queer des Chevaliers du Zodiaque/ et parce qu'on l'aime.
Enfin, sur votre participation… On a toutes à apprendre et je trouve qu’au contraire, vous avez réfléchi à tous ces concepts bien plus que la plupart, et que votre érudition et SURTOUT votre compassion pour celles/ceux dont les droits sont bafoué.es sont inspirantes. Bref, on lira volontiers votre point de vue sur notre monde.
Je crois que tu n'as pas tout compris Marie, ou que tu n'as pas tous les éléments pour saisir l'intérêt de ce post... Je connais bien l'auteur, et je me surprends parfois (hélas) à ressembler à la licorne !!
Et dire que j'aurais tout fait pour pas que tu reconnaisses :)… Mais non, mais non, on s'est bien influencées toutes les deux depuis le début de notre militantisme…
Un joli dessin ironique, cynique, à prendre au second degré, un regard léger (mais non sans acuité) sur notre société, nos mœurs, notre vie quotidienne ou encore ces interrogations que l’on croit essentielles. L'auteure le fait avec beaucoup d’humour, d’autodérision, de perspicacité et d’insolence. J'aime beaucoup <3
Par contre (et ô tristesse)... La réaction de Marie, au secours des autres causes semble souligner ce que je déplorais dans la BD; à quel point le droit des femmes n'était pas aussi noble que la croisade contre l'homophobie, ou la quête de l'anti-racisme... le combat pour les femmes ne peut se permettre de se comparer à ces causes ô combien plus nobles... Mais c'est peut être une interprétation...
Dans tous les cas, je suis contente que nous nous soyons tous compris(e)s, et reconnaissante de tous les messages encourageants et plein de soutien!
Bon, j'ai beaucoup aimé ta petite bd. Un autre point qui serait, je pense, intéressant à développer, serait celui de la perception et la revendication de ces différentes causes en regard des catégories sociales. Pour les aventures interraciales, si tu veux une métisse qui en plus d'être noire, est arabe... je suis ton homme ;)
Oui, métisse noire et arabe, on peut dire que tu cumules la triple peine, enfin l’intersectionnalité comme ça s'appelle maintenant.
On pourrait publier un petit post pour donner notre version de notre condition? Sentiment d'infériorité/supériorité, passing, racisme intériorisé, assimilation, communautarisme, violence contre les femmes dans nos propres communautés, rejet et sentiment de trahison.
Je crois que quelques un de ces concepts vont fortement sentir la controverse; j'avoue ne pas avoir le courage de les aborder seule. Qu'en penses tu?
Savy Boxer, ta bédé est poignante. Nous sommes (du moins en France), que trop habituées à céder devant de tels comportements sexistes, au risque de passer pour des hystériques. S'indigner contre une discrimination, quelle qu'elle soit, est notre devoir (et sans qu'il soit besoin d'établir une hiérarchie entre les différentes causes que tu cites). Merci de nous le rappeler avec tant d'humour.
Je continue à faire mon devoir et me prendre des volées de bois!
Hier je me suis fait cat caller par un jamaïcain ou un mec des caraïbes (Il m'a appelée à coups de "Hey Hey South America! You're pretty! Where are you from?). Je l'ai royalement ignoré, et comme ça ne s'arrêtait pas, je lui ai dit que je refusais que n'importe quel homme dans la rue se permette de me siffler. Sa copine qui était à coté m'a dit "il parle avec tout le monde*, *il est des caraïbes, tu t'es pas dit que c'était culturel??" "essayait juste d'être gentil, pas de flirter". Je lui ai rétorqué que j'en avais marre des hommes essayant d'être "gentils" quand j'étais seule dans la rue. Elle m'a traité de asshole et m'a dit de dégager et d'arrêter de leur adresser la parole. Un autre passager (on attendait le bâteau) m'a dit d'arrêter de les harceler si elle ne voulait pas que je lui parle.
