> J'ai testé la méditation de groupe (et non ce n'est pas un truc de hippy en pantalon de chanvre)

jeudi 4 juin 2015

J'ai testé la méditation de groupe (et non ce n'est pas un truc de hippy en pantalon de chanvre)


Le dernier psy que j’ai vu m’a donné un conseil en or. 

En or, au sens propre (150€ les 30 minutes).

Pour arriver aujourd’hui à gérer mes émotions, il me restait 2 solutions : les médicaments (no way) ou la méditation (gné ?).

Je l’ai remercié, ai payé, une grosse boule dans la gorge, puis suis repartie en me disant que décidément, les psys et moi ça faisait 3.

La méditation, ce truc de hippy qui respire par le ventre? Non mais franchement, ai-je une tête à méditer, moi qui suis speed 24 h s/24, qui n’arrive pas à faire une chose à la fois et qui suis constamment accaparée par des pensées parasites ?

Et puis, l’idée a fait son chemin.

Progressivement, je suis passée de «C’est n’importe quoi » à « De toutes façons, ça ne coûte rien d’essayer (contrairement au psy, 150 EUROS LES 30 MINUTES, non je ne m’en remets pas) ».

J’ai commencé à lire sur le sujet, ai découvert qu’il existait des méthodes avec MP3 mais rien que le fait de m’imaginer en position du lotus avec mon casque sur les oreilles m’a dissuadée. Et puis je ne me sentais pas capable de m’y mettre seule.

J’ai donc tapé « cours de méditation » sur Google comme on lancerait une bouteille à la mer et suis tombée sur le site d’Orlane Dupont, praticienne en acupuncture qui anime également des séances de méditation guidée.

1er bon point : ses séances ont lieu a 5 minutes de chez moi.

2ème bon point : Orlane a un parcours qui me parle particulièrement en ce moment : après une expérience dans la presse écrite, elle s’est reconvertie par envie d’apporter de l’aide aux autres. Je me dis qu’il n’y a pas de hasard dans les rencontres et décide de m’inscrire.

Mardi dernier, je me retrouve donc devant la porte d’une église, la séance ayant lieu dans une salle paroissiale. Je vois alors passer devant moi une femme avec un tapis de yoga sous le bras et un body fluo quand soudainement le doute m’habite : et s’il fallait une tenue particulière pour méditer ? Et si j’allais être montrée du doigt et devenir ainsi la risée de tout le monde ? (douloureuses réminiscences de cours de gym où personne ne me voulait dans son équipe). En réalité, notre Davina se dirigeait vers le cours de yoga d’une autre salle, ouf.

Quelques minutes plus tard, je vois arriver Orlane et les autres élèves et mes doutes se dissipent rapidement (ainsi que mes préjugés) : ici pas de m’as-tu-vu, de tenues compliquées ou de regards en coin, pas de look de hippy non plus ni de pantalon en chanvre. Juste beaucoup de bienveillance et des gens comme vous et moi.

Orlane nous propose alors de nous installer sur des chaises en bois, identiques à celles que l’on trouve dans les écoles, puis nous explique la position à adopter pendant une heure (UNE HEURE !) : dos droit, haut de la tête vers le ciel et menton légèrement baissé, jambes légèrement écartées, à angle droit avec le sol, mains sur les genoux et pieds bien à plat.

Après le cliché du hippy, celui du méditant en position du lotus sur un tapis se dégonfle.
Je me demande bien comment tenir assise de manière fixe, moi qui suis sans cesse en train de gigoter. Et si l’on rajoute les pensées parasites qui vont m’assaillir à coup sûr, je ne donne pas cher de ma séance.

Avant de commencer la méditation, Orlane nous informe qu’il s’agit aujourd’hui d’un jour de pleine lune, une symbolique très importante en terme d’énergie. Elle précise qu’elle enregistrera la séance et nous l’enverra par MP3 pour que nous puissions la répéter chez nous.

Nous fermons les yeux, puis nous tournons nos paumes vers le ciel. Nous sommes invités à réfléchir aux jours passés, à ce que nous avons ressenti, de manière positive ou pas, à observer notre état à l’instant présent. Orlane nous propose, si nous le souhaitons, de demander intérieurement quelque chose car « pour obtenir il faut d’abord demander ». Cela peut être de l’aide dans un choix difficile ou changer un comportement que l’on n’aime pas, une réconciliation avec quelqu’un avec qui on est brouillé ou simplement d’y voir plus clair. Cette phrase « pour obtenir il faut d’abord demander », fait immédiatement tilt chez moi : de quoi ai-je vraiment envie dans ma vie en ce moment ? L’ampleur de ma question me donne le vertige.

Puis la méditation commence, nous retournons nos paumes sur nos genoux. Nous alternons ensuite phases d’inspiration puis phases d’expiration au cours desquelles Orlane nous demande de porter « toute notre intention et toute notre attention » sur une partie de notre corps. D’abord le pied droit, puis le genou droit, la hanche droite etc…

L’exercice est au début difficile puis j’arrive progressivement à individualiser les parties de mon corps, j’ai même des fourmis au pied gauche quand c’est son tour. Tenir la position n’est finalement pas si difficile : mis à part mon dos, à cause de ma scoliose, je ne me sens ni entravée ni engourdie. Quelques pensées parasitent s’immiscent de temps en temps mais j’arrive à les identifier et à me concentrer de nouveau. Je me dis que cette première demi-heure s’est finalement bien passée quand Orlane nous annonce que nous touchons à la fin de la méditation.

Déjà une heure, incroyable ! J’ouvre les yeux, groggy et terriblement détendue, avec la sensation étrange d’avoir mis mon cerveau sur pause pendant une heure.

Sur le chemin du retour, chose inédite, je n’ai pas cherché frénétiquement mon Iphone dans mon sac. J’ai marché le nez au vent et pour la première fois, ai levé les yeux au ciel. Un signe qui ne trompe pas.

Pour en savoir plus, si le sujet vous intéresse :
La page Facebook d’Orlane Dupont : « Méditer à Paris »

5 commentaires:

  1. Merci du débrief ! Ca donne envie et c'est rassurant de voir que ce genre de cours peut être fréquenté par des gens "comme vous et moi"...

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  2. La méditation, c'est quelque chose qui me tente bien. Je n'ai jamais pensé que c'était un truc de hippie pour ma part, ça m'a toujours intéressé mais jamais fait

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  3. C'est très proche de la Sophrologie qui est d'une grande aide pour moi et mon stress;-)

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  4. C'est à la fois assez proche et relativement différent de ce que je fais en ce moment (depuis 6 semaines) pour me sortir de ma dépressions sans médocs (parce que sujette aux chocs sérotoninergiques)...
    Sauf que moi il s'agit carrément d'un stage en méditation de pleine conscience (MBCT) sur 8 semaines.
    Si ça t’intéresse je raconte mon parcours sur mon blog chaque mercredi (parce que j'ai voulu assurer mes arrières et essayer plusieurs méthodes à la fois)

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  5. Pour ma part, j'ai aussi été initié par un psy à la méditation via la méthode MBCT (ce psy coutait bien moins chère...). C'est une méthode aux fondements scientifiques élaboré par de nombreux psychologues et médecins psychiatres.
    En tout cas, elle m'a permis de m'extirper de la dépression et je continue aujourd'hui de pratiquer régulièrement, notamment au sein d'un groupe.

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