Une minute de silence.
Une goutte d’eau dans l’océan d’internet.
Un moment de recueillement pour la paix de leurs âmes.
Juste quelques mots pour leur rendre hommage.
Eyal, Guilad et Naftali, nous ne vous oublierons pas.
3 victimes du terrorisme qui n’ont eu le droit qu’à 12
secondes au journal télévisé du soir.
Un silence assourdissant qui rappelle celui de la tuerie de
Bruxelles.
Morts parce que juifs.
Et la mort des juifs semble avoir moins de poids que celle
des autres ces derniers temps.
Pas de manifestation. Des condoléances mais pas de
condamnation. Une récupération du hashtag #bringbackourboys par des amateurs de
football ou des enragés de la propagande. J’ai soutenu #bringbackourgirls tout
comme j’ai soutenu #bringbackourboys, car pour moi il s’agissait d’enfants
victimes de terroristes. Sans distinction.
Mais tout le monde ne semble pas penser comme moi.
Ils l’ont bien cherché ces colons après tout. Et puis,
qu’est ce qu’ils faisaient à faire de l’auto-stop dans cette région ?
Eyal, Guilad et Naftali, pour l’opinion française, vous
n’étiez pas de bonnes victimes.
Pourtant, un seul d’entre vous habitait une colonie.
Pourtant, vous n’étiez pas ces égorgeurs d’enfants dépeints
dans les caricatures qui inondent le net actuellement.
Vous étudiez dans une yeshiva, une école talmudique. Ironie
du sort, les étudiants religieux exigent depuis
longtemps d’être exemptés de service militaire en Israël.
Eyal, Guilad et Naftali, pour certains journalistes, vous
n’avez pas été enlevés, vous vous êtes volatilisés.
Vous n’avez déjà même plus d’existence à leurs yeux.
D’ailleurs, on ne sait rien de vous.
Quels étaient vos rêves ? Qu’est ce qui faisait battre votre
cœur ? On en saura surement davantage sur la vie des terroristes, qui sera
disséquée en long en large et en travers dans les prochaines semaines. Une
façon de vous tuer une deuxième fois.
La joie des buts marqués par la France, partout. Les cris
dans la rue. Les rires aux fenêtres.
Je me sens tellement seule en cet instant de soi-disant
communion nationale.
Plus violents que les mots, ce silence m’est insupportable.
Eyal, Guilad et Naftali, j’ai pensé à vous pendant ces
longues semaines.
A chaque moment de la journée.
Avez-vous à manger ?
Sentez-vous nos prières depuis votre geôle ? Vos bourreaux vous laissent-ils
apercevoir la lumière du jour de temps en temps ?
Sans penser un instant que vous étiez déjà 6 pieds sous
terre, tués de sang-froid quelques minutes après votre enlèvement.
Ce soir, j’ai serré mon fils dans mes bras plus fort que
d’habitude en pensant à ces 3 mères qui ne pourront plus le faire.
Baroukh Dayan Haemeth.
Eyal, Guilad et Naftali, nous ne vous oublierons pas.