Donc, c'est ok pour un mec (de 20 ans de plus au passage) de me pérorer "hey beautiful south america" malgré le fait que je l'ignore... il n'est pas toléré par contre de leur expliquer que je ne suis pas là pour sa distraction.
Imaginons la situation inverse. J'imagine que si tu avais été la sociable jamaïcaine sifflant un groupe de mecs, tu te serais fait copieusement insulté de prostituée. Enfin ce n'est qu'une hypothèse ...
J'avoue ne rien en savoir. On nous a appris bien assez tôt qu'il ne fallait pas siffler les groupes de mecs parce que c'était trop risqué pour une fille/femme.
L'image est trop petite, et/ou la typo pas top.
RépondreSupprimerC'est dommage, c'est pénible a lire, alors que c'est intéressant.
Bonjour et merci de ton commentaire! Oui c'est intéressant, je trouve aussi .. j'ai posté une plus grande version sur mon site si tu voulais lire :)
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe trouve ce post très problématique. Il montre les militants qui se battent contre le racisme, l'antisémitisme ou l'homophobie comme ayant une sorte de privilège qui consisterait à ce que le grand public les écoute, comprenne leur cause et les prenne au sérieux, contrairement aux féministes. Rien n'est moins vrai. Cela démontre de la part de l'auteur une ignorance des combats LGBTQIA et anti-racistes: je ne doute pas qu'il s'agisse de naïveté et non d'une vraie volonté de nuire, mais le message reste au mieux obscurantiste.
Cette vision est d'autant plus problématique que certaines féministes ont, historiquement, violemment exclu les femmes de couleur, les femmes trans, les femmes queer... du mouvement féministe (à ma connaissance, elles sont regroupées sous le terme "white feminists"). Elles continuent parfois à le faire.
En tant que féministes, nous n'avons pas à prendre en otage les autres luttes anti-oppression pour faire entendre notre voix. Peut-être la lecture de quelques pages sur l'intersectionnalité serait-il une bonne façon de commencer à s'éduquer sur le sujet ?
Sur le blog de Mrs Dreydful, par exemple, il ne manque pas de commentaires intelligents et bien écrits sur les liens troubles entre un certain féminisme et le racisme. Par exemple: http://msdreydful.wordpress.com/2013/10/29/quand-le-feminisme-radical-est-pronfondement-raciste/.
Pour finir: j'ai fait de mon mieux pour ne pas trouver le contenu de ce post insultant (envers les personnes de couleur et LGBTQIA ainsi qu'envers ceux qui se battent pour leurs droits), mais Sophie, n'est-il tout de même pas dommage de poster un texte qui semble... disons peu abouti dans la réflexion, non?
Bonjour,
RépondreSupprimerOui, mon opinion est que les autres mouvements militants ont plus de compréhension que le mouvement féministe, sans doute à cause de leur ancienneté, ou de leur organisation, ou du dieu sait quoi qui fait que le public est complètement fermé aux problèmes que peuvent rencontrer les femmes. Ce que nous vivons est grave et pourtant, la tolérance pour le sexisme est bien supérieure à celle pour le racisme, l'anti-sémitisme et l'homophobie.
Je trouve le reste de ton commentaire insultant et complètement à coté de la plaque. En tant qu'auteure de couleur et féministe et LGBT, je suis au fait de l'intersectionalité, avant que ça s'appelle comme ça (quand on disait double ou triple peine) et ce BIEN AVANT qu'une blanche vienne me "whitesplainer" ces concepts.. merci bien, pour le respect tu repasseras.
A moins que tu aies cru que j'aie représenté une héroïne métisse pour insulter encore plus la communauté noire?? J'aurais peut être dû laisser Sophie publier sous mon vrai nom, qui est un nom du monde musulman, en plus.
Il ne s'agit pas d'une prise en otage des autres luttes, mais d'un ressenti personnel, d'une comparaison sur l'accueil qui m'est fait dans des luttes que je connais et pour lequelles j'ai une expérience de PREMIERE MAIN. Historiquement, personnellement, culturellement, ce texte et ces illustrations sont le résultat d'années de lectures, d'expériences et de réflexions entendues de façon régulière. Exemple : si je me plaignais parce que j'avais été discriminée pour négritude et à cause de mon adresse en banlieue parisienne, les gens avaient tendance à me croire bien plus facilement que si je disais que j'avais été discriminée sur le genre. Idem pour une agression à caractère homophobe par rapport à une agression sexiste.
En tant que militante anti-raciste et féministe, et femme noire, je crois avoir le droit absolu de me représenter dans ces situations et de raconter mon vécu, sans qu'une autre femme ne vienne me policer sur ma prétendue prise en otage d'autres mouvements. Surtout quand il se trouve que je me tape trois fronts: anti-racisme, féminisme et homophobie, (Contre l'anti-sémitisme, j'avoue ne pas être expérimentée!) occasionnellement islamophobie, mais je m'en occupe beaucoup moins.
C'est le monde à l'envers de voir qu'on vienne m'expliquer que je ne dois pas dessiner ou raconter MES AVENTURES DE FEMME NOIRE parce que des gens (souvent blancs!) trouvent ça insultant pour une communauté A LAQUELLES ILS N'APPARTIENNNENT PAS. Et n'appartiendront jamais.
Au lieu de trouver mon opinion de noire insultante pour les noirs dans une grande envolée de paternalisme... (on t'a pas demandé de nous défendre). Au lieu de venir expliquer aux noires comment se comporter, ce que les noir(e)s ont droit d'exprimer ou non, je te suggère d'apporter ta propre contribution au dictionnaire. Dans un domaine que tu connais de préférence ?
Bonsoir,
SupprimerJe vous prie de m'excuser, j'ai en effet mal compris votre propos. Je n'ai pas eu l'intention de whitesplainer, mais je l'ai fait, et je vous ai heurtée. Je vais tenter de comprendre le mécanisme qui m'y a amenée et ne plus le faire à l'avenir.
A ma décharge, je viens de lire coup sur coup deux témoignages de femmes trans ("Redefining realness", de Janet Mock, et "Whipping girl", de Julia Serano), et ce qu'elles disent de leur combat m'a beaucoup fait réfléchir à la transphobie et à l'homophobie de nos institutions et de notre société en général. Du coup, le "Comment tu te sens? Pardon au non de la société" m'a semblé nier une grande partie de leur lutte (ce n'est pas le genre de réactions dont elles font état): je suppose maintenant que c'était du second degré? Elles racontent une expérience différente de la vôtre - et je voulais faire entendre leur voix, mais j'ai été très maladroite.
Quant au racisme, le "Han mais bien sûr, Amadou, que tu as été discriminé !" m'a semblé très éloigné de ce que j'ai pu lire sur le sujet. Là aussi, juste avant les deux témoignages précédemment cités, j'avais lu "Feminism is for everybody" de bel hooks (et de nombreux blogs sur la question, comme celui de Mrs Dreydful, donc), et il me semblait que l'acceptation de la cause anti-raciste que vous décrivez était à cent lieues de la réalité, mais je confesse donc n'avoir de la question qu'une culture livresque.
Bref, ce que j'aurais dû faire: plutôt que d'être dans la réaction épidermique, émotionnelle, j'aurais dû regarder votre travail, notamment votre blog. J'ai essayé d'être une alliée correcte, qui pointe le racisme et l'homophobie quand ils sont là (l'idée: ne pas laisser faire). Mais même s'il me semble que les répliques de ce post pourraient être améliorées dans un sens plus inclusif, j'ai mal compris et je n'avais pas à répondre comme je l'ai fait, et vous présente donc mes excuses.
PS: En relisant ma première réponse, je me rends compte aussi que mon ton était très condescendant. Mes excuses pour ceci aussi.
SupprimerBonsoir, j'apprécie vos excuses à leur juste valeur. Merci d'avoir fait ce pas.
SupprimerJ'ai été vraiment froissée de lire ce commentaire - et de plus, je l'ai interprété comme du racisme inconscient! J'ai eu l'impression que vous n'avez pas associé "coordinatrice projet pour un institut de sécurité étatique" à une femme noire LGBT. Comme si seule une femme blanche pouvait occuper un tel poste, et écrire un tel post (jeu de mot pourri oui, désolée, pas très fière là :). Et vu de cet angle, oui, la BD parait instrumentaliser les autres luttes, ce qui est, au mieux, déplacé au pire... abusé...
L'idée était de représenter une licorne (un mélange de conseils et de recommandations de personnes proches et moins proches) à différents groupes; pour montrer à quel point la même attaque était interprétée comme moins grave dès qu'il s'agissait de féminisme. Pire encore, toute réponse était qualifiée d'agressivité.
Le "Han Amadou" est directement tiré d'un épisode réel, où un de mes cousins (qui s'appelle vraiment Amadou, même s'il ressemble pas du tout au dessin) a eu toute la sympathie du public anti-raciste, alors que l'on semblait comprendre qu'embaucher une femme représentait un risque pour l'employeur... que refuser une femme à un poste ne signifiait pas forcément discriminer sur le genre, puisque d'autres femmes étaient recrutées par le même employeur (aux postes RH et assistantes, mais bon...)
Idem pour l'histoire, dès qu'on aborde les problématiques spécifiques aux femmes, on nous rappelle qu'il ne faut pas "tomber dans la victimisation etc etc etc" "faut pas agresser les gens avec ses idées" et "faut pas en parler tout le temps"
Enfin, pour le dernier cas, on comprend qu'un groupe d'amis quitte une boite dès que l'un des leurs subit des insultes à caractère homophobe (et ça nous est arrivés); mais une femme est sensés subir les assauts des hommes bourrés, parce que se solidariser avec une victime de sexisme, ça bouleverse tellement d'idées reçues et ça demande tellement d'efforts que l'on préfère fermer les yeux. (ça nous est arrivés aussi)
Si le post manque de clarté, je suis ouverte au dialogue. Il me paraît difficile de faire des répliques plus inclusives, puisque l'idée est justement de montrer à quel point le féminisme peut être clivant, mais j'ai peut être tort.
Je suis tout à fait opé pour les idées d'amélioration!
Je vois que vous avez d'excellentes lectures, peut être pourriez vous apporter votre pierre au dictionnaire participatif et nous donner votre point de vue sur d'autres questions que nous maîtrisons moins bien?
PS: le garçon gay est un hommage à Shun, le chevalier Andromède (Sophie m'a dit d'éviter les références trop geekesques, mais je préfère préciser avant qu'on ne me taxe d'homophobie, le comble...)
J'avais pas lu le PS. J'apprécie vos excuses et elles sont acceptées; je suis moi même montée sur les grands chevaux des grands mots du whitesplaining.
SupprimerJe comprends que vous ayez voulu défendre la communauté trans, nos lectures nous transforment et nous ouvrent les yeux sur le monde. Ne perdez pas votre capacité à vous indigner!
Re-bonsoir,
SupprimerJe vous remercie de la grâce dont vous avez fait preuve dans votre réponse.
Je viens de faire un peu d'introspection, après cette bourde spectaculaire et la honte qui s'en est suivie. En fait, je crois que ce qui s'est passé, c'est que je n'ai même pas imaginé une seconde que vous puissiez être une femme noire LGBT+ (et encore une fois, je vous prie de m'en excuser): ayant justement cherché à m'éduquer dans ces domaines, j'ai lu des témoignages qui allaient à l'encontre de ce que vous décriviez. J'ai ouvert les yeux sur mon propre racisme, ma propre transphobie, etc. Du coup, en lisant un post qui m'a semblé dire "les homophobes/les racistes sont minoritaires", j'ai pensé que vous faisiez partie des "white feminists". Bien sûr, je comprends maintenant que vous parliez d'anecdotes personnelles, et que je me suis lourdement trompée dans l'interprétation.
Je me garderai bien de contribuer au dictionnaire pour l'instant: je crois en être à la définition d'"allié", et avoir encore du chemin à faire ;) Néanmoins, si je peux me permettre, comme vous semblez y inviter, une suggestion, ce serait celle-ci: peut-être serait-il plus clair de vous mettre aussi en scène dans les situations (celle de femme racisée et celle de victime d'homophobie) de la colonne de gauche ? Cela rendrait plus facilement compréhensible le fait que vous parlez d'expérience. Sinon, on peut faire l'amalgame "anecdotes à un niveau individuel = situation politique globale". Je m'explique: je ne crois pas m'avancer en disant que nous sommes d'accord sur le fait qu'au niveau national, alors que nous avons (en vrac et dans le désordre) un Premier ministre ouvertement anti-Roms, "Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu" qui cartonne, une vague de crimes antisémites en Europe et la Manif pour tous qui n'hésite pas à afficher ses convictions nauséabondes, on ne peut pas dire que tout le monde soit acquis aux luttes contre les oppressions/discriminations. Et bien entendu, les victimes ne rencontrent pas tou(te)s autant de compassion que celles qui sont montrées dans le dessin.
Du coup, la licorne que vous décrivez existe sans aucun doute (et vraiment, loin de moi l'idée d'effacer votre expérience, votre ressenti et votre pensée), mais elle me semble être seulement représentative d'une partie de la population. Les Français qui considèrent les féministes comme "agressives", ce sont souvent des politiques/des institutions/des médias (c'est-à-dire, au contraire de la licorne, des gens de pouvoir) qui sont aussi racistes/antisémites/homophobes/etc. qu'ils sont sexistes. Personnellement, les gens avec lesquels j'ai pu débattre de féminisme se plaçaient également dans cette catégorie... Je ne prétends pas avoir un échantillon significatif, mais quand on aime débattre et qu'on fait régulièrement du covoiturage, on rencontre toutes sortes de gens différents ;).
Peut-être pourriez-vous ajouter une petite phrase comme "MÊME parmi ceux qui se sentent engagés à gauche/solidaires/du bon côté, il y en a pour soulever la question de l’agressivité des féministes"? (D'ailleurs, la licorne est aussi parfois une raciste/homophobe/transphobe/antisémite qui s'ignore. Mais peut-être s'éloigne-t-on du sujet?) Peut-être aussi n'avez-vous pas que ça à faire, et je serai la première à le comprendre ! Bref, my two cents ;)
Enfin, je comprends l'interprétation que vous faites dans votre dernier commentaire (plus bas), mais c'est au contraire le féminisme qui m'a amenée à d'autres causes (droits des POC, des LGBTQ+, véganisme...): une fois qu'on a compris que nos droits sont bafoués, on se rend compte que ceux des autres le sont autant voire plus... Je tentais justement (bien maladroitement, j'en conviens) de ne pas hiérarchiser les causes :)
Merci encore pour votre ouverture au dialogue, et bonne nuit !
La « grâce », on voit que vous ne m'avez jamais vue faire la danse du boxer :)
SupprimerAlors, plusieurs points très intéressants dans vos commentaires (et dire que certain.e.s paient très cher pour des consultant.es. )
Je n’ai aussi pas cherché à montrer le mépris ouvert des médias et des gens de pouvoir. C’est assez évident qu’ils ont leurs intérêts/privilèges à protéger et ont tout intérêt à discréditer les féministes comme hystériques, agressives et mal baisées. Donc j’ai trouvé cette approche un peu redondante (et je voulais éviter le syndrome #notallmen). On le sait tout.e.s.
Vous avez tout à fait raison dans le fait que réfléchir à une lutte nous fait réaliser que d’autres groupes étaient oppressés – je ne serais jamais devenue végétarienne, puis végétalienne sans le féminisme.
Il faut voir la licorne comme une personne bien intentionnée, souvent de gauche, qui n'a juste jamais vraiment creusé la question du féminisme et essaie de modérer, voire de protéger celles et ceux qui s'exposent un peu trop. Donc oui, elle est représentative de cette partie de la population, et non de la France/Suède/Europe ou Monde… J’insiste sur le fait que je n'ai (aie ??) pas voulu exprimer que les homophobes et racistes soient minoritaires.
Mais que les anti racistes et anti homophobes sont mieux organisées et mieux acceptées par le public. Et je voudrais revenir sur le « peu importe qui je suis ». Je ne veux pas me draper de négritude pour pouvoir exprimer cette opinion, même si j’y ai été un peu obligée… Si j’étais blanche, non bi, privilégiée depuis la naissance, je pourrais faire cette remarque sans mépris et sans hiérarchiser les combats.
Tout en notant la validité de votre argument (là où vous parlez de Valls et rappelez les dommages faits par la manif pour tous, et que cette compréhension que j’ai illustrée n’est pas si répandue !), je ne pense pas que comparer deux situations soit manquer de respect aux autres mouvements, les minimiser, les hiérarchiser ou les instrumentaliser.
J’ai cherché à illustrer le fait que toute lutte sociale se fait nécessairement dans la violence et la revendication, et que l’agressivité tant reprochée n’enlève rien à la validité du propos.
Alors, pour la colonne de gauche et pourquoi mon personnage n'y est pas: une raison est (qu'à part pour la situation portant sur le racisme), c'était difficilement applicable. Je ne suis pas concernée par l’antisémitisme autrement que sur un plan empathique, intellectuel et moral. Quand à l’homophobie/sexisme, je suis en sous-marin à la Océane Rose Marie. La remarque homophobe à laquelle j’ai le plus droit est « hé les filles il vous manque pas un homme au milieu» libidineuse et graveleuse, qui participe autant au sexisme qu’à l’homophobie… Pas les coups qu’a pu recevoir la barmaid à la Mutinerie (http://yagg.com/2014/04/09/agression-a-la-mutinerie-la-justice-condamne-la-victime-pour-setre-defendue/) Donc j’ai choisi un caractère universel (et geek) en dessinant Shun, la référence queer des Chevaliers du Zodiaque/ et parce qu'on l'aime.
Enfin, sur votre participation… On a toutes à apprendre et je trouve qu’au contraire, vous avez réfléchi à tous ces concepts bien plus que la plupart, et que votre érudition et SURTOUT votre compassion pour celles/ceux dont les droits sont bafoué.es sont inspirantes. Bref, on lira volontiers votre point de vue sur notre monde.
Je crois que tu n'as pas tout compris Marie, ou que tu n'as pas tous les éléments pour saisir l'intérêt de ce post... Je connais bien l'auteur, et je me surprends parfois (hélas) à ressembler à la licorne !!
RépondreSupprimerEt dire que j'aurais tout fait pour pas que tu reconnaisses :)…
SupprimerMais non, mais non, on s'est bien influencées toutes les deux depuis le début de notre militantisme…
J'aime beaucoup ! De l'humour, de l'énergie et une colère tellement légitime !!!
RépondreSupprimerMerci!!! A bientôt pour d'autres aventures interraciales ^^
RépondreSupprimerUn joli dessin ironique, cynique, à prendre au second degré, un regard léger (mais non sans acuité) sur notre société, nos mœurs, notre vie quotidienne ou encore ces interrogations que l’on croit essentielles. L'auteure le fait avec beaucoup d’humour, d’autodérision, de perspicacité et d’insolence. J'aime beaucoup <3
RépondreSupprimer<3 <3 <3 <3
SupprimerPar contre (et ô tristesse)...
RépondreSupprimerLa réaction de Marie, au secours des autres causes semble souligner ce que je déplorais dans la BD; à quel point le droit des femmes n'était pas aussi noble que la croisade contre l'homophobie, ou la quête de l'anti-racisme... le combat pour les femmes ne peut se permettre de se comparer à ces causes ô combien plus nobles... Mais c'est peut être une interprétation...
Dans tous les cas, je suis contente que nous nous soyons tous compris(e)s, et reconnaissante de tous les messages encourageants et plein de soutien!
Bon, j'ai beaucoup aimé ta petite bd. Un autre point qui serait, je pense, intéressant à développer, serait celui de la perception et la revendication de ces différentes causes en regard des catégories sociales.
RépondreSupprimerPour les aventures interraciales, si tu veux une métisse qui en plus d'être noire, est arabe... je suis ton homme ;)
Hello et merci pour ton commentaire!
RépondreSupprimerOui, métisse noire et arabe, on peut dire que tu cumules la triple peine, enfin l’intersectionnalité comme ça s'appelle maintenant.
On pourrait publier un petit post pour donner notre version de notre condition? Sentiment d'infériorité/supériorité, passing, racisme intériorisé, assimilation, communautarisme, violence contre les femmes dans nos propres communautés, rejet et sentiment de trahison.
Je crois que quelques un de ces concepts vont fortement sentir la controverse; j'avoue ne pas avoir le courage de les aborder seule. Qu'en penses tu?
Je n'en pense que du bien :)
SupprimerJe te tiens au courant d'ici ce week end !
Savy Boxer, ta bédé est poignante. Nous sommes (du moins en France), que trop habituées à céder devant de tels comportements sexistes, au risque de passer pour des hystériques. S'indigner contre une discrimination, quelle qu'elle soit, est notre devoir (et sans qu'il soit besoin d'établir une hiérarchie entre les différentes causes que tu cites). Merci de nous le rappeler avec tant d'humour.
RépondreSupprimerOh merci de ton soutien <3!
RépondreSupprimerJe continue à faire mon devoir et me prendre des volées de bois!
Hier je me suis fait cat caller par un jamaïcain ou un mec des caraïbes (Il m'a appelée à coups de "Hey Hey South America! You're pretty! Where are you from?). Je l'ai royalement ignoré, et comme ça ne s'arrêtait pas, je lui ai dit que je refusais que n'importe quel homme dans la rue se permette de me siffler.
Sa copine qui était à coté m'a dit "il parle avec tout le monde*, *il est des caraïbes, tu t'es pas dit que c'était culturel??" "essayait juste d'être gentil, pas de flirter". Je lui ai rétorqué que j'en avais marre des hommes essayant d'être "gentils" quand j'étais seule dans la rue. Elle m'a traité de asshole et m'a dit de dégager et d'arrêter de leur adresser la parole. Un autre passager (on attendait le bâteau) m'a dit d'arrêter de les harceler si elle ne voulait pas que je lui parle.
Donc, c'est ok pour un mec (de 20 ans de plus au passage) de me pérorer "hey beautiful south america" malgré le fait que je l'ignore... il n'est pas toléré par contre de leur expliquer que je ne suis pas là pour sa distraction.
Imaginons la situation inverse. J'imagine que si tu avais été la sociable jamaïcaine sifflant un groupe de mecs, tu te serais fait copieusement insulté de prostituée. Enfin ce n'est qu'une hypothèse ...
RépondreSupprimerJ'avoue ne rien en savoir.
RépondreSupprimerOn nous a appris bien assez tôt qu'il ne fallait pas siffler les groupes de mecs parce que c'était trop risqué pour une fille/femme.