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mardi 1 juillet 2014

Eyal, Guilad et Naftali, nous ne vous oublierons pas.



Une minute de silence.
Une goutte d’eau dans l’océan d’internet.
Un moment de recueillement pour la paix de leurs âmes.
Juste quelques mots pour leur rendre hommage.

Eyal, Guilad et Naftali, nous ne vous oublierons pas.

3 victimes du terrorisme qui n’ont eu le droit qu’à 12 secondes au journal télévisé du soir.

Un silence assourdissant qui rappelle celui de la tuerie de Bruxelles.

Morts parce que juifs.
Et la mort des juifs semble avoir moins de poids que celle des autres ces derniers temps.

Pas de manifestation. Des condoléances mais pas de condamnation. Une récupération du hashtag #bringbackourboys par des amateurs de football ou des enragés de la propagande. J’ai soutenu #bringbackourgirls tout comme j’ai soutenu #bringbackourboys, car pour moi il s’agissait d’enfants victimes de terroristes. Sans distinction.

Mais tout le monde ne semble pas penser comme moi.

Ils l’ont bien cherché ces colons après tout. Et puis, qu’est ce qu’ils faisaient à faire de l’auto-stop dans cette région ?

Eyal, Guilad et Naftali, pour l’opinion française, vous n’étiez pas de bonnes victimes.

Pourtant, un seul d’entre vous habitait une colonie.

Pourtant, vous n’étiez pas ces égorgeurs d’enfants dépeints dans les caricatures qui inondent le net actuellement.

Vous étudiez dans une yeshiva, une école talmudique. Ironie du sort, les étudiants religieux exigent depuis longtemps d’être exemptés de service militaire en Israël.

Eyal, Guilad et Naftali, pour certains journalistes, vous n’avez pas été enlevés, vous vous êtes volatilisés.

Vous n’avez déjà même plus d’existence à leurs yeux. D’ailleurs, on ne sait rien de vous.

Quels étaient vos rêves ? Qu’est ce qui faisait battre votre cœur ? On en saura surement davantage sur la vie des terroristes, qui sera disséquée en long en large et en travers dans les prochaines semaines. Une façon de vous tuer une deuxième fois.

La joie des buts marqués par la France, partout. Les cris dans la rue. Les rires aux fenêtres.
Je me sens tellement seule en cet instant de soi-disant communion nationale.
Plus violents que les mots, ce silence m’est insupportable.

Eyal, Guilad et Naftali, j’ai pensé à vous pendant ces longues semaines. 

A chaque moment de la journée. 

Avez-vous à manger ? Sentez-vous nos prières depuis votre geôle ? Vos bourreaux vous laissent-ils apercevoir la lumière du jour de temps en temps ?

Sans penser un instant que vous étiez déjà 6 pieds sous terre, tués de sang-froid quelques minutes après votre enlèvement.

Ce soir, j’ai serré mon fils dans mes bras plus fort que d’habitude en pensant à ces 3 mères qui ne pourront plus le faire.

Baroukh Dayan Haemeth.

Eyal, Guilad et Naftali, nous ne vous oublierons pas.