Le sujet est malheureusement devenu au fil des ans un marronnier sur le blog : voici le mois de mars et son cortège de récupérations commerciales, de stéréotypes et de glorification de LAFÂME, cette créature improbable vêtue de rose des pieds à la tête et obsédée par le shopping.
Cette année encore, beaucoup continuent de confondre la journée internationale des droits des femmes avec une foire commerciale ou un festival de clichés.
Illustration en quelques exemples qui piquent les yeux.
La mairie du 7ème et Rachida Dati, déjà épinglées sur le blog l'année dernière remettent ça cette année avec la "journée de la femme" et son indispensable atelier beauté.
#JourneeDeLaFemme avec des ateliers bien-être, un salon de beauté éphémère, une rencontre avec des femmes engagées. Venez et inscrivez-vous. pic.twitter.com/jVmOY1EcsC— Mairie du 7e Paris (@mairie7) 1 mars 2017
Pour fêter la journée internationale des droits des femmes en 2012, la Caisse d'Epargne avait lancé une carte bleue avec un visuel «de cristaux Swarovski», accompagnée d'un «bijou fantaisie glissé dans une pochette en organza». Cette année, la Caisse d'Epargne a crée une carte bleue...rose.
Cette année encore, les hommes mettent du rouge à lèvres pour lutter contre les violences faites aux femmes. Une opération gadget à laquelle avait participé Denis Baupin l'année dernière.A la @Caisse_Epargne :— Leo (@dogme_athyl) 3 mars 2017
- On fait quoi pour la journée de la femme ?
- Une CB rose avec des danseuses dessus !#JournéeDesDroitsDesFemmes pic.twitter.com/Frqxz7i1Rw
Le 8 mars, journée internationale du shopping:
Un jour, vous nous ferez une fleur et vous arrêterez de nous en offrir le 8 mars.
Le 8 mars n’est pas une fête ni un hommage, mais une journée de lutte pour les droits des femmes comme l'explique le site "8 mars".
En 2013, le stade Rennais tentait une opération séduction auprès des femmes avec un canard vibrant, cette année le stade de l'Aube mise tout sur une communication rose bonbon et des places à 5€.
Le pire pour la fin : le magazine Phosphore, destiné aux adolescents, s'est fendu d'un article à l'occasion du 8 mars intitulé "Jusqu'où faut-il être féministe?.
Et le titre, on en parle @MagPhosphore ? "Jusqu'où faut-il être féministe?" comme si c'était un dangereux truc extrémiste.— Sophie G. (@Sophie_Gourion) 28 février 2017
Le magazine s'interroge sans sourciller : "Hommes et femmes doivent-ils avoir les mêmes droits?" en proposant à ses lecteurs la réponse "non". La raison? Car "ils sont différents d'un point de vue anatomique". Le magazine invoque "des caractéristiques psychologiques qui ont tendance à se retrouver davantage chez l'un ou l'autre (ainsi les femmes seraient plus empathiques)". Quant à l'utilité du féminisme? Le journal est catégorique : "L'égalité entre les femmes et les hommes n'a plus tant besoin d'actions militantes".Suite au bad buzz né sur les réseaux sociaux, l'équipe de Phosphore a été contrainte de s'expliquer évoquant le droit au débat et la pluralité des points de vue. Sauf que le sexisme n'est pas un "point de vue". On attend donc dans le prochain numéro les arguments des homophobes, des racistes et des antisémites pour aider les jeunes à se forger une opinion sur toutes ces questions.@MagPhosphore @Cecile_and_co @Sophie_Gourion Afin de rester neutre, le prochain numéro laissera la parole aux partisans de la terre plate— Desinformateur (@deslnformateur) 28 février 2